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Végétarisme, Prévention et Santé
Cet article s’inscrit dans une stratégie que nous avons décidé de mettre en place avec un petit groupe de mes ami(e)s blogueurs conformément à notre volonté d’améliorer sans cesse la qualité des informations que nous vous offrons sur des sujets qui vous intéressent !
A cet effet, nous avons organisé ce qui s’appelle un « carnaval d’articles » c’est à dire que nous sommes plusieurs à écrire un article sur le même thème, mais interprété à la manière de chacun sur son blog respectif. A tour de rôle c’est l’un d’entre nous qui sera désigné pour résumer sur son propre blog l’ensemble de toutes les parutions.
Pour ce premier « carnaval » (dont le rythme devrait être mensuel) le thème choisi est la Prévention, et c’est Fabienne du blog Avoir un Bébé qui rédigera une synthèse après publication de tous les articles : vous pourrez y accéder en cliquant sur le lien qui précède.
Revenons à l’article qui dépend de « ma plume » … Comme vous vous en seriez douté, sur Le gourmet Végétarien, j’ai choisi de relier le végétarisme à la prévention :+) !!!
Végétarisme, Prévention et Santé
Préambule
Le domaine de la prévention est un domaine sérieux et il s’agit ici plus qu’en toute autre matière de faire montre de prudence : il ne faut pas générer de fausses expectatives ou encore inciter implicitement une population à adopter n’importe quelle attitude (théoriquement néfaste pour la santé) sous le prétexte que les prescriptions d’une éventuelle prévention étant suivies, cela équivaudrait à lui conférer une garantie absolue (conduisant au risque zéro de contracter une maladie) … il faut être clair sur la portée de la prévention !
Nous commencerons donc par définir de manière générale le terme “prévention” puis nous examinerons dans quelle mesure il peut être légitime d’associer la nutrition à la prévention en matière de santé, quels sont les éléments requis pour qu’une attitude nutritionnelle puisse être qualifiée de préventive et recommandée à une population.
Nous centrant plus sur le végétarisme, nous examinerons si des études scientifiques ont démontré de manière satisfaisante que certains des aspects de ce régime avaient pour effet de réduire les risques de contracter telle ou telle maladie chronique.
Au final, nous essaierons de faire un récapitulatif de quelques comportements faciles à adopter et pour lesquels une majorité scientifique s’accorde en général à reconnaître les bienfaits pour la santé humaine.
Sources
Cherchant à mieux servir l’objectivité de l’information j’ai pris appui sur plusieurs sources sérieuses.
J’ai tout spécialement fondé ma recherche sur des publications de :
- L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), et en particulier le rapport « Nutrition et Cancer » de mai 2011
- L’ADA (Association américaine de diététique -site en anglais-) et aussi la traduction en français de sa position officielle sur le végétarisme téléchargeable sur le site de l’APSARES (Association de professionnels de santé pour une alimentation responsable).
- La HSPS (Harvard School of Public Health –site en anglais-)
- Je cite également, de manière accessoire, quelques informations de la publication de David Servan-Schreiber « Les réflexes anti-cancer au quotidien »
1) Définition de la Prévention
La prévention (au sens général) est une attitude ou l’ensemble de mesures à prendre pour éviter qu’une situation ne se dégrade, ou qu’un accident, une épidémie ou une maladie ne survienne.
Il s’agit de mesures visant à prévenir un risque en supprimant ou en réduisant la probabilité d’occurrence du phénomène …
En matière de santé, étant donné que les situations sont complexes, il est rare que l’adoption d’une attitude à elle seule permette d’éliminer complètement un risque : la prévention n’est donc pas une garantie absolue !
Par réflexe nous serions souvent tentés d’extrapoler les conséquences d’une attitude individuelle à une échelle plus large, alors que pour savoir si un comportement est digne d’être recommandé ou non (et ainsi constituer matière à prévention) ou encore pour juger de l’efficacité de la prévention, c’est à l’échelle d’échantillons représentatifs des populations qu’il faut se baser.
2) Légitimité de la prévention nutritionnelle
Sous quelles conditions pouvons nous légitimement qualifier un comportement nutritionnel comme étant préventif en matière de santé ? Ce n’est pas si simple …
Si l’on s’en tient par exemple au domaine des cancers, l’ANSES souligne à juste titre les points suivants :
- Le développement des cancers se déroule sur des périodes souvent longues et fait intervenir de multiples facteurs individuels (patrimoine génétique, statut hormonal, etc.), comportementaux (tabac, facteurs nutritionnels, activité physique, etc.) et environnementaux (rayonnement solaire, exposition professionnelle, etc.).
- La nutrition est d’une grande complexité car elle fait intervenir simultanément des aliments (diversité, biodisponibilité) et des comportements individuels (diversité ou monotonie de l’alimentation, activité ou sédentarisme, etc.) avec des conséquences sur l’état nutritionnel (dénutrition, surpoids, obésité, etc.).
Ainsi pour établir une causalité entre des facteurs nutritionnels et un ou plusieurs types de cancers, différents types d’études complexes sont nécessaires.
Il faut considérer l’existence de niveaux de preuve, analyser les recommandations basées sur ces niveaux, estimer l’impact potentiel d’une prévention nutritionnelle sur un facteur déterminé, analyser ensuite l’efficacité de ces recommandations à l’échelle des populations : seuls les comportements dont les études satisfont ces exigences peuvent donc légitimement être recommandés, ou déconseillés !
3) Comportements nutritionnels considérés comme préventifs au regard des maladies chroniques
3-a Cancer
Les cancers sont des maladies multifactorielles présentant à la fois certains mécanismes communs, puis d’autres spécifiques liés aux propriétés de l’organe ou du tissu concerné.
L’ANSES met en exergue certains facteurs qui augmentent le risque de cancers et sont évitables :
- Boissons alcoolisées avec un niveau de preuve convaincant en ce qui concerne l’augmentation des risques de cancer de la bouche, du pharynx, larynx, oesophage, colon-rectum chez l’homme, sein chez la femme.
- Viandes rouges, charcuteries : cancer colorectal.
- Sels et aliments salés : augmentation probable des cancers de l’estomac.
Les facteurs pouvant diminuer les risques de cancer sont :
- Activité physique (effet en particulier sur le cancer du colon ou, chez la femme, cancer du sein après la ménopause)
- Consommation de fruits et légumes avec un effet bénéfique probable sur les cancers de la bouche, du pharynx, larynx, œsophage, estomac, poumons.
- Réduction de la consommation de viande rouge (pas plus de 500g par semaine) et limiter les charcuteries.
Selon l’ANSES, on estime à un tiers la proportion des cancers les plus communs qui pourraient être évités grâce à la prévention nutritionnelle.
Cette prévention s’appuie sur des recommandations de comportement et ne cible pas la consommation ou l’éviction d’un aliment en particulier.
En France, le Programme National Nutrition Santé (PNNS) recommande :
- La réduction de la consommation des boissons alcoolisées.
- L’activité physique. Chez l’adulte il est suggéré de pratiquer au moins 5 jours par semaine 30’ d’activité physique d’intensité modérée telle la marche rapide, ou 3 jours par semaine 20’ d’activité d’une intensité comparable à celle du jogging.
- La diversification de l’alimentation et son équilibre : il faut consommer 5 fruits et légumes variés par jour pour atteindre au moins 400g par jour, limiter le sel. Il faut également consommer chaque jour des aliments contenant des fibres (aliments céréaliers peu transformés, légumes secs tels les haricots, fèves, pois, pois chiches, lentilles, etc.), éviter les compléments alimentaires…
Ajoutons que selon des études menées par la HSPH, il semblerait que les tomates pourraient réduire le risque de cancer de la prostate, en particulier grâce à l’action du lycopène qu’elles contiennent (responsable de leur couleur rouge). On retrouve le lycopène dans les caroténoïdes et il semblerait aussi que la consommation de ces derniers puisse protéger contre les cancers du foie, de la bouche et de la gorge … les preuves ne sont toutefois pas encore bien établies et la recherche continue…
3-b Maladies cardiovasculaires
La HSPH mentionne les résultats d’une étude qui a porté sur 110.000 hommes et femmes dont on a surveillé la santé et les habitudes alimentaires pendant 14 ans et qui a démontré que plus l’ingestion quotidienne moyenne de fruits et légumes est élevée, plus le risque de développer une maladie cardiovasculaire diminue.
Bien que tous les fruits et légumes soient favorables en général, il est en particulier recommandé de consommer des « verdures » (salade verte, laitue, épinards, bettes), des crucifères (brocoli, choux, choux-fleurs), des agrumes (oranges, citrons, pamplemousses).
Par ailleurs les régimes riches en fruits et végétaux permettent de baisser la pression sanguine (la pression sanguine élevée est un facteur de risque dans les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux ACV)
L’ADA confirme, relevant que les résultats d’une analyse fondée sur des preuves ont montré que l’alimentation végétarienne est associée à un moindre risque de décès par cardiopathie ischémique (due à une affection des vaisseaux qui apportent le sang, l’oxygène et les substances nutritives au muscle cardiaque. Si ces vaisseaux sanguins -artères coronaires- sont partiellement bloqués, le fonctionnement du muscle cardiaque finit par s’altérer).
Elle confirme aussi que les végétariens présentent des niveaux plus faibles de cholestérol LDL et sont moins sujets à l’hypertension que les non végétariens.
Selon l’ADA, les caractéristiques d’une alimentation végétarienne susceptible de réduire le risque de maladies chroniques sont : des apports plus faibles en acides gras saturés et cholestérol, et des apports plus élevés en fruits, légumes, céréales complètes, fruits à coque, produits à base de soja, fibres et phytonutriments.
3-c Diabète
L’ADA constate que les végétariens sont moins sujets au diabète de type 2 (diabète non insulinodépendant).
3-d Affections oculaires
Les radicaux libres générés par la lumière solaire, la fumée de cigarette, la pollution, etc., causent beaucoup de dégâts sur les tissus de l’oeil (notamment cataracte, dégénérescence maculaire)
Or l’HSPH nous informe que les végétaux à feuilles vert foncé (épinards, choux frisés) ainsi que les fruits colorés (kiwi, raisins) ou encore le maïs et les courges contiennent deux pigments (la lutéine et zéaxanthine) sui se stockent dans l’oeil et semblent capables de neutraliser l’action de ces radicaux libres sur les tissus de l’oeil.
On sait par ailleurs que les carottes, grâce à la vitamine A qu’elles contiennent, contribuent à améliorer la vision nocturne.
4) Mise en oeuvre d’une alimentation préventive au niveau individuel
La prévention nutritionnelle repose sur une attitude et non pas sur une ou plusieurs actions isolées. L’ANSES le souligne :
Seule une exposition régulière à des facteurs nutritionnels potentiellement protecteurs permet de maintenir dans le temps leurs effets biologiques. Ainsi certains facteurs non stockés dans l’organisme (vitamine C, micro constituants des fruits et légumes, etc.) doivent être apportés pratiquement chaque jour grâce à une alimentation équilibrée et diversifiée.
Le facteur temps est également à considérer dans le cadre de la prévention de pathologies telles que le cancer qui se développent sur plusieurs années … la prévention pourra être d’autant plus efficace qu’elle est précoce.
Résumons nous : Chaque fois que nous faisons les courses ou que nous nous mettons à table, que ce soit chez nous ou à l’extérieur, nous n’allons pas mentalement passer en revue toutes les informations dont nous disposons sur la prévention … Nous savons également que les contraintes trop exigeantes passent rapidement “aux oubliettes” … Donc :
Comment pouvons-nous mettre en oeuvre, de manière simple, une alimentation préventive dont nous suivrons volontiers les lignes au fil du temps ?
Nous devons développer des gestes ou réflexes simples. Outre une grande modération à l’égard des boissons alcoolisées et la même discrétion quant à l’usage du sel ou à la consommation d’aliments sucrés, notre alimentation doit être variée, riche en fruits et légumes, tous en général, et en particulier :
- feuilles vertes (laitue, salades vertes, épinards, bettes) ;
- crucifères (brocoli, choux-fleurs, chou) ;
- tomates ;
- carottes ;
- céréales complètes (riz complet, quinoa, avoine, etc.) ;
- légumineuses (lentilles, haricots, fèves, pois, pois chiches, soja, etc.) ;
- agrumes (oranges, citrons, pamplemousses, etc.) ;
- fruits à coque (noix, noisettes, etc.).
Nous devons également nous adonner à une activité physique d’intensité modérée et adaptée à nos possibilités, 3 à 5 fois par semaine.
Si vous êtes particulièrement friand(e) comme c’est mon cas, de quelques uns des aliments compris dans la liste des aliments anti cancers publiée par David Servan-Schreiber (exemple l’huile d’olive, la citrouille, le gingembre, les patates douces, les herbes aromatiques comme le thym, l’origan, la marjolaine, le basilic, le romarin, des épices comme le curcuma, le curry, la cannelle, etc.), ne vous privez pas de les inclure dans votre alimentation (gardez toutefois à l’esprit que cette dernière devra demeurer variée et équilibrée) !
Au terme de cet étude, nous ne pouvons que constater que l’adoption d’un régime végétarien bien conçu facilite grandement le respect et la mise en application de ces quelques règles protectrices de la santé.
Le végétarisme va directement dans le sens des mesures officiellement reconnues comme préventives et bénéfiques pour la santé humaine !
Voir en ligne : http://www.gourmet-vegetarien.com/v...