Devant les Associations des Anciens Combattants d’Afrique du Nord et de Rapatriés

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ALLOCUTION DE M. LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE Palais de l’Elysée - Mercredi 5 décembre 2007

En ce jour du 5 décembre, journée nationale d’hommage aux combattants morts pour la France en Afrique du Nord, et alors que je reviens à l’instant de ma première visite d’Etat en Algérie, permettez-moi de vous dire tout le plaisir et toute la fierté que j’éprouve à vous accueillir dans cette maison, l’Elysée, qui est la vôtre comme elle est celle de tous les Français.

Le Ministre de la Défense a rappelé toute la reconnaissance que nous devons à tous ceux qui, au sein des forces armées ou des forces de l’ordre, ont répondu à l’appel de la Nation. Ils méritent notre respect, la profonde gratitude et la solidarité de la patrie, car à travers leur engagement et leurs sacrifices, ils ont assumé leur devoir dans une période particulièrement douloureuse et confuse de l’histoire de notre pays, période rendue encore plus difficile par la défaillance d’un régime qui vouait l’Etat à l’impuissance. Près de 25.000 d’entre eux ont payé de leur vie leur engagement et la fidélité à leur pays et comme leurs aînés ils méritent que « sur leurs tombeaux, la foule vienne et prie ».

A tous les anciens combattants et à tous ceux qui sont morts pour la Patrie en Afrique du Nord, je veux redire ici solennellement la reconnaissance de la France.

C’est pour leur témoigner cette reconnaissance que j’ai voulu que paraisse, en ce 45ème anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, une promotion spéciale dans les ordres nationaux.

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Nos pensées vont aussi vers toutes les victimes civiles, de toutes origines et de toutes confessions, vers toutes les familles endeuillées et meurtries par ces années d’un long conflit entre des peuples qui avaient pourtant partagé tant d’épreuves, notamment en combattant côte à côte pour la liberté au cours des deux conflits mondiaux.

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Reconnaissons le courage et la persévérance de ces Français d’Afrique du Nord qui avaient travaillé dur toute leur vie, qui avaient construit des routes, des hôpitaux, des écoles, des mairies, qui avaient enseigné, qui avaient soigné, qui avaient planté des vignes et des vergers sur un sol aride, qui avaient beaucoup donné à une terre où ils étaient nés et qui, un jour, ont tout perdu.

Je connais les conditions difficiles, dramatiques et les déchirements qui ont conduit au départ d’un million de femmes, d’enfants, d’hommes contraints à un exil forcé et douloureux et qui n’ont pas trouvé en France métropolitaine l’accueil qu’ils étaient en droit d’attendre et qui aurait permis d’atténuer les blessures.

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Lorsque je parle de la France, ici comme à Alger, de son identité, de ses valeurs, je pense également aux Harkis. Il est légitime et juste qu’ils reçoivent l’hommage solennel de la Nation car, pour les Harkis aussi, si les accords d’Evian ont scellé la fin des hostilités militaires, ils n’ont pas marqué la fin des souffrances. D’autres épreuves douloureuses sont venues s’ajouter aux peines endurées au cours de huit années de guerre. [...]

Voir sur le site de l’Elysée ce discours !

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