La faute de Marine Le Pen les Musulmans ont raison...
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Chacun peut penser ce qu’il veut de la comparaison faite par Marine Le Pen entre les prières dans la rue des musulmans et l’occupation nazie, mais il y a au moins un point sur lequel elle a commis une grave erreur, c’est qu’il ne s’agit pas là d’une invasion étrangère, mais de l’occupation temporaire d’une partie de l’espace public par une catégorie de Français - hé oui, ne vous en déplaise, on a trop tendance à l’oublier, la plupart des musulmans de France sont aussi Français que vous, et plus Français que moi, qui suis né en Algérie.
Parce que si la République ne rechignait pas à leur laisser construire les mosquées dont ils voudraient couvrir le pays, ils pourraient pratiquer leur foi dans les conditions exigées par leur rite, au lieu de se prosterner sur le pavé de nos villes. Il faut le savoir, pour qu’elle ait le plus de chances d’agréer Allah, la prière des musulmans, surtout la grande prière du vendredi, doit être pratiquée en commun, à la mosquée, du moins pour les hommes, les femmes peuvent sans inconvénient prier à la maison, il faut bien que quelqu’un garde les gosses et fasse la cuisine.
Il est donc logique et sain que nos maîtres à penser, unanimes, aient sonné la charge en condamnant avec force et courage la vice-présidente du Front à l’indignité nationale pour ses propos indubitablement Islamophobes… du moins dans un premier temps, le temps où on se dépêche de montrer à la face du Monde qu’on ne peut pas être soupçonné de complaisance envers les idées de ce parti infréquentable, ce qui vous grille plus sûrement un homme politique ou un journaliste que la découverte de ses penchants pédophiles…
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Et puis, curieusement, dans un deuxième temps, et presque simultanément, ce sont Jean-François Copé pour l’UMP, et Benoît Hamon pour le PS, mariage de la carpe et du lapin, qui ont donné le signal de la retraite : le premier, en relançant la nécessité de reprendre le débat sur l’identité nationale, le second, en reconnaissant que la prière sur la voie publique était intolérable. Sans doute, les sondages étaient-ils passés par là…
Bref, tout cela devrait se terminer en eau de boudin, au grand soulagement de nos corps constitués. Sauf que, la France, et je vous le dis d’autant plus librement que, si je suis convaincu de l’utilité du divin, je reste plutôt dubitatif sur sa réalité, la France, donc, ne pourra pas échapper encore très longtemps à une remise à plat de son « modèle laïc », hérité de nos instituteurs en blouse grise, et qu’aucun autre pays au monde d’ailleurs ne nous envie.
Surtout que notre beau pays, où il fait si bon vivre, s’obstine à vouloir en même temps conserver un modèle social inspiré de sa devise de liberté, égalité et fraternité, et, comme si ce n’était pas déjà assez compliqué, de sa prétendue invention des droits de l’homme.
Le résultat, c’est que la France d’aujourd’hui, parce que ses élites n’ont jamais voulu prendre la responsabilité de nommer le problème, et par conséquent de le traiter, s’enfonce dans le communautarisme. Et la principale cause en est religieuse : que ça plaise ou nom à nos « lumières », qui n’arrêtent pas de nous rabâcher que la France est un pays d’immigration qui a su toujours intégrer de nouvelles communautés qui en font sa richesse, et bla et bla et bla, est installée aujourd’hui dans notre pays une communauté musulmane, dont certes la grande majorité serait assimilable, mais à condition qu’on la débarrasse de sa minorité extrémiste pour qui la laïcité est un non sens, et donc la France un espace sans Dieu, ouvert aux conquérants de l’Islam.
Et cette minorité a beau jeu de démonter la contradiction inhérente à notre entêtement laïc : la France, pays laïc est couverte d’églises, de chapelles et de cathédrales, et personne ne semble s’en offusquer. Alors pourquoi les musulmans n’auraient-ils pas le droit de la couvrir de mosquées ?
Eh bien parce que la France est un pays chrétien jusqu’au dernier de ses plus petits villages, de ses hameaux les plus reculés, que ce n’est même pas une question de foi, mais d’essence, et que ce n’est pas négociable.