Si on ne faisait rien… Justement, ce serait la Jungle !
Une fois, admettons. Deux fois, on peut parler d’une coïncidence. Mais trois fois, dans trois médias différents, deux journalistes « engagés » et un cinéaste, qui avancent à un mot près le même – nouvel - argument, (je cite trois exemples, que j’ai entendus, il y en a eu certainement d’autres, mais je ne passe pas mon temps devant la télé, à écouter la radio et à lire les journaux) vous ne m’enlèverez pas de l’idée qu’il n’y a pas de hasard là-dedans. C’était à propos de la fermeture de la Jungle, à Calais.
Il y a eu d’abord sur I Télé, Anthony Bellanger, rédacteur en chef de Courrier International, toujours prêt à expliquer que la France est la honte de l’Occident : « il y a 1,5 millions de clandestins dans les 5 premiers pays d’Europe. On en renvoie cent mille par an. Il en arrive au moins autant. Donc, à quoi bon lutter contre l’immigration clandestine ? Régularisons-les, comme viennent de le faire les belges et les italiens, donnons-leur un logement décent et du travail, et arrêtons de les pourchasser comme des criminels ». Le lendemain, à « On refait le Monde », sur RTL, une journaliste dont je n’ai pas noté le nom – j’étais en voiture-, reprend exactement la même antienne : ça ne sert à rien ! C’est encore un coup de Sarkozy pour piquer les voix du FN avant les régionales. Avant-hier matin, enfin, sur Europe 1, le cinéaste Philippe Lioret, auteur de Welcome (un bon film, sur le passage d’un clandestin Kurde de Calais en Angleterre), nous ressert exactement le même discours...
Alors, comme cette rubrique est destinée au déniaisement des masses populaires, je vous livre deux éclairages qu’aucun des interlocuteurs de ces trois personnages publics n’a même esquissés, tant l’argument leur semblait imparable, ou plutôt tant ils sont lobotomisés par le politiquement correct :
le premier, c’est que les « compassionnistes » à crédit se sont rendu compte que leur discours habituel et pas forcément faux (ces pauvres gens n’ont rien fait de mal, ils viennent de pays où ils n’ont pas d’avenir, ce gouvernement n’a pas de cœur, etc…), semble toucher de moins en moins le bon peuple de France, lequel se dit, vilain égoïste qu’il est, que venir chez nous sans être invité, exiger logement décent, soins médicaux gratuits, éducation pour les enfants et tant qu’à faire allocations et éventuellement travail, c’est déjà beaucoup. Mais qu’en plus, au lieu de remercier chaudement, les yeux bordés de reconnaissance, on saisisse la moindre occasion pour dénoncer devant micros et caméras l’absence de générosité de la France, les manquements répétés aux Droits de l’homme dans le pays qui les a inventés, et le racisme ordinaire des Français qui les logent, blanchissent et nourrissent, ça commence à bien faire.
Le deuxième éclairage, et les concepteurs de l’aquabonisme n’ont peut être pas envisagé cet aspect de la question, c’est que si on se met à examiner de près l’utilité de tout et de chacun, ça pourrait provoquer une réaction en chaîne à côté de laquelle une explosion nucléaire de 10 mégatonnes ne serait qu’un pétard mouillé. Tenez, commençons, au hasard, par ces associations innombrables qui semblent s’être fixé comme seul but de nous mettre le nez dans nos turpitudes. Dites-moi à quoi ça sert de subventionner à grands frais des associations d’aide aux clandestins, puisque, de leur aveu même, leur travai, au demeurant admirable, équivaut tout au plus à une goutte d’eau dans l’océan ?