Témoignage de X.....

, par  Jean Claude THIODET ✞ , popularité : 30%

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L’un de lecteurs du journal m’a contacté pour me communiquer sa versions des faits concernant la fusillade de Bab el oued au cours de laquelle le 23 mars 1962 à 9h30, 7 jeunes soldats du contingent ont perdu la vie. Ce lecteur m’a dit m’autoriser ses mémoires mais désirant garder l’anonymat. Nous le nommerons donc X.....

Il m’a donc envoyé un texte manuscrit en pattes de mouche qu’il m’est quasiment impossible de scanner et que je rapporte ici après l’avoir recopié :

Monsieur,

Comme promis, je vous envoie le compte rendu ( authentique) de l’événement survenu le matin du 23/03/1962.

Depuis quelques jours, des affiches OAS collées sur les murs de Bab el oued mettaient en garde les gardes mobiles du danger qu’ils courraient s’ils s’avisaient de patrouiller dans BAB EL OUED ;

Le 22/03/62, des responsables de l’organisation ont donné ordre aux chefs de commandos de placer leurs hommes à certains endroits pour faire des embuscades aux GM.

Le 23/03, un commando a pris position place Desaix au carrefour Avenue général Verneau, rue Christophe Colomb, rues Franklin et Livingston, en face du garage BASTOS et tout près du cinéma « LE PLAZA »

Il devait être 9h30 quand le commando s’est planqué juste au bas du PLAZA, à l’angle de la rue Franklin et face au garage BASTOS qui se trouvait sur le trottoir opposé, « angle rue Christophe Colomb et rue général Verneau. L’attente n’a pas été longue : un 4x4 des gardes Mobiles a fait son apparition rue Livingston, en haut de la rue Barras et devant la fabrique de souliers BATA, et s’est imobilisé au milieu de la chaussée.
Le commando s’était tapi et l’observait.
Le 4x4 est resté dans l’immobilité totale pendant plus de cinq minutes, puis tranquillement a fait demi-tour et a disparu vers le haut de la rue Livigston en direction du square Guillemin.

Les commandos sont sortis de leurs planques, derrière les voitures en stationnement et dans les entrées d’immeubles.

Un quart d’heure plus tard, un camion militaire s’est présenté rue Livingston : La bâche du véhicule étant levée, on pouvait voir des militaires assis côte à côte à l’arrière. Le camion avançait très lentement vers le lieu de l’embuscade.

A la hauteur de la rue Franklin et Christophe Colomb, (place Desaix), au milieu de la rue Général Verneau, le commando a fait irruption devant le véhicule en criant : "Ne bougez pas, nous ne voulons que vos armes ! »

Le sous-lieutenant qui commandait la patrouille (un musulman) est sorti de la cabine, une arme à la main : un membre du commando l’a abattu !

A l’arrière, deux soldats musulmans ont mis en joue les membres de l’OAS : ils n’ont pas eu le temps de tirer : des rafales de PM les ont abattus ; c’était de la légitime défense.

Comme les soldats étaient assis bien serrés entre eux, les rafales en ont tué 2 de plus, ou 3, et en ont blessé d’autres.

C’était un malheureux incident qui aurait pu se passer sans victimes

A cette époque, en mars 1962, les patrouilles militaires étaient mixtes, la force locale FLN étant mélangée aux militaires français.

Rue Eugène Robe, un commando OAS a surpris une patrouille de militaires exclusivement française : tout s’est très bien passé ; les militaires n’ont fait aucune difficulté pour rendre leurs armes au commando.

Avec le temps qui a passé, et à lire des livres de gens qui donnent des informations qui sont loin de la réalité, je pense que l’événement de la place Desaix, c’était un coup monté pour que de Gaulle anéantisse Bab el Oued. Car le 4x4 des gendarmes s’est arrêté à 100m de l’endroit : Il est resté immobile au milieu de la rue assez longtemps, puis il est reparti. Comment se fait-il qu’il se soit arrêté ?

Il est certain que des Gendarmes Mobiles pris dans une embuscade, cela n’a pas le même impact que de braves petits militaires du Régiment d’Infanterie.

Je vous souhaite bonne réception.

Ce rapport émane d’un témoin qui, comme je l’ai déjà dit demande que l’anonymat soit respecté, mais pour moi il n’est pas anonyme, et nous correspondons ouvertement en nous appelant par notre nom et notre prénom

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