Cochon qui s’en dédit …
D’où nous vient cette expression très populaire que l’on assimile à la parole donnée lors d’une transaction … le cochon manquerait-il à sa parole ?
Pauvre animal ! En plus de cela , on le dit gras, laid , sale, bête, alors qu’il est vraiment, tout à fait le contraire !
Notre cochon existait déjà 7000 ans avant J.C.! Sa domestication aurait débuté en Asie mineure chez les Égyptiens et en Mésopotamie et depuis ces temps reculés, le cochon n’a cessé de nous démontrer à quel point il est utile à l’homme.
Intelligent, quoiqu’on en dise, le porc l’est bien plus que nos animaux familiers, les chats ou les chiens.
Un éleveur de porcs de Fernand-Ville à Oran, racontait que ses bêtes étaient dressées pour faire leurs besoins tous dans le même coin en un gros tas de fumier, qu’il ramassait une fois par jour, tout en conservant son écurie très propre. Très intelligents aussi, ses cochons, raconte-t-il ; chaque matin après leur avoir donné le repas, il leur imposait une heure de course d’obstacles sur un parcours qu’il avait construit lui-même , jalonné de barrières plus ou moins hautes, à des distances plus ou moins éloignées. - Anticipant l’épreuve, ils se soumettaient à cette gymnastique dès leur repas avalé, et se mettaient en position de départ devant le parcours attendant son signal. Mais ils connaissaient aussi la récompense : le jet d’eau . Après cet effort et avec délectation ils se bousculaient pour bénéficier de la douche le plus longtemps possible. Ces exercices leur permettaient de ne pas « faire trop de gras » et offrait une viande appréciée des charcutiers qui venaient de très loin pour choisir la bête.
Il avait des cochons aussi bien tenus et aussi propres qu’un éleveur de chevaux et il en était très fier.
Pourquoi donc le cochon conserve-t-il cette mauvaise réputation ?
Pourtant la viande fournie par le porc est la plus consommée dans le monde et les statistiques prouvent que l’élevage du porc est en augmentation dans le monde entier.
D’ailleurs, le vieil adage qui dit : « Tout est bon dans le porc » est d’une véracité absolue. Il nous donne :
La viande, et la charcuterie que nous trouvons dans nos assiettes
La graisse , appelée saindoux utilisée en cuisine (surtout dans le Nord
Ses poils , pour brosses et pinceaux
Sa peau , transformée en un cuir qui servira à l’habillement.
Mais là ne s’arrête pas la liste des bienfaits que nous dispense cet animal .
Nous savons maintenant que le porc, très proche de l’anatomie humaine, est utilisé dans la recherche médicale et permet déjà d’appliquer à l’homme certaines thérapies et notamment :
dans la production d’insuline,
la chirurgie cardiaque
la production d’héparine
et sa peau est utilisée entre autres, pour le traitement des grands brûlés.
Il nous est donc d’une très grande utilité.
En 2003, le monde comptait une production totale d’environs 1912 millions de têtes de bétail. En progression constante, on estime son accroissement à + de 15 % en 2012.
Mais alors….. pour quelle raison cet animal parfait pour l’homme est-il à ce point décrié aujourd’hui ?
Parce qu’on le dit sale ? faux.
Parce qu’il transmet le ténia ? le Bœuf aussi .
Parce que, omnivore, il peut manger de l’homme ? ne pas lui en donner !
Parce que interdit dans les religions juives , musulmanes , et d’autres aussi ?
Il serait bon de se rappeler que le porc était symbole de richesse dans la France pauvre des siècles passés. Et le paysan possédant un porc était riche.
Aujourd’hui encore, dans nos campagnes, rares sont les paysans qui n’ont pas "le" cochon élevé toute l’année . Et quand "on tue le cochon" c’est une occasion de se réunir, de s’entraider , de faire la fête avec les voisins et amis.
C’est aussi le cochon qui existe encore sous forme de tirelire .
Et notre gouvernement , aussi, dans sa publicité pour l’économie d’énergie, qui passe régulièrement sur les chaines de télévision, nous montre un joli cochon animé avec, au bout de sa queue en tire-bouchon, une prise électrique.
On l’aime ce cochon !
Et plus encore, si l’on considère les mots de Pierre Magnan, auteur à succès, natif des Alpes de Provence, lorsqu’il dit :
[(« Le cochon est l’animal le plus proche de l’homme. Il le nourrit mais il lui en laisse tout le remords. On peut avoir la conscience tranquille après avoir occis un agneau ou un veau, mais jamais un cochon. Chaque soir, quand apparaît sur la soupe épaisse la couenne du lard, c’est comme si le cochon de l’année venait vous parler de sa gentillesse. »)]
C’est un bel hommage qu’il rend à cet animal qui nous le rend si bien ! Le porc est sans conteste le meilleur ami de l’homme.
Alors, lorsque les soirs d’hiver, engourdis par le froid , vous voudrez trouver du réconfort, vous réchauffer et vous nourrir, mangez une bonne soupe au lard.