Je ne sais pas si mon intervention sera publiée.. mais..

Je viens de lire un message dans un forum ici :

//DIALOGUEZ ECHANGEZ PARLEZ AVEC LUI EN BONNE INTELLIGENCE D AUTRES SUIVRONT SI NOUS SAVONS ECHANGER baze sur le respect de chacun sans toujours etre des donneurs de lecons ; du dialogue respectueux jaillira //LA LUMIERE.//A LA SEULE CONDITION PREALABLE:admettre que la guerre est fini et que 50 apres nous sommes les mieux placer des deux cotes pour retablir //ENFIN LA PAIX DES BRAVES LOURDE RESPONSABILITE MAIS C EST LA NOTRE QU ON LE VEUILLE OU NON. //////////NOS ENFANTS NOUS LE COMMANDENT DES DEUX COTES//////////

RAYMOND CLOAREC//////MEDIATEUR OFFICIEL DEPUIS PLUS DE 5 ANS………ET QUI SOUHAITERAI BIENTOT S ARRETER LE JOUR ANNIVERSSAIRE DE MES 50 DE MARIAGE LE 11 JUILLET 2009

Ce message me parait très intéressant car il démontre l’incompréhension totale de la position des PN ou rapatriés par bon nombre de métropolitains !

Premièrement : on ne confond pas l’échelle individuelle et l’échelle collective, la personne humaine a droit au même respect quelle que soit son origine, sa langue, sa religion..etc.. En parallèle de ce niveau de la personne, il y a les sociétés, les civilisations ou les appartenances.

Chacun de ces niveaux représente de choses différentes, vouloir écarter exagérément ces deux faits est une erreur, mais vouloir les rapprocher trop, est aussi une erreur et ÉNORME !

Dans 98 % des cas, le contact humain est vraiment universel ! On se retrouve sur les mêmes préoccupations quotidiennes ou pas, sur la réalité de la vie etc... Seules changent quelques modalités pratiques liées au niveau et aux conditions de vie.

Cependant ce qui détermine ces modalités pratiques, c’est la vie du groupe et donc les usages ou les vues "politiques" du groupe concerné.

C’est à ce moment là que l’on change d’échelle et que le niveau individuel disparait !

La crainte justifiée de la majorité est de voir que les regards généraux et donc collectifs ne se transforment en regard individuel !

Car dans ce cas là cela s’appelle du racisme, de l’intolérance, de la xénophobie, etc... et de ces incompréhensions sont nées de nombreuses rivalités et même guerres !

Deuxièmement : Je pense qu’une majorité de rapatriés n’a pas de haine vis à vis des algériens actuels, en effet pourquoi auraient-ils à gérer les actes de leurs pères ?

Mais là il y a une subtile nuance qui creuse quelquefois les différences entre rapatriés et métropolitains, sans pour autant que ni les uns ni les autres n’aient tort, ni raison.

Un raisonnement basique est : "puisqu’ils nous ont fichu dehors, pourquoi viennent-ils ici ?" ou aussi "la liberté n’est qu’à sens unique, puisqu’il est dangereux (quand c’est possible) de retourner dans notre pays de naissance.."

Un autre raisonnement basique s’y oppose : "La France est une terre d’accueil, arabes, noirs, polonais, ukrainiens, etc.. sont tous les bienvenus !".

Ces deux vérités juxtaposées fonctionnent mal !

Ensuite il y a un autre type de confusion dans la relation Algérie-France-Rapatriés, cette confusion amène d’énormes difficultés et là aussi amène des incompréhensions presque structurelles !

Qu’elle que soit la façon dont on voudra les nommer, il y a :

 Peuple algérien,
 Armée algérienne,
 Politiques algériens,

puis

 Peuple français (métropole),
 Armée française,
 Politiques français,

Et malgré tout, il faut bien aussi le dire :

 Peuple des rapatriés,
 Aucune armée PN sauf peut être à un moment l’OAS,
 Politiques rapatriés, très peu nombreux et très peu écoutés.

Dans cette histoire, au fond, les peuples n’ont jamais rien demandé à personne !

Le peuple métropolitain en avait assez d’envoyer au casse pipe ses enfants, ce qui est très facile à comprendre...

Les politiques algériens ont fait alliance avec certains politiques métropolitains pour promouvoir, par tous les moyens, le schéma d’indépendance.

Beaucoup du peuple algérien s’en fichait un peu de l’Indépendance, car soit cela n’avait aucun sens, soit parce qu’ils n’en mesuraient pas la portée.

Le peuple "rapatrié" n’avait à priori qu’une vue majoritaire, l’Algérie Française !

Je pourrais continuer pour chaque support ce découpage... mais cela n’amènera rien au constat que je souhaite faire :

Quand on veut explorer et s’exprimer sur la question douloureuse du passé franco-algérien, il est IMPERATIF de savoir de quoi on parle ! De quelle logique ou quel parallèle, on veut faire !

C’est d’ailleurs, à mon sens, pour cela que cette question, 50 ans après, ne voit pas encore de vraie solution !

Soit on parle de l’Armée Française et du Peuple Algérien ou Métropolitain ou PN ! Soit on en parle avec l’Armée Algérienne ou l’Armée PN ou autre croisement de sens et de spécialités !

Il y a donc 24 possibilités ! Tu parles d’un problème à 24 entrées et à zéro sortie !

Peut être pourrions-nous regarder aussi les choses sous cet angle, on devrait peut être s’apercevoir, un peu plus vite de ce qui est possible ou de ce qui ne l’est pas !