L’alpha et l’oméga de la crise grecque en 10 étapes.

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Les questions, réactions et commentaires à mon dernier papier sur le sujet

   (Europe : La cavalerie donne les charges . . .)

m’amènent à présenter le sujet sous un angle moins austère.

Mais comme la difficulté réside surtout dans le sujet, je crains de tourner en rond avec une nouvelle approche qui n’a rien de la quadrature du cercle. Certes qui ne tente rien ne perd rien ...

L’Allemagne égoïste rechigne à être la seule fourmi dans ce nid de cigales qu’est la zone euro. Dommage qu’à une autre époque Khôl n’ait pas su résister quand Mitterrand a exigé que les pays du sud (Grèce, Portugal, Espagne, Italie) soient inclus alors que les allemands voulaient  cantonner l’euro aux seuls pays que l’Allemagne jugeait responsables, ceux du nord (dont l’Irlande  !).

Mitterrand qui craignait que le monde protestant lui impose une rigueur économique trop étrangère à notre culture, nous a donc légué cette bombe à retardement. Merci.

 

L’alpha et l’oméga de la crise grecque en 10 étapes.

1.

Athènes n’est pas spartiate, elle aime dépenser sans compter. Pourquoi pas, ce n’est pas son argent qui coule entre ses doigts, elle l’emprunte  !

2.

Les bailleurs de fonds pourraient flairer un loup, alors Athènes avec une comptabilité pas très orthodoxe a su maquiller ses comptes et obtenir un satisfecit de la Commission européenne.

3.

Finalement, les salades du gouvernement grec l’on mise dans une macédoine pas possible. Sa fraude n’est pas étalée au grand jour mais on voit déjà la crête de sa partie émergée. Cette dette est un colosse et personne ne prêtera plus une obole (*) et encore moins un euro.

4.

Mais la faillite d’Athènes c’est la mort de l’euro, voir

    L’euro est mort mais pas sans drachme !

alors il faut sauver le soldat Ulysse et l’UE s’est lancée dans un de ces marathons dont elle a le secret. Certes sa réponse n’a pas la célérité de l’éclair, ni même la vitesse d’internet ou celle des méchants spéculateurs qui jouent sur l’indécision et l’inertie des gouvernements. Non, le processus ressemble plutôt aux efforts déployés par un escargot malade qui voudrait déplacer une tortue récalcitrante mais, par Zeus, l’UE ne reste pas immobile, même si certains pays freinent des quatre fers  !

Qui n’a pas envie de pétrir le pain tamise la farine pendant dix jours (**).

5.

De toutes façons, la crise et la morale interdisent de demander aux électeurs-contribuables français de mettre la main à la poche pour sauver la Grèce (Ils estiment que, si Athènes chute, ils trouveront bien d’autres lieux de vacances !).

Donc non seulement la France ne donnera pas un sou à Athènes mais, c’est promis, elle ne lui en prêtera pas ! Aide toi et le ciel t’aidera (**).

D’ailleurs la France ne peut rien faire sans l’Allemagne ni les autres pays de la zone euro mais le pape bénit d’abord sa barbe (**) et elle ne réussit pas à les convaincre de regarder plus loin.

Comme disait Eschyle, en toute entreprise, il n’y a rien de plus funeste que de mauvais associés.

6.

Il faut donc trouver une autre solution.

Si Athènes ne peut plus rembourser ses crédits ni même en payer les intérêts, ses créditeurs risquent de la déclarer en défaut de paiement avec tout ce que cela entraîne pour l’euro car quand le feu est à la maison de ton voisin, la tienne est en danger (**).

Il faut donc empêcher les créditeurs d’être responsables et d’agir selon leurs intérêts de prêteurs.

7.

Ces prêteurs ce sont surtout les banques qui ont répondu aux demandes d’Athènes quand celle-ci voulait emprunter. Elles sont donc doublement coupables  :

(i)                  elles sont coupables d’avoir cru la Commission européenne qui approuvait la situation comptable du gouvernement grec  ;

(ii)                elles sont aussi coupables d’avoir appliqué sans discernement la réglementation bancaire qui les poussaient à prêter sans limite à tous les gouvernements.

Il est donc normal qu’elles participent au plan de sauvetage.

En fait de participation, on leur demande de faire cadeau à Athènes de la moitié des sommes déjà prêtées.

Avec ce ballon d’oxygène la faillite d’Athènes est repoussée et n’interviendra qu’après la législature qui a approuvé cette solution. Ouf, on a eu chaud.

8.

Mais rien ne permet de dire que l’effet domino sera évité et que la zone euro ne va pas s’écrouler comme une phalange grecque sous cette secousse.

D’ailleurs le FMI annonce que les banques doivent être recapitalisées pour ne pas capoter et l’Allemagne qui a cessé d’être le bon samaritain, ne partage pas les vues de la France.

Le vaisseau peut périr pour avoir trop de pilotes (**) car il n’y a pas de place pour deux pieds dans une même chaussure (**).

9.

Alors l’État français viendra au secours des banques françaises qui sont plombées par Athènes.

C’est normal, la solidarité nationale exige qu’on aide les banques dont on a par ailleurs besoin pour financer la relance de l’économie.

10.

Oui, mais l’État français tient ses promesses et ne prêtera rien aux grecs.

Il n’empêche que qui pense au pire devine juste(**) et comme se plaisaient à dire les philosophes grecs maintenant nous allons tous chez Hadès (***).

 

 

(* )            L’obole antique valait un sixième de drachme et l’euro a remplacé 340 drachmes modernes.

(**)           Proverbes grecs

(***)         En enfer.

 

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/ FIN

Voir en ligne : http://blog.francetv.fr/blogistan-a...

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