G de Ternant : Lettre à JO

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Nice, Lundi 26 octobre 2009

Lettre à Jo

Jo, mon ami, mon frère de combat, tu as réuni autour de toi, pour ton dernier voyage terrestre, tous ceux que ta personnalité exceptionnelle avait conquis.

Représentants de l’Etat, présidents d’associations exprimaient par leur présence l’hommage officiel qui t’était dû. Mais, pleine, la nef immense de Saint Victor vibrait surtout de la peine de ce peuple d’Algérie venu de loin pour te témoigner son affection et son estime. Les voix étaient nouées, les yeux étaient humides, les prières montaient vers les voûtes vénérables, tout disait mieux que des discours la tendresse et le respect.

Les degrés du chœur disparaissaient sous les fleurs afin que leur beauté t’accompagne, toi qui aimait les choses belles, l’harmonie dans la nature et dans l’art.

Et ce n’est pas un hasard si l’ultime cérémonie s’est déroulée dans cette abbaye chrétienne et guerrière, à l’image de ton existence et sous le regard de Notre Dame de la Confession, qui signifie, Notre Dame de la Crypte, Reine des martyrs, car tu plaçais ta vie sous la protection de La Vierge Marie, Notre Dame d’Afrique et Notre Dame de La Garde, Douce mère qui console, sourit et pardonne.

Ton amie de Toujours, Anne Cazal, brisée de chagrin, a pourtant réuni toutes ses forces pour parler d’une voix claire, pour dire ton courage et tes épreuves physiques et morales que tu cachais non par orgueil mais par pudeur, ces plaies jamais cicatrisées que seuls tes proches connaissaient.

Denis Fadda trouva les mots fraternels qui exprimaient les sentiments de tous ceux, connus ou anonymes, qui suivaient ton long combat depuis tant de saisons et que tu continueras à guider, de là où tu te trouves maintenant, pour que les courtes années qui nous seront encore accordées poursuivent ton œuvre de vérité.

La surprise vint du message apporté du Prince de Bourbon-Parme, comme un lien renoué par l’Histoire venu d’un descendant des Rois très chrétiens qui ont fait la France vers le dernier descendant, grand chrétien et grand Français du Dey Turc, musulman, d’Alger.

Et, au dessus du cercueil drapé des trois couleurs, je voyais ton sourire attendri et complice.

A Dieu, Frère, repose enfin en paix.

Geneviève de Ternant

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