Au début de l’automobile (au millénaire précédent déjà  !) quand on prenait sa voiture on n’avait ni ceinture ni airbag, alors les conducteurs prudents devaient s’en remettre au saint patron des voyageurs. Ainsi, si on accrochait la petite médaille du saint au rétroviseur on pouvait partir tranquille après en avoir lu l’inscription :

Regarde Saint Christophe et va t’en rassuré.

Aujourd’hui, notre sécurité routière est entre les mains du gouvernement et, séparation de l’Église et de l’État oblige, il n’est pas question que ce dernier s’en remette à un saint, quelle que soit l’efficacité de la protection de ce dernier.

Pourtant, le problème est sérieux  : En 2010, selon la Prévention Routière, 2117 personnes ont été tuées en connexion avec un accident de voiture. Sur ce total, 90% étaient dus à des facteurs humains le premier desquels, l’alcoolémie, a compté pour 30% du total.

 

Un arsenal technico-juridico-répressif de plus en plus étoffé vise à nous protéger et nous dissuader d’être meurtrier ou suicidaire. On y note pêle-mêle  :

Des améliorations notables comme la présence de ceintures, d’airbags et de senseurs, des carrosseries en tôles déformables, des pneus avec marque d’usure, des contrôles techniques réguliers, des phares halogènes puissants et des phares antibrouillard, etc.

Mais aussi des sanctions visant les contrevenants qui n’attachent pas leur ceinture, qui téléphonent au volant, qui n’utilisent pas de siège enfant, qui roulent trop vite, qui ne respectent pas les priorités ou qui ne soumettent pas leur véhicule aux contrôles techniques, etc.

 

Mais cet arsenal ne suffit pas à réduire dramatiquement les accidents mortels.

 

Le gouvernement continue donc à s’attaquer à ce fléau et Sarkozy a finalement trouvé le remède imparable contre les accidents dus à l’alcool. Mieux que l’interdiction et la répression, il va rendre obligatoire, dès mars 2012, un éthylotest dans chaque voiture  !

Personne avant lui n’y avait pensé  !

 

Plus besoin de saint Christophe, on n’a même pas besoin de regarder l’éthylotest, il suffit de l’avoir dans la boite à gants et hop, on peut rouler tranquille  ! Enfin presque, car rien ne nous garantit que l’autre con au volant de la voiture qui va croiser notre route a lui aussi respecté la loi et placé cette protection dans sa boite à gant.

Sarkozy n’a donc pas tout prévu et, modeste contribution à la sécurité routière, je lui propose une légère amélioration qui rendra le dispositif a-b-s-o-l-u-m-e-n-t sécuritaire  : il suffit de contrainte les constructeurs automobiles à inclure l’éthylotest dans le tableau de bord de telle manière que les conducteurs malveillants ne puissent pas le retirer.

Ainsi comme il n’y aurait plus d’accidents mortels dus à l’alcoolémie, on pourrait enfin sortir et picoler librement sans se soucier du retour en bagnole.

 

Mais pourquoi attendre 2012  ? Pourquoi ne pas nous épargner l’hécatombe de la nuit de la saint Sylvestre en forçant tous les citoyens à mettre dès à présent un éthylotest dans leur boite à gant  ?

 

 

Notre gouvernement est spécialiste des solutions miracles et cette initiative heureuse n’est pas la première, souvenez-vous  :

 

Il nous a immunisé contre la grippe

 

Le gouvernement nous a épargné l’hécatombe de la grippe H1N1, cette maladie terrible qui a ravagé les pays occidentaux –sauf la France— comme la peste l’avait fait au moyen âge.

Quand on sait que la grippe ordinaire tue un demi-million de personnes chaque année, si on ajoute les morts supplémentaires provoquées par cette grippe cochonne on arrive à un total astronomique de 500 000 décès par an. Effarant  !

Une épidémie une vrai, pire que la grippe aviaire.

Mais notre gouvernement a réagi immédiatement pour acheter 60 millions de doses de TAMIFLU.

 

Cela a suffit at la France a été épargnée :  Regarde le TAMIFLU et va t-en immunisé  !

 

 

Il a également réduit les noyades en piscine

 

En 2006, une enquête de l’Institut de Veille Sanitaire avait établi que, en dehors des baignades, on enregistrait 14 décès annuels en piscines privées enterrées, principalement des noyades, et que  8 sur les 14 concernaient des enfants de moins de 6 ans.

Il fallait donc réagir et notre gouvernement a décrété que le dispositif de sécurité normalisé prévu pour les nouvelles piscines installées depuis 2001 serait étendu à toutes les piscines privatives enterrées et non closes.

Ce dispositif n’avait qu’un seul objectif  : réduire, voire éliminer les noyades d’enfants de moins de 5 ans hors baignades  : Donc on met une alarme dans sa piscine et si un enfant de moins de 5 ans sans surveillance y tombe accidentellement, elle se déclenche. Les voisins alertés accourent et repêchent in extremis le bambin pour lui prodiguer les premiers secours. Bien sûr, si un adulte déclenche l’alarme par erreur ou si un enfant de 6 ans tombe à l’eau et se noie, les voisins n’accourent pas car ce n’est pas prévu par la loi.

 

Comme la France compte plus de 1,5 million de piscines privées, la loi exige un investissement total de 1 à 2 milliards d’euros. Pour 8 noyades par an cela fait sur 20 ans (durée de vie probable du dispositif de sécurité) 160 noyades potentiellement concernées soit quelques 10 millions d’euros par noyade qu’on aura peut-être ainsi évitée.

 

Certes la vie des enfants de moins de 5 ans n’a pas de prix, mais si j’avais un tel budget j’aurais certainement imaginé une sécurité sanitaire bien plus efficace, ne serait-ce que dans le dépistage des maladies infantiles.

Oui mais au gouvernement ils ont des idées et moi seulement des opinions  !

 

 

CONCLUSION :

Avec les éthylotests,  le Tamiflu et la sécurité des piscines, c’est des milliers de français qui vont peut être montrer leur reconnaissance au gouvernement en lui reconduisant leur confiance. Notamment les fabricants d’éthylotests et les officines qui les distribuent ainsi que les fabricants de dispositifs sécuritaires pour les piscines et les artisans qui les installent (le TAMIFLU n’est pas français, lui).

Mais le gouvernement a-t’il pris en compte les millions de couillons qui paient des impôts voire qui ont une piscine et qui votent également ?

 

 

/ FIN