Harkis & Pieds Noirs, où se trouve la différence ?
Plus de quarante années se sont écoulées depuis l’indépendance de l’Algérie et les habitudes du langage demeurent. En effet, notre vocabulaire n’a pas évolué avec le temps et la vision caricaturale que les gens peuvent porter encore d’une manière générale sur notre communauté « rapatriée en France » continue de différencier les Européens des Indigènes fidèles à la France, en plaçant d’un côté « les Pieds Noirs » et de l’autre « les Harkis », comme si notre « identité était et devait rester socialement différente ».
Pourtant, notre passé est commun, nous avons vécu ensemble dans ce même pays que fut l’Algérie Française. Enfants, puis adultes, nous avons partagé les mêmes bancs de l’école de la République, les mêmes jeux, les mêmes passions pour le sport, la culture… et nous avons vécu ensemble la même espérance, le même élan de fraternisation de mai 1958. Un peu plus tard nous avons subi ensemble la trahison, l’abandon… et notre vie a été meurtrie, déracinée de ce pays pour la même cause : notre fidélité à la mère patrie. N’appartenons nous pas à cette même communauté de « Français de là-bas » ? Alors, n’est il pas choquant de laisser percevoir encore cette impression que « les Harkis » au delà d’une « revendication légitime de reconnaissance, d’indemnisation, et autres » puissent se trouver quelque part à la « marge » des Français d’Algérie ?
Ne serait il pas important en ce mois de mai 2008, 50 ans après, de réaffirmer à nos compatriotes Français métropolitains ainsi qu’aux Français issus de l’immigration, ce bel exemple de fraternisation de « notre communauté dans la République » en lui trouvant aujourd’hui une terminologie qui rassemble sans exception tous les Français de l’Algérie d’autrefois ? un peu à la manière des Bretons, Auvergnats, Normands… Aux associations d’y réfléchir… et d’y travailler dans la même direction !