Témoignage : Le 23 mars et suivants, Bab el Oued, Docteur Jean-Claude THIODET
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Ca y est nous y voila !
[vert fonce]Le quartier de Bab el Oued vu depuis la colline de Notre Dame d’Afrique[/vert fonce]
[vert fonce]Le quartier de Bab el Oued vu depuis le cimetière d’El Kettat[/vert fonce]
Le 19 mars, les complices du général De Gaulle ont ratifié les « accords d’Evian », offrant aux patrons du terrorisme FLN nos beaux départements d’Algérie. Ils n’en espéraient d’ailleurs pas tant, les bougres !!! Ils ont tout obtenu, sans presque le demander !!
Ce matin, 20 mars, sur ordre du général Salan, l’ « organisation armée secrète » a pris des décisions très importantes pour suppléer nos « forces de l’ordre » qui désormais n’assureront plus la sécurité des populations françaises et pro françaises dans les départements français d’Algérie.
Il nous a été demandé, à nous médecins, de nous tenir prêts dans les jours immédiatement à venir pour assurer si nécessaire la sécurité médicale.
Avec l’aide des infirmiers et infirmières responsables de nos services hospitaliers, il a fallu organiser des postes de secours.
Pour ma part - et je ne peux pas faire autrement que de parler à la première personne - il s’est agi d’un poste de secours dans un appartement de la cité des Eucalyptus, en haut du boulevard Guillemin au-dessus de Bab el Oued.
[vert fonce]La cité des Eucalyptus se situe en haut et à droite de la photo, mais en dehors de celle-ci. Le boulevard Guillemin [photo ci-dessus] marque la limite du faubourg de Bab el Oued au nord nord-est. Sur la photo, BEB commence à droite de celle-ci[vert fonce]
Il a fallu trouver quelqu’un pour tenir ce poste le jour venu.
Deux jours ont passé en préparatifs, et le 23 mars au matin, le coup de Bab-el-Oued se déclenchait !
Je vais rapporter, ci-dessous, la première relation que j’ai écrite voici déjà plus de 15 ans, des jours vécus par quelques amis et moi-même dans Bab-el-Oued - du matin du 23 au 26 mars au soir :
Le 22 Mars 1962, je reçus un coup de téléphone anonyme. Cette personne - que j’ai identifiée par la suite, me demandait de me rendre à la clinique des frères CHICHE, avenue Durando à Bab-el-oued, le Vendredi 23 vers 7 heures le matin et de prévoir la nécessité d’y demeurer quelques jours.
Cette clinique était naturellement connue sous le nom de "Clinique DURANDO" .
Ce que j’ai fait.
J’ai donc vécu les 23, 24, 25 et 26 mars dans cette clinique de l’Avenue Durando et j’ai pu voir ce qui était visible de là.
LES FAITS TELS QUE JE M’EN SOUVIENS DANS UN ORDRE A PRÉCISER (si cela s’avère nécessaire
-Le Vendredi 23 mars
Dans la matinée, la clinique reçut la visite du "Capitaine" Jacques ACHARD, dont on peut parler ouvertement, puisque sa responsabilité est historiquement reconnue et décrite dans tous les travaux sur cet événement .
Des coups de feu ont éclaté, puis des bruits de mitraillade qui ont duré un temps que je ne peux pas déterminer.
Jacques ACHARD, qui faisait des allées et venues en direction des Trois Horloges,
[vert fonce]Les Trois Horloges[/vert fonce]
était très préoccupé par la rumeur d’un affrontement sanglant qui semblait s’être produit dans le quartier de la rue Savorgnan de Brazza,(rectification de Paule Q : il s’agit de la rue Vasco de Gama et non Savorgnan de Brazza. Mon immeuble se trouvait au coin de la rue Montaigne et de la rue Général Verneau , juste au dessus de la place Desaix)
place Desaix
([vert fonce] ce plan illustre la distance séparant la clinique de la place Desaix[/vert fonce])
au niveau du cinéma Plazza entre des commandos OAS et des soldats du contingent (précision qui se révèlera inexacte à la lecture d’autres témoignages).
On parla ensuite de la mort de plusieurs de ces jeunes gens, mais je n’ai pas encore pu déterminer où cela s’était passé.
Selon certains écrits, ce serait entre la rue Eugène ROBE et le début de l’avenue de la BOUZAREAH.
Dès l’après midi du 23, le bouclage étant devenu effectif, des unité de gendarmes mobiles ( les rouges ) entrèrent dans la ville et se mirent à tirer sur les immeubles.
Des tirs furent effectués sur la façade de la clinique et des projectiles pénétrèrent dans une salle d’opération donnant sur l’avenue Durando.
J. ACHARD continuait ses sorties régulièrement .
En fin de matinée, ou au début d’après midi ( ? ) je montai sur la terrasse de la clinique au 5ème étage, avec les Docteurs Gilbert et Roger CHICHE, deux autres confrères dont je n’ai pas, pour le moment, la permission de dévoiler les identités, le docteur Roger Pierre MORICEAU, anesthésiste, aujourd’hui décédé et des infirmières de l’établissement :
4 à 6 avions - les fameux T6 - sont arrivés et après un tour de reconnaissance qui les faisait passer sur Bab-El-Oued, venant d’Alger par la côte, à peu près au-dessus de la Consolation, pour virer à gauche au-dessus d’El Kettar et finir leur boucle du côté du Kassour, pour revenir par le même trajet. Parvenus au-dessus du quartier compris entre le boulevard de Provence et l’hôpital MAILLOT ( souvenirs de plus de 30 ans ) ils ont viré sur l’aile gauche, et piqué en mitraillant la ville.
Je n’ai pas besoin de décrire la rapidité de notre fuite vers les escaliers, et de notre descente aux étages inférieurs !! Jusqu’où cela pouvait-il aller ?
L’après midi du 23, nous avons reçu un certain nombre de blessés civils par balles, et un Gendarme blessé au pied que j’ai traité dans la salle qui avait été mitraillée ( !!!!) Si mes souvenirs sont exacts, une ambulance militaire l’a ensuite évacué vers l’ hôpital MAILLOT.
Dans le courant de l’après midi, un blessé crânien par balle, probablement un militaire déserteur, me fut envoyé du poste de secours de la cité des EUCALYPTUS par un jeune externe du service de Mustapha dont j’étais chef de Clinique, que j’avais placé là pour assurer la garde comme on me l’avait demandé.
Ce jeune confrère - qui s’appelait BAILLY, mais dont j’ai oublié le prénom - était très courageux mais dépassé par la situation médicale. Après m’avoir téléphoné il put obtenir l’aide des pompiers qui avaient amené le blessé à la clinique.
Vers la fin de la soirée, un jeune confrère Interne des Hôpitaux, en poste à Mustapha, força le barrage et vint se joindre à nous. Il est actuellement Professeur de Faculté, et a un service hospitalier dans une ville que je ne peux pas citer, car il n’a pas répondu à mes courriers et désire donc être oublié. Tout ce que je peux révéler c’ est qu’il est juif, ce qui a une connotation indiscutablement intéressante dans le contexte de l’époque.
La nuit est arrivée : le "coup" de Bab el Oued était terminé pour les commandos OAS ;
Mais pas pour les forces de l’ordre.
Les véhicules militaires ont patrouillé toute la nuit, écrasant les voitures en stationnement, arrachant les rideaux métalliques avec des Half-trak, tiraillant à tort et à travers et sur tout ce qu’ils voyaient bouger aux fenêtres et sur les balcons des immeubles.
Nous ne savions pas ce qui s’était passé dans les autres quartiers de la ville. ++++
Le Samedi 24 mars
Nous apprenons que le quartier est bouclé.
[vert fonce] la ligne jaune définit le périmètre du bouclage
Toute la journée les perquisitions se sont déchaînées. Il fallut accepter que les gendarmes visitent la clinique. Jacques ACHARD y séjournait toujours plus ou moins et nous craignions qu’il ne soit découvert.
Il a porté depuis ce jour une cicatrice d’appendicectomie !! Ainsi, les gendarmes n’ont pu trouver que des blessés ou des malades qui avaient été opérés et attendaient leur évacuation vers les hôpitaux et cliniques d’Alger.
Les pompiers arrivaient tant bien que mal à entrer dans le quartier, et nous profitions de leurs passages pour évacuer sur Alger plusieurs "blessés".
Au soir du 24, je pense qu’aucun membre des commandos Delta n’était plus dans Bab el Oued.
Jacques ACHARD avait disparu à notre insu, probablement à la faveur du passage d’une ambulance de pompiers.
correction d’une erreur
Là se situe un détail qui nous a été rapporté par le docteur R.P. MORICEAU et que j’avais oublié :
Le commandant BAZIN, en tenue et casqué, est venu apporter à la clinique, à l’intention de Jacques ACHARD, une tenue militaire portant des galons de lieutenant.
ACHARD quitta donc Bab-el-Oued assis à coté du commandant BAZIN qui conduisait sa jeep. Le dit commandant BAZIN s’engagera dans la clandestinité et deviendra le chef du commando Albert dans l’Ouarsenis.
Au cours d’un violent accrochage, à court de munitions, il tombera le 10 Avril aux mains des fells et trouvera la mort après avoir subi les pires supplices. (voir la monographie de A. Bénésis de Rotrou)
Le Dimanche 25 mars
La ville paraissait calme et nous sommes allés visiter les autres quartiers. Il semblait ne plus y avoir de gendarmes dans la ville. Nous sommes allés rue Léon Roche, jusqu’à l’immeuble dit " le barrage " où nous avons pu constater les impacts d’obus et de mitrailleuses lourdes, le saccage dans les appartements, armoires vidées, vaisselle et instruments ménagers détruits, poupées, et autres jouets piétinés etc.
Dans la journée, Monseigneur DUVAL (surnommé et pour cause, Mohamed DUVAL) que j’avais souvent rencontré, car j’étais le médecin du petit séminaire de Notre Dame d’Afrique où il résidait, a accédé à ma demande plusieurs fois réitérée (c’était assez vicieux de ma part !!) de descendre dans le quartier afin de visiter les populations de BAB- EL-OUED et leur apporter son réconfort religieux. Il s’est fait conduire dans la ville par le haut, en descendant de Notre Dame d’Afrique vers la BASSETTA.
Naturellement, dès qu’il fut reconnu, il fut hué, (et pour cause !!) et rebroussa prudemment chemin.
Au début de l’après midi, la croix rouge est arrivée et a "pris les choses en mains " : cela faisait deux jours que la clinique distribuait les vivres, le lait pour les nourrissons et les médicaments dont elle disposait.
Il faut noter que le médecin chef de l’hôpital MAILLOT (un médecin colonel) contacté depuis la clinique a refusé de participer à une distribution de vivres et même seulement de pain pour la population.
Dans l’après midi, le Professeur BOURGEON a pu entrer dans la ville.
Il représentait le Président du Conseil de l’Ordre, le Professeur THIODET (mon père) bloqué à Saint Eugène où il habitait.
Il était allé en négocier l’autorisation avec le préfet, faisant valoir que s’il n’acceptait pas que des secours médicaux passent les barrages, de nombreux malades ou blessés risquaient d’en être victimes et que l’administration supporterait lourdement la responsabilité des conséquences du manque de soins, et de leur refus de secours à personnes en danger.
Avec notre aide, le Pr. BOURGEON a fait le point de la situation sanitaire et a organisé " officiellement " l’évacuation.
Dans l’après midi, des militaires dont j’ai oublié à quelle arme ils appartenaient, sont entrés dans le quartier et ont pris position aux points clés. Une auto mitrailleuse de type AMX a stationné à l’angle de la rue Weinbrener et de l’Avenue Durando, entre le commissariat et la clinique. Nos tentatives de dialogue avec le jeune lieutenant qui commandait la compagnie se sont soldées par un échec .
Il nous manifestait une violente hostilité .
Par contre, un lieutenant de Commandos de Marine est arrivé à la clinique dans des circonstances dont je ne peux plus me souvenir ; il était extrêmement troublé par la situation des Français d’ Algérie, ayant combattu dans de nombreuses régions pour l’Algérie Française, et nous a manifesté la plus grande sympathie. Il a passé plusieurs heures avec nous et a dîné à la clinique. Je pense que le reste de la nuit s’est passé calmement.
Le Lundi 26 mars
Le Lundi 26, nous nous sommes réveillés dans une ville silencieuse ; Des patrouilles circulaient, mais il nous a encore été possible de nous promener dans les rues, et de visiter certains immeubles, constatant les traces de tirs, les détritus de toutes sortes et la présence de véhicules endommagés voire même écrasés par les engins blindés, de même que les devantures de magasins défoncés, et rideaux arrachés.
Il faut signaler l’action admirable, et que nous n’avons apprise que plus tard, du docteur GOEO - BRISONNIERE, déjà d’un âge respectable, qui, tout seul, a porté secours à la population pendant toutes ces journées de bouclage, et également la conduite du Docteur Paul ABOUDAHRAM dont le cabinet se trouvait au 2 de l’ Avenue de la BOUZAREAH, et qui ne pouvant rien faire du fait de la proximité immédiate du barrage militaire, nous a rejoints dès le 23 au matin pour nous apporter son aide.
Enfin, au début de l’après midi du 26, nous écoutions la radio et suivions le récit de ce qui commençait à se passer à la Grande Poste, quand l’épouse du Docteur Roger CHICHE qui avait un appartement dans l’immeuble faisant l’angle entre la rue d’ISLY et la rampe BUGEAUD a appelé son mari, et précisément à ce moment-là les premiers coups de feu ont éclaté ( et pas les claquements des pales d’un hélicoptère ). Elle a alors raconté sur le vif, affolée, ce qu’elle voyait se dérouler au pied de son immeuble. ++++
[*À partir de là, c’est une autre histoire.*]
Il y a des manques, voire des erreurs, dans ce rapport totalement personnel.
.- Il faudrait savoir en particulier dans quelles circonstances des coups de feu ont été échangés entre les commandos et les appelés du contingent le 23 au matin.
Il semble que quatre à six jeunes militaires aient été tués ou blessés, mais à quel endroit exact cela s’est-il passé ? Combien y a-t-il eu de victimes civiles et des forces de l’ordre d’une part, et de commandos d’autre part ?
On parle de cet arabe qui a été abattu sur son char à bancs, ainsi que son cheval, du coté des trois horloges. Qui l’a vu ? Par qui aurait - il été abattu, et pourquoi ? ce fait n’a jamais été vérifié.
Je souhaiterais que divers témoins utilisent cette trame, dans laquelle se trouvent certainement des erreurs, et encore plus de lacunes, la corrigent , la complètent, afin qu’il en sorte, à la fin, un récit cohérent et aussi exact que possible.
Naturellement, en dehors de ces quelques lignes, je dispose de nombreux documents, articles de presse algérienne et métropolitaine de l’époque (le Figaro, le Monde et autres) et quelques témoignages mais confus et souvent hors sujet, la plupart ne portant que sur le 26 mars, suite logique immédiate et indiscutable du "coup de BAB EL OUED ".
L’ensemble est-il le résultat d’une vaste manipulation, ou d’une erreur d’appréciation et de tactique des chefs de l’OAS et plus particulièrement de Raoul SALAN qui ne soupçonnait peut être pas jusqu’où le pouvoir était décidé à aller pour nous écraser et nous imposer sa volonté d’en finir avec nous " PAR TOUS LES MOYENS "
Quelles conclusions faut- il tirer de tout cela ?
Les 7 jours qui se sont écoulés du 19 au 26 Mars 1962 sonnent le glas de l’Algérie Française dont la condamnation à mort date, elle, de bien longtemps, comme nous l’apprend Jean-Claude PEREZ.
Le 19 Mars, après la promulgation des accords d’Evian, le général SALAN demande à J.C. PEREZ d ’intensifier l’action de l’OAS dans le sens suivant : agir auprès de l’armée pour la rallier à la cause de l’OAS.
Dans tous les cas de refus, désarmer les militaires récalcitrants, et les laisser libres. C’est dans cet esprit que l’opération de Bab el Oued est décidée.
Très rapidement, les choses tournent mal.
Des éléments qui semblent ne pas faire partie des Deltas de BEO attaquent un petit convoi militaire dans le quartier de la rue Savorgnan de Brazza, des coups de feu sont tirés et des militaires sont tués.
À partir de là, le coup est raté.
Qui a télécommandé cette escarmouche qui va permettre au pouvoir de déclencher la répression qui va suivre, puis le piège de la rue d’Isly tel qu’il a été décrit magistralement par Francine DESSAIGNE ?
Il y a certainement beaucoup plus à dire sur ces trois jours de l’affaire de Bab el oued, mais malgré mon action par la voie de la revue l’Algérianiste, et les lettres que j’ai écrites aux autres témoins dont j’ai pu retrouver l’adresse, je ne suis pas parvenu à réunir les témoignages que j’espérais pour étayer et recouper mes souvenirs, qui datent aujourd’hui de 38 ans.
Jean-Claude Thiodet
Note :
Après le rapatriement, le docteur Goëo Brissonière a terminé sa carrière et sa vie dans des conditions matérielles plus que précaires, obligé, à un âge avancé de recréer un cabinet médical à Nice et de grimper les étages pour se rendre au chevet de sa rare clientèle. Les avantages de la retraite de la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF) lui étaient refusés sous des prétextes ignoblement fallacieux !! Mais cela est, encore, une autre histoire !!
Voici quelques réactions qui ont été manifestées à la suite de la mise en ligne par Bernard Venis du texte qui précède, mais sont à mon avis seulement anecdotiques :
Je cite :
J’ai lu le témoignage concernant le 23 mars 62 à Bab el Oued, il y a de petites erreurs de lieux.
En fait le camion, Ford Cargo, des militaires a été stoppé exactement entre la place Desaix et la rue Vasco de Gama, devant l’usine Bastos dans la rue Christophe Colomb. Lorsque je suis arrivé sur les lieux, la fusillade venait juste de cesser et j’ai aidé à descendre les soldats tués et blessés. Ce n’était pas beau à voir et cela me désolait car il n’y avait pas longtemps que j’avais été libéré, après plus d’un an de djebel en grande Kabylie. Nous les avons allongés sur le trottoir et certains ont récupéré leur armement.
Auparavant il y avait eu plusieurs patrouilles à pieds de désarmées et laissées libresLe cinéma Plaza est un peu plus haut dans l’Avenue Général Verneau.
Selon les témoignage, le commando OAS n’était pas un "Delta" (aux ordres de Degueldre) mais un Alpha (aux ordres d’Achard) et les plus nombreux à BeO contrairement à une idée reçue (Le docteur Jean Claude Perez pourrait en dire plus là-dessus en tant que chef hiérarchique des deux).
Dans l’après-midi les avions T6 ont mitraillé et aussi tiré des roquettes sur les immeubles.
Dans la nuit l’armée a investi le quartier et le lendemain matin vers 11 onze heures un escadron blindé de la gendarmerie mobile, stationné rue Mizon, se croyant menacé, a ouvert le feu pendant près d’une demi heure sur les façades des immeubles avec ses mitrailleuses de 30’ (7,62) et de 50’ (12,7).
Henri Robinot-Bertrand à propos du témoignage sur la journée du 23 mars 62 à BEO : je confirme la rectification apportée par Henri-robert Bertrand concernant le lieu de la fusillade. Ce matin-là, j’allais descendre les escaliers de la rue Christophe Colomb avec une de mes amies, quand la fusillade a éclaté au bas des escaliers. Le camion militaire était bien devant l’usine Bastos mais plus vers le haut de la rue que vers la place Desaix.
J’avais 15 ans et j’ai rebroussé chemin pour courir jusque chez moi (plus pour longtemps car je suis partie en France le 28 mars). Amitiés Marie-Paule
le livre de Jean MONNERET : La phase finale de la guerre d’Algérie. (l’Harmattan)Extrait du livre de Jean MONNERET
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