les dessous secrets de l’OAS : Le PUTCH

, par  Jean Claude THIODET ✞ , popularité : 7%

La nuit du Putsch

Le soulèlvement tant attendu n’aura, en fait, lieu qu’un mois après la mystérieuse visite du général FAURE a Madrid.

Le 22 avril 1961, a trois heures du matin, dans Alger encore endormie, le premier régiment étranger de parachutistes occupe sans coup férir les points stratégiques de la ville.

Au quartier Rignot, siège de l’Etat-Major, le général Maurice CHALLE, ancien commandant en chef en Algérie, vient de s’investir de tous les pouvoirs civils et militaires.

A ses cotés, il y a, comme l’a annoncé Jacques FAURE, les généraux ZELLER et JOUHAUD.

Grand, trapu, profondément attaché a sa province et prêt a tout pour la sauver du péril que lui fait courir de GAULLE, le général JOUHAUD est, parmi les généraux putschistes, l ’un des plus anciens dans l’organisation du putsch.

Il a assisté aux tentatives multiples des colonels (ARGOUD,GODARD... ) avant de trouver finalement un chef a la rébellion. C’est lui qui, en effet, a persuadé CHALLE de prendre la tête du soulèvement.

Symbole vivant du lien qui unit l’armée et les Pieds-Noirs, il est décidé a aller jusqu’au bout, et il le fera. (3)

La prise d’Alger a été menée de main de maitre.

Les légionnaires sont des professionnels, silencieux, précis. Ils ont occupé tous leurs objectifs et arrêté les principaux représentants du gouvernement légal.

Reste a étendre le mouvement.

CHALLE compte sur son prestige personnel, pour rallier les principales unités de réserve générale - de choc - et pense que cela suffira. Mais qu’on ne lui parle pas des civils, et a plus forte raison de l’O.A.S . !

Dominique ZATTARA, responsable algérois de l’organisation en fait l’expérience .

Prévenu a la dernière minute du putsch, il a du se persuader en parcourant les rues de la ville qu’il s’était bien passé quelque chose ! Il fonce alors au quartier Rignot, mais se fait sèchement remettre a sa place par CHALLE : « Pas de civils ici. »

Le colonel GODARD I’un des organisateurs du putsch, arrondit un peu les angles : il autorise I’O.A.S. a ouvrir un bureau de recrutement a l’hôtel de ville.

C’est un succès.

Les jeunes Européens, exaltés par l’évènement, croyant une fois de plus vivre un moment capital, s’y bousculent. En chemin, quelques Européens libéraux font les frais de cet enthousiasme.

Cette conception purement militaire de l’exécution du putsch n’est évidemment pas celle de SUSINI, qui arrive avec SALAN le dimanche.

Le Mandarin est déçu : on n’était vraiment pas pressé de le voir

 ! Sous l’’influence de SUSINI, SALAN ne croit pas vraiment a la détermination de l’armée ; il a remarqué l’absence de foule dans Alger ; des son arrivée, il se montre sceptique sur les chances de succès.
Il n’a pas tort.

Dès le début, les chefs des unités sur lesquelles CHALLE compte se dérobent ; ils sont hésitants ou en permission, ou malades. L’appel du chef de l’Etat dénonçant le «  quarteron de généraux en retraite  », ne fait qu’accentuer cette tendance.

En plus, les soldats du contingent se rebellent. Ils refusent de suivre les quelques officiers qui se déclarent favorables au putsch et s’enferment dans leurs casernes.

<bigL’OAS sort de l’ombre

Pendant ce temps, les services d’ordre O.A.S. apparaissent dans les rues d’Alger ; ils ont des armes dérobées au commissariat central, et portent des treillis grisâtres, doublant ainsi la police officielle.

Ces civils en uniforme arètent les libéraux, les gaullistes, mais surtout, ils patrouillent, se montrent et, pour les Algérois, ce qui n’était qu’un sigle - I’O.A.S. - devient une réalité et un espoir.

A l’échelon supérieur de l’organisation, on complote. On en vient même a l’idée d’un putsch a l’intérieur d’un putsch.

Il faut arrêter CHALLE, jugé trop mou et porter SALAN au « pouvoir » !
Mais le Mandarin préfère essayer d’influencer le « commandant en chef »

Et il réussit.

CHALLE, qui jusque là, avait refusé d’accorder la moindre importance a l’action de la «  populasse  », accepte finalement, le lundi, l’idée d’une manifestation de masse sur le forum, comme pour le 13 mai ;

Et c’est a l’appel de I’O.A.S. que, en cette fin d’après-midi, 100 000 personnes viennent acclamer les généraux et surtout ... SALAN !!

Nous sommes avec vous pour combattre, déclare Zeller ... Nous resterons avec vous jusqu’à la victoire !

Que de fois Alger a entendu cela !!

En réalité tout est fini : SUSINI aura beau envisager le rapatriement du contingent en Métropole et la mobilisation des Pieds Noirs, le soir même, les quelques troupes restées fidèles aux insurgés plient bagages à l’exception du 1er REP


Tout s’écroule.

Le mardi soir, lentement , les troupes loyalistes investissent le Gouvernement Général déserté par ses occupants provisoires.

Les légionnaires emmènent dans leurs camions CHALLE, SALAN et JOUHAUD vers la base de Zeralda.

Tout est joué.

Les Pieds Noirs ont compris. Désormais ils ne peuvent plus compter que sur eux mêmes pour défendre leur Algérie.

Dès lors, une solution s’impose ;celle de l’action secrète et violente !

L’heure de l’OAS a sonné.

les dessous secrets de l’OAS 2° épisode

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