L’Algérie ne croit plus aux promesses

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« Seize ans après [l’interruption du processus législatif en 1991], on vit avec plus de restrictions que du temps du parti unique. Moins de liberté d’expression et de libertés syndicales, plus de pression sur les partis politiques et une fraude généralisée [aux élections] »
Cette déclaration émane de M. Abderrazak Mokri. Bien que son parti islamiste soit membre de l’alliance gouvernementale, le vice-président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) reconnaît que, depuis l’arrivée de M. Abdelaziz Bouteflika à la présidence, les libertés et les droits des Algériens ont considérablement régressé.

Après l’échec de la grève de la faim menée par des enseignants contractuels, du 14 juillet au 23 août dernier, pour demander leur intégration au sein de l’éducation nationale et le paiement des salaires non versés — parfois, depuis trois ans —, le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap) organise des sit-in une fois par semaine devant les sièges des wilayas (préfectures), et une fois par mois devant la présidence de la République

A chaque rassemblement, la même réponse policière : coups de matraques, gaz lacrymogène et arrestations. Tout en sachant que cela ne changera rien à la situation sociale des enseignants, le syndicat persiste à occuper la rue. « En Algérie, déclare M. Mohamed Mecheri, le champ des libertés s’est rétréci. Depuis dix ans, la société a peur de la répression. C’est aux militants syndicaux de briser le mur de la peur de manière pacifique. » Le chargé de la formation syndicale au Snapap est optimiste sur un point : « Nos actions s’élargissent et la société se mobilise. »

- Le Monde diplomatique février 2009- suite

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