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Des statistiques ethniques en France
Les choses pourraient bientôt changer. Yazid Sabeg, le nouveau commissaire à la diversité et à l’égalité des chances, a confirmé dans un entretien au Monde paru jeudi, son intention de soumettre le 20 mars prochain au chef de l’Etat un projet de loi "visant à rendre licite la mesure de la diversité".
Une mesure qui devrait rencontrer un avis positif. Nicolas Sarkozy, lors d’un discours prononcé en décembre dernier, avait en effet lui-même jugé nécessaire que la France se dote de tels outils statistiques qui, "sans traduire une lecture ethnique de notre société", "permettent de mesurer sa diversité, pour identifier précisément ses retards et mesurer ses progrès".
Sachant qu’une telle décision entraînera nécessairement une vive polémique dans la classe politique comme dans les milieux associatifs, Yazid Sabeg prend des précautions et propose la mise en place d’une commission de réflexion "très pluraliste" chargée de définir l’outil de mesure.
Dans un entretien à l’AFP le 26 février dernier, il avait dit souhaiter en confier la présidence à François Héran, directeur général de l’Institut national des études démographiques (Ined). "Personne ne veut porter atteinte ni à la dignité des personnes, ni au droit, prévenait-il alors. Tous ceux qui en contestent la validité au nom des principes républicains, se fourvoient. L’approche globaliste par simple anti-racisme a montré son inefficacité".
Yazid Sabeg précise également dans Le Monde que les enquêtes seront fondés sur le volontariat et l’anonymat. Il ne s’agira pas de ranger les personnes dans des catégories raciales ou de créer des fichiers mais de "demander aux personnes comment elles se définissent, ce qu’elles ressentent".
Parmi les autres mesures, Yazid Sabeg souhaite que "dans les classes préparatoires aux grandes écoles soit établi un pourcentage d’élèves issus des filières techniques et professionnelles" et que les concours soient moins discriminant en "pondérant différemment la culture générale et le français". Concernant les jeunes, il souhaite que "toutes les entreprises de plus de 1000 salariés aient l’obligation de recruter 5% de leurs effectifs" (contre 3% aujourd’hui) au sein des jeunes suivant une formation en alternance. Une mesure, affirme-t-il, qui "pourrait résoudre en trois à cinq ans le problème du chômage des jeunes".