Régionales : le FN se rêve en arbitre du second tour

, par  Jean Claude THIODET ✞ , popularité : 25%

Avec Thierry MARIANI la majorité espère reconquérir cette région où elle détient 36 des 40 circonscriptions.

C’est le paradoxe de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. La droite dirige toutes les grandes villes, Marseille, Nice, Toulon, Aix-en-Provence, Avignon. À l’Assemblée nationale, la région est représentée par 34 députés de la majorité sur un total de 40. Et pourtant le conseil régional est à gauche depuis 1998.

Pas étonnant que Paca figure parmi les objectifs prioritaires de l’UMP pour les régionales de mars. D’autant que la gauche est affaiblie par une série d’affaires politico-financières touchant le conseil général des Bouches-du-Rhône et des élus socialistes.

Conscient de l’enjeu de l’élection, le président PS sortant Michel Vauzelle, candidat à un troisième mandat, est parti très tôt en campagne, en tentant de capitaliser sur les mécontentements au niveau national. Il a fait son premier meeting jeudi soir à Marseille, en réunissant ce qu’il a appelé un « Forum des résistances ». Autre handicap, Vauzelle n’a pas réussi à rééditer la « coalition de l’Olivier » (PS-PC-Verts-PRG…) qui avait assuré sa victoire en 1998 et 2004. Les écologistes et les communistes alliés au Parti de gauche partent en effet chacun de leur côté. Alors, Vauzelle tente de passer par-dessus les partis en multipliant les signes de séduction à destination de l’électorat de gauche et de l’extrême gauche.

Puisque les états-majors ont décidé d’aller aux élections séparés, nous envoyons des signes au peuple », explique Vauzelle. « Nous faisons des actes symboliques, non pas sous l’égide d’un parti politique mais pour rassembler tous ceux qui sont mécontents des atteintes à leurs libertés et à leurs droits acquis. »

À son meeting, il a donc convié des syndicalistes de l’enseignement, de la Poste, du secteur hospitalier, du secteur industriel privé, des agriculteurs, des membres d’associations, tous venus critiquer la politique gouvernementale. « Au nom du peuple, sans esprit partisan, au nom de cette République qui est l’affaire de tous, nous avons décidé de rassembler ces résistances pour les fédérer », a lancé Vauzelle. Les élections de mars sont « un enjeu national », a-t-il déclaré, dénonçant une « mainmise du président et de son clan » sur le pays et évoquant « un peuple écrasé par une chape de plomb ».

Mi-octobre, Michel Vauzelle avait débuté sa campagne par une ascension de la Montagne de Lure, haut lieu de la Résistance. Le 30 novembre, il a inauguré sur la Canebière la Maison de la région qui a ouvert ses portes hier. Vendredi, il a posé la première pierre du Centre régional de la Méditerranée.

[bleu] Début de campagne en janvier pour l’UMP
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Toutes ces inaugurations suscitent l’ironie de son principal adversaire, l’UMP Thierry MARIANI.

« Au lieu de se complaire dans son illusion lyrique, Michel Vauzelle qui est en campagne permanente aux frais du contribuable ferait mieux de regarder la triste vérité de son bilan en face », tacle la tête de liste de la majorité qui, lui, ne commencera sa campagne qu’en janvier.

Pour le député du Vaucluse, « malgré la crise, grâce à la politique volontariste du gouvernement, le chômage se stabilise en France. À cause de la politique dogmatique en matière de formation professionnelle, d’apprentissage et le développement économique de M. Vauzelle qui a choisi, à la différence des autres présidents de régions socialistes, de ne pas faire de plan de relance régional, le chômage continue d’augmenter en Paca ».

Le duel droite-gauche risque d’être, une fois de plus, arbitré par le Front national dans une région sociologiquement de droite mais tenue par la gauche depuis douze ans grâce à des triangulaires avec le FN.

le FN se rêve en arbitre du second tour

Jean-Marie Le Pen y livre son dernier combat.

Privé de candidature en 2004 - il n’avait pas fourni de justificatif de domicile -, le président du parti d’extrême droite veut croire que son parti est « en remontée ».

« Je pense que dans 12 à 14 régions nous passerons la barre des 10 %», a-t-il déclaré, convaincu que lui-même serait en mesure de se maintenir au second tour en Paca.

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