Pour être franc, ils nous font une querelle d’Allemand(*) !

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Quelle que soit la voie choisie, le chemin qui nous sortira de la crise de l’euro ne sera pas une promenade de plaisir.

Alors les pays qui se sont trop longtemps gavés à la table du laxisme budgétaire et qui ne savent plus comment régler leur note, comptent bien que l’Allemagne frugale aura assez économisé pour payer à leur place l’addition colossale qui leur est maintenant présentée.

Mais comme l’Allemagne rechigne des voix s’élèvent en France pour houspiller ce pingre et pour reprocher à Sarko de la laisser décider seule de notre avenir (Enfin, ce n’est pas parce qu’elle n’a rien fait pour nous mettre dans cet embarras qui est le notre aujourd’hui qu’elle doit se laver les mains de nos problèmes).

Et ces voix de conclure qu’il est honteux que, devant l’intransigeance de Merkel, Sarko ait capitulé, lui abandonnant ainsi la souveraineté de la France.

  

Certes la note pour sauver l’euro sera des plus salées, mais quelle que soit la non pertinence de la position de refus allemande, l’impertinence des contestataires français ne manque pas de sel  !

 

L’opposition ne cesse donc de critiquer la capitulation de la France face aux exigences de l’ennemi.

Dans tous les postes on entend le concert Mélenchon-Le Pen-Montebourg, ces trois mousquetaires qui veulent sauver la France mais qui, se prenant chacun pour d’Artagnan, traduisent leur dépit de piètres figurants par des tirades qui seraient comiques si elles n’étaient pas si pathétiques.

 

Selon Montebourg par exemple, on rejoue Sedan avec Merkel dans le rôle de Bismark et Sarko faisant son Badinguet(**).

Mais les raccourcis dont raffole ce grand démagogue méritent quand même d’être regardés à la loupe.

Il est certain que les allemands sont de mauvais français qui ne pensent pas assez à nous, mais que leur reproche-t-on  ?

 

Que pensent ces critiques ?

 

D’abord ils notent que leur constat est le seul pertinent  :

Les français qui sont plus intelligents que les autres savent bien que le Traité de Maastricht est en travers de la route qui mène de l’autre côté de cette abominable crise.

Si les allemands ne l’ont pas compris, c’est qu’ils sont vraiment très obtus  !

 

Ensuite, l’histoire qui ne se refait pas, soutient leur point de vue  :

Pourquoi les allemands s’entêtent-ils à vouloir croire que, puisque le 7 février 1992 le Traité de Maastricht a été signé pour la France par Mitterrand et non pas par Khôl, il s’ensuit que ce traité engage la parole de la France qui ne peut donc reprocher à l’Allemagne de vouloir qu’il soit respecté  ?

Pourquoi les allemands persistent-ils à faire comme si tout aménagement, addendum ou abrogation ne peut être décidé unilatéralement par la France ?

Quelle suffisance, quelle outrecuidance venant de ceux qui après Sedan ont perdu la revanche et la belle  !

 

Et puis Il faut savoir de raison se garder  :

Certes les changements qu’on voudrait qu’ils acceptent consistent à empiler toutes les dettes amassées depuis 30 ans par l’Irlande, la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Italie et la France pour les mettre dans un pot commun dont ils seraient eux, les allemands, le premier créancier et le payeur en dernier ressort. Mais quand même.

Ne savent-ils pas que si la situation était inversée nous nous serions précipités pour casser notre tirelire et leur porter secours  !

 

Enfin, ils invitent les allemands à cesser de conjuguer leurs égoïsmes  :

L’Allemagne est riche, l’État Fédéral est même le plus riche de la zone euro. Et en France la doctrine socialiste est de faire payer les riches alors Sarko aurait dû exiger  ! Et au diable la souveraineté nationale de l’Allemagne, ce n’est pas aux riches de décider seuls de l’aide qu’ils pensent devoir ou pouvoir nous apporter.

Mais on a beau expliquer à Merkel que c’est la condition de survie de l’euro et que tant qu’ils mettront au pot, la partie pourra continuer, comme ils n’ont pas notre intelligence ils persistent dans leur résistance à la fois mesquine et futile.

Mesquine parce que l’Europe est une idée géniale qui repose sur la solidarité entre les peuples et qu’il est mesquin de réagir parce que cette solidarité semble toujours à sens unique.

Futile parce que la messe est dite, nous sommes les plus forts et nous avons mis les allemand au pied du mur  : ils ne pourront pas provoquer la faillite de l’euro sans que leur économie, la première de la zone, en pâtisse  !

 

Ces mousquetaires auraient-ils rejoint Alice au pays des merveilles ?

 

Il serait temps que ces mousquetaires reviennent sur terre et s’astreignent à cette cure de réalisme dont ils semblent avoir tant besoin. L’époque Lang de Blois semble bien lointaine et leurs diatribes ne tiennent plus la route aujourd’hui. Leurs arguments ne résistent pas plus à l’analyse que la mouche du coche ne résiste aux insecticides si chers à Bové.

Il est donc urgent que la critique cède la place au pragmatisme constructif, encore faudrait-il que dans les petites têtes de mousquetaires anachroniques il y ait un peu de place pour les pensées positives car la France a plus besoin de solutions que de bravades aussi médiatiques soit-elles.

Et qu’ils cessent cette agitation de miroirs aux alouettes qui donnent le tournis à ceux qui croient pouvoir trouver un sens à leurs vindictes !

 

 

(*)            Querelle d’Allemand  : querelle sans queue ni tête.

(**)                Dans le poste, on a entendu Montebourg expliquer que ce n’est pas lui mais un allemand de ses collègues qui avait fait cette remarque. On peut donc se demander si sur ce sujet Montebourg est sincère, honnête, candide et franc car en réécoutant soigneusement sa déclaration on peut vérifier qu’il ne fait référence à aucune citation et qu’il semble bien que ces propos son bien ses propos et pas ceux d’un autre  !

 

 

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Voir en ligne : http://blog.francetv.fr/blogistan-a...

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