Enfin un "Maître à Penser" Transmis par mail par Jean-Felix BONNIN

, par  Jean Claude THIODET ✞ , popularité : 18%

Merci à MONSIEUR Philippe BILGER avocat Général, qui ne pratique pas la langue de bois ni la compromission ou complicité passive du politiquement ou médiatiquement correct...!!

Sur son blog, Philippe Bilger Avocat Général près la cour d’appel de Paris, écrit :

J’exerce depuis plus de dix ans, de manière régulière, la fonction d’avocat général à la cour d’assises de Paris. J’ai été amené à requérir dans un certain nombre d’affaires dont quelques-unes ont eu un fort retentissement médiatique : Christian Didier -l’assassin de Bousquet -, Philippe Naigeon, Bob Denard, Emile Louis, Maxime Brunerie, Michaël Freminet (victime : Brahim Bouarram), François Besse, Hélène Castel...
Tendre l’autre joue à Jamel Debbouze ?

C’est entendu, les artistes ont le droit de dire n’importe quoi, de proférer des insultes et de nous imposer leur point de vue comme s’ils étaient plus légitimes que le citoyen ordinaire, plus avertis et plus conscients.

De leur bouche sort la vérité et la société n’a qu’un devoir : les écouter bouche bée.

Imaginons alors le poids d’un Jamel Debbouze reconverti en penseur dont les saillies et provocations sont accueillies (France Inter) et reprises (nouvelobs.com, Le Parisien).

On prend une claque et nous n’avons plus qu’à tendre l’autre joue.

Pourquoi n’aurait-on pas le droit de dénoncer la bêtise toute nue ?

Selon Jamel Debbouze - je cite en substance -,

le débat sur l’identité nationale serait "schizophrénique" et constituerait "une insulte".

"La France a aussi un nouveau visage et il ressemble étrangement au mien et il faut que ça rentre dans les cerveaux".

Quant à la burqa, "elle n’est même pas un épiphénomène, ça ne concerne que 250 personnes, qu’est-ce qu’on vient nous faire chier avec ce truc... Encore une fois c’est xénophobe, voilà, et les gens qui vont dans ce sens-là (la mission parlementaire Gérin-Raoult) sont des racistes !

Je ne relève même pas les approximations, les erreurs, notamment sur le nombre de jeunes filles et de femmes portant la burqa en France. Je n’ai même pas besoin d’insister sur la violence du ton, l’outrance des propos qui n’ont pour objectif réussi que d’occulter la vacuité du fond et de contraindre l’interlocuteur, les médias à l’empoignade, à la connivence ou à l’effacement.La première attitude a évidemment été oubliée.

Il y a une manière péremptoire de se poser en dépositaire de l’éthique et de la morale publiques qui coupe court à tout.Alors qu’il faudrait au contraire prendre l’insulte au mot pour révéler l’insignifiance qu’elle masque et la facilité qu’elle représente.

Le plus choquant tient à la formule comminatoire, presque menaçante par laquelle Jamel nous avertit que la France aura dorénavant "aussi" son visage et qu’au fond, si on suit le raisonnement, on a intérêt à en prendre acte parce que - cela est implicite - c’est la seule France qui vaut quelque chose.

Je préfère l’attitude d’une Rachida Dati, pour laquelle je n’ai pas eu que des faiblesses, qui a osé - dans notre bienséance frileuse, c’est du courage ! - déclarer qu’elle respectait les électeurs du FN à propos du débat sur l’identité nationale.

La France est évidemment plurielle mais je ne vois pas au nom de quoi on serait justifié à reléguer dans les oubliettes des préoccupations politiques la population qui ne plaît pas aux artistes progressistes, le peuple qui n’est pas "l’autre visage".

Le thème sur l’identité nationale n’est sans doute pas la meilleure idée pour apaiser une société en crise et faire don d’un destin collectif exemplaire à une communauté nationale qui sur ce plan est gravement en manque.

Mais où est "l’insulte", où est "la schizophrénie" ?

Jamel Debbouze se prend pour qui et il nous prend pour quoi ?

Quant à la burqa, suffit-il, comme un perroquet de l’humanisme s’affichant impeccable, de répéter "xénophobie, xénophobie" pour que tout soit imprégné par cette sale attitude et qu’on n’ait plus rien à démontrer ? Suffit-il de traiter de "racistes" les membres de la mission parlementaire sur la burqa pour les marquer au fer rouge de cette honte ?

Comment Jamel Debbouze, du haut à la fois de son arrogance et de son ignorance, se permet-il ainsi de tourner en dérision ceux qui se soucient de la burqa, de ce problème, cette pratique, observance religieuse, provocation sociale ou étouffement conjugal et familial ?

Est-il inconvenant, dans une démocratie, d’aspirer à une République des visages plutôt qu’à des ombres forcément perçues comme hostiles puisqu’elles dissimulent aux autres ce qui est notre carte d’identité humaine, notre universelle similitude ? Au moins, puisqu’on prétend, et avec quelle superficialité grossière, aborder ces faits de société, on devrait avoir l’intelligence et l’élégance, au contraire, de sortir des outrages pour faire entrer les auditeurs, ses concitoyens dans l’argumentation.

Je vais finir par me demander si le vice dominant des artistes, humoristes, comédiens et chanteurs n’est pas d’être si impatients de quitter leur domaine familier qu’ils ne savent qu’éructer ou insulter quand ils se veulent citoyens.

Jacques Weber hier, Jamel Debbouze aujourd’hui.

Le comble, c’est que ce dernier est protégé par son talent, son entregent, son aura qui dans notre monde se fabrique vite et est donnée à bon compte et, surtout, sa propre violence.

Personne n’aurait le front de s’opposer à lui. Le scandale viendrait de la riposte et non de l’attaque.

Il faut tendre l’autre joue à Jamel Debbouze pour qu’il continue à faire mal.

Moi, je n’en ai pas envie.

Note de l’auteur : Je sais que, comme disait jacques Marseille : "quand on parle de l’immigration, le moindre faux pas risque de conduire devant le redoutable tribunal des bien-pensants"

Tant pis j’avoue que depuis longtemps Debbouze Jamel me donne envie de"Djerber".

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