L’écueil de la pomme de terre

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Candidat sans rival sérieux à un troisième mandat, le président Boutéflika est assuré d’être réélu jeudi, malgré un terne bilan.Partisans du boycott du scrutin, ses principaux opposants ont été interdits d’expression.

Les Algériens sont appelés jeudi aux urnes pour entériner le troisième mandat du président sortant, Abdelaziz Bouteflika. Partisans du boycott du scrutin, ses principaux opposants ont été interdits d’expression. Quant à ses cinq challengers, surnommés les Lièvres, ils sont inconnus du grand public, à l’exception de la candi­date trotskiste Louisa Hanoune. En dépit de sa victoire annoncée, Abdelaziz Bouteflika n’a pas lésiné sur les moyens pour obtenir une majorité écrasante dès le premier tour. Il a mobilisé le budget de l’État en sa faveur et a sillonné le pays en multipliant les promesses. Gravement malade en 2005, Abdelaziz Bouteflika, 72 ans, tenait à montrer qu’il restait le « raïs ». « Un président qui n’obtient pas la majorité écrasante du peuple n’est pas un président », a-t-il proclamé voici quelques jours

- L’écueil de la pomme de terre

Reste que, malgré une embellie financière qui a permis à l’État d’engranger 140 milliards de pétrodollars, la majorité des Algériens a des difficultés pour se nourrir convenablement. Symbole de cette crise sociale, la pomme de terre, dont le prix a été multiplié par cinq en quelques jours, s’est imposée comme thème central de la campagne électorale.

D’un point de vue sécuritaire, la situation s’est améliorée. Des milliers de terroristes ont déposé les armes avant de se reconvertir dans des affaires florissantes. En ouvrant les portes de l’impunité, cette « réconciliation nationale » a eu toutefois des effets pervers avec une islamisation rampante de la société encouragée par les autorités. Spécialisée dans les attentats spectaculaires, al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) reste une menace. Des milliers de policiers sont mobilisés pour éviter qu’une attaque kamikaze ne perturbe l’élection.

Abdelaziz Bouteflika a également mis au pas l’armée, de retour dans ses casernes. Les généraux les plus influents ont été mis à la retraite. Affaibli par la maladie, le très puissant Larbi Belkhir, parrain du régime depuis les années 1980, vient de passer la main à son tour. Cette redistribution des cartes a déplacé le centre de gravité du pouvoir de l’armée vers la présidence, qui s’appuie beaucoup sur sa police. D’impressionnants effectifs dirigés par le ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, se chargent de faire régner l’ordre présidentiel.

Seul rescapé de l’ère ayant précédé les « années Boutef », le général Tewfik Mediène semble faire encore de la « résistance ». Si un nouveau contrat a été passé entre le puissant patron du Département du renseignement et de la sécurité (DRS, services spéciaux) et le chef de l’État pour un troisième mandat, les paris sont déjà lancés sur la reprise des hostilités au lendemain du scrutin : qui, du président ou du général, désignera le successeur de l’autre ? Ces luttes d’influence dans le sérail témoignent de l’impasse du régime : retour des militaires au cœur du pouvoir ou transition vers un État policier, l’islamisme en prime.

- Algérie/séisme:3,8 sur l’échelle de Richter

Pour fêter la victoire annoncée de Bouteflika :

Un séisme d’une magnitude de 3,8 degrés sur l’échelle ouverte de Richter s’est produit aujourd’hui à 11h58 (locales, 10H58 GMT) près de Berrouaghia dans la région de Médéa (sud d’Alger), selon le Centre algérien de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG).

L’épicentre de cette secousse a été localisé à 10 km au sud de Berrouaghia, a précisé la même source, citée par l’agence algérienne APS.

Le CRAAG n’a pas fait état de victimes, ni de dégâts matériels.

* Source Figaro.fr International

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