Dans quelle galère allons-nous ?
Le Premier Ministre Turc Recep Erdogan a harangué à Cologne 20.000 immigrés turcs et allemands d’origine turque, jetant ainsi inutilement et imprudemment de l’huile sur le feu et compliquant des problèmes qui n’ont pas vraiment besoin d’être.
« Restez vous-mêmes ! » Les a-t-il exhortés en substance « Ne vous laissez pas assimiler… l’assimilation est un crime contre l’humanité ! » Rien que ça. En fait de crimes de ce genre, on en a connu des pires que l’assimilation, contre les juifs, par exemple, ou, que Mr Erdogan me le pardonne s’il le peut, contre les Arméniens. Sur ce, nous avons assisté sur les télévisions aux lamentations indignées et pathétiques de ministres allemands. « Où allons-nous ? » s’interrogeait l’un d’eux, manifestement stupéfait et atterré par ce discourt agressif. Bonne question. Il devient temps de se la poser. Cependant, on comprend mieux son abattement que sa stupeur. Que croyait-il ? Qu’espérait-il ? Sans doute, à l’instar de beaucoup d’Européens, que « ses » immigrés se fondraient dans la population d’accueil après deux ou trois générations, tout heureux de jouir de bénéfices et des protections des démocraties avancées où, notamment, les filles et les femmes s’habillent comme elles veulent, étudient si elles le veulent, sortent où et quand elles le veulent. C’est le cas d’une minorité d’entre elles et ce n’est pas sans mal. Et les autres ? Le ministre était bien naïf. En Allemagne comme en Europe, l’Islam pur et dur est à l’œuvre et à la manœuvre au sein d’une immigration venue chercher en Occident une vie digne de ce nom. Une fois sur place, beaucoup trop de ces citoyennes et de ces citoyens sont poussés à jouir au maximum des droits et à observer un minimum de devoirs.
Le sentiment de reconnaissance est absent de ce processus : nous y sommes, nous y restons, et, plus que jamais, notre véritable loi est celle d’Allah tout puissant. On ne demande à aucun d’entre eux d’abandonner en quoi que ce soit, la culture, les traditions, la langue, moins encore la religion, de leur patrie d’origine, mais on est en position d’exiger de ces populations qu’elles n’édifient pas d’état dans l’état, de communautés hermétiques, de bastions inaccessibles à tout contrôle, qu’une partie d’entre elles ne se considère pas comme l’avant-garde d’un djihad. Les pays d’accueil doivent se garder des bonnes âmes pour lesquelles il faut ouvrir les bras, s’adapter plutôt à l’autre plutôt que d’inviter cet autre à s’adapter lui-même. Les noyaux terroristes qui ont prospéré et qui sommeillent au sein de ces communautés travaillées au corps par le fanatisme ont contribué à une prise de conscience brutale et à un début de déculpabilisation d’autorités qui avaient jusqu’alors cultivé le laxisme compassionnel.
Madame Angela Markel, discrète mais lucide et vigoureuse, sûrement la plus performante des dirigeants européens, n’a pas versé dans la mollesse et la démagogie spongieuse en proclamant que des Allemands d’origine turque avaient un « Devoir de loyauté » envers l’Etat allemand, précisant : « Si les Turcs de la 3è ou de la 4è génération grandissent en Allemagne, s’ils ont la citoyenneté allemande, alors c’est moi leur Chancelière. »
A l’opposé, on a entendu, ces temps-ci, des propos révélateurs d’une tolérance malsaine de repentants perpétuels, illustrant avec éclat l’adage « L’enfer est pavé de bonnes intentions », propos émis par la première autorité religieuse de Grande-Bretagne, l’archevêque de Canterbury qui lui, a tout bonnement estimé inévitable l’adoption, pour partie, de la charia, la loi islamique, au Royaume Uni.
Cela démontre, s’il en était encore besoin, combien la pression sur les principes fondamentaux de la Démocratie s’avère aujourd’hui formidable.
Et Monsieur Gordon Brown de monter à sont tour au créneau : « La loi britannique doit s’appliquer dans ce pays, fondée sur les valeurs britanniques ». Après des années d’angélisme irresponsable et « Politiquement correct », voici venu le temps des bras de fer ? L’affaire promet d’être chaude !
Occident Islam : un affrontement sans fin ? Doit-on réduire l’Islam en un dogme à dimension militaire qui se caractérise par une tradition guerrière permettant l’expansion par les armes du message du Prophète au détriment de la liberté des grands univers culturels et religieux mondiaux ?
Qu’en pensez-vous ?