Grand banditisme : Faid Redoine, écrivain-braqueur arrêté à Villeneuve d’Ascq

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Faïd Redoine, rattrapé par sa « vie d’avant »

« La réinsertion, c’est difficile, c’est un combat de chaque instant. J’ai
eu trente ans de délinquance, dix ans de prison, j’ai frôlé la mort. Ma vie
d’avant ne me manque pas ! » Ainsi se confiait Redoine Faïd en
novembre 2010 à l’occasion de la sortie de son livre, "Braqueur,
des cités au grand banditisme
".

Aujourd’hui pourtant, c’est cette « vie d’avant » qui semble l’avoir
rattrapé. L’« écrivain » est en garde à vue à la PJ de Lille depuis sa chute,
lundi à Villeneuve-d’Ascq, après cinq mois de cavale. Il a été
arrêté en compagnie de deux « locaux », Abdelkarim B. et Ahmed Y., et d’un
troisième homme, suspectés comme lui d’être impliqués dans l’attaque d’un
fourgon blindé Loomis en mars du côté d’Arras (Pas-de-Calais). Et peut-être
bien aussi dans l’assaut à l’explosif d’un centre-fort le 15 juin 2011 à
Villers-Semeuse, dans les Ardennes. A Arras, les policiers pensent avoir
retrouvé la « patte » de Faïd, avec un scénario très élaboré, qui consistait à
freiner la circulation en simulant un accident pour tendre un piège aux
convoyeurs de fonds.

Balises GPS et voitures brûlées

Depuis, les hommes de la DIPJ de Lille travaillaient d’arrache-pied sur les
« probables » et les « possibles » participants à ces deux coups. Ils avaient
ainsi centré leurs investigations sur une « équipe à tiroirs » composée de
Nordistes et de Parisiens. Ces recherches les avaient ainsi poussés, selon nos
informations, à poser des balises GPS sur plusieurs véhicules suspects. Mais
ces discrètes surveillances ne seraient pas passées inaperçues des truands :
les voitures ont été retrouvées brûlées. L’enquête a tout de même débouché sur
les arrestations de Villeneuve-d’Ascq. Au snack de la rue Moulin-Delmar où il
était attablé avec deux compagnons, l’« écrivain » n’a pas eu le temps d’avaler
son sandwich au surimi. « Ils étaient très gentils, polis, respectueux »,
explique un témoin. « Redoine Faïd, c’était celui qui parlait le moins,
poursuit une des personnes présentes dans le snack. Mais l’un des amis faisait
des blagues, rigolait. »

Un lien avec le meurtre d’Aurélie Fouquet

Pour Faïd, après Lille c’est la capitale qui l’attend. Il doit incessamment
être « mis à disposition » à la brigade de répression du banditisme de Paris,
qui le recherche depuis le 11 janvier. Ce jour-là, l’« écrivain » avait échappé
au coup de filet tendu par le 36, quai des Orfèvres, huit mois après la mort de
la
policière municipale Aurélie Fouquet
, tuée
par un commando de
braqueurs à Villiers-sur-Marne.

Au fil des investigations, Faïd, 39 ans, est apparu comme un personnage
important si ce n’est central dans l’affaire : il a été détenu avec Malek
Khider, arrêté le soir des faits, mais aussi avec Olivier Tracoulat, dont l’ADN
est apparu sur la scène de crime. Surtout, ce sont des proches de Faïd qui ont
pris en charge Tracoulat, blessé à la tempe lors d’un échange de tirs avec
l’équipier d’Aurélie Fouquet. Tracoulat n’a plus donné signe de vie depuis, et
les enquêteurs ont émis l’hypothèse qu’il avait succombé à ses blessures.

Pour Faïd, c’est la détention provisoire qui se profile à l’issue de sa
garde à vue, avec une possible révocation de sa liberté conditionnelle arrachée
en 2009 après neuf ans de prison. « Quand tu mets les pieds dans ce milieu de
vipères, tu as deux perspectives : la mort ou la prison », disait-il lors de la
promotion de son livre.

Source : France Soir

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Voir en ligne : http://infos.fncv.com/post/2011/07/...

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