Ya bon les allocs ! Ya mauvais travailler

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Ne sachant plus à quel saint se vouer pour enrayer le fléau de l’absentéisme à l’école, des élus de Droite (honte à eux, à Gauche on n’aurait jamais fait ça) ont proposé qu’après un nombre conséquent de rappels à l’ordre et d’exercices de pédagogie auprès des parents, parce qu’il faut y aller doucement, ouh la la, le sujet est explosif, il ne s’agit pas de se mettre à dos la population qui souffre… on suspende temporairement les allocations familiales aux familles des réfractaires endurcis.

Shame and scandal in the Families ! Comment, ce gouvernement de Droite va encore aggraver la détresse de familles dans le besoin en leur supprimant ce qui constitue le plus souvent leur seule ressource. Encore une mesure racoleuse, de haine anti pauvres, pendant que les patrons se gobergent et les traders s’empiffrent sans vergogne, et toujours contre les plus démunis. Vous rendez-vous compte que plus d’allocs, c’est pour ces familles plus de téléphone portable, plus d’abonnement Canal +, plus de vacances au bled avec la Pigeot chargée jusqu’à la gueule. Comment vont-ils pouvoir vivre sans les allocs ?

Vive Aubry, à nous les Socialistes ! Eux, au moins, ils savent ce que compatir veut dire. Eux sauront prendre soin – le « care », c’est leur tout nouveau tout chaud programme politique - de tous les Français sans oublier les non Français qui sont la chance de la France, au lieu de ne penser, comme la Droite, qu’à enrichir encore plus ces salauds de nantis…

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Qu’est-ce qui se cache derrière tout ce tintouin, me direz-vous ?

Hé bien, encore une fois, Notre Journal, dont la vocation est d’informer sans relâche les masses laborieuses de tout ce qui les concerne, afin qu’elles aient le temps de préparer la vaseline avant de se faire papaandréouter, va répondre aux questions que vous ne vous étiez même pas posées, et vous révéler les dessous de « l’affaire des allocations ».

Le point de la situation pour commencer : si on se réfère à ce que les « allocations familiales » sont devenues aujourd’hui, il suffit à un homme et une femme, ou à une femme toute seule, de faire au moins deux enfants pour prétendre à les toucher (les allocs, pas les…). Les allocs sont devenues pour ainsi dire un nouveau « droit de l’homme ». Vous tirez un coup, vous pondez deux œufs minimum, hop, les allocs tombent. Ce que vous faites ensuite de vos chiares, on s’en tape. On ne demande même plus aux garçons de servir de chair à canon, ni aux filles de savoir coudre ou repasser. L’Etat ne semble plus s’intéresser aux enfants qu’en tant que statistiques démographiques, pour autant qu’elles se révèlent meilleures que celles de nos voisins.

Pourtant sachez-le, les allocs, à l’origine, ce n’était pas cela du tout : les allocs, qu’on appelait au début du 20ème siècle « caisses de compensation », étaient précisément là pour compenser le travail des enfants. Parce que dans ces temps pas si lointains où l’Etat ne se mêlait pas de tout, et surtout pas d’améliorer le sort des nécessiteux, figurez-vous que nombre de familles Françaises avaient besoin du travail de leurs enfants pour ne pas mourir de faim. De là à envoyer leur progéniture à l’école plutôt qu’à la mine ou aux champs, vous pensez bien comme c’était envisageable.

L’Etat, en créant les allocations familiales par une loi de 1932, n’a pas fait pour autant œuvre philanthropique, rassurez-vous : il a acheté aux parents l’équivalent du travail des enfants, dans l’idée que plus les enfants seraient éduqués, plus ils produiraient de richesse, et meilleur ce serait pour le pays. Les allocations familiales étaient un investissement, un pari supposé rapporter gros. Leur forme juridique et morale était le « contrat » : je t’achète le travail de ton enfant. En échange tu t’engages à ce qu’il soit assidu à l’école de la République, et travaille au mieux de l’intérêt général. Sinon, on coupe !

Et mine de rien, ce contrat a produit pendant une quarantaine d’années, dans l’intérêt bien compris de la collectivité, de très bons élèves issus des milieux dits défavorisés, des élèves motivés par des bourses d’études, soutenus par des parents fiers de leurs enfants et des professeurs dévoués parce que respectés.

L’ascenseur social fonctionnait, tant bien que mal, mais il fonctionnait, parce que l’Education Nationale n’était pas à l’époque enfermée dans l’idéologie égalitariste qui la mine depuis quarante ans, laquelle idéologie conduit à négliger les meilleurs élèves issus de milieux modestes (et eux seulement, n’ayez aucune inquiétude pour les enfants de nos dignitaires socialistes, ce n’est pas parce que leurs parents compatissent à tout-va qu’ils ne sont pas eux aussi dans les « bonnes » filières), pendant qu’on dépense des fortunes pour faire croire qu’on fait le maximum pour tirer quelque chose de crétins congénitaux.

Où est-ce que je veux en venir, me direz-vous ?
Hé bien toute cette chronique apparemment sans queue ni tête pour vous dire que les allocs, la faillite de l’Education Nationale, l’augmentation des inégalités, la dette de l’Etat, l’insécurité, la perte de valeurs de la France, et j’en passe, tout cela se tient : on banalise, on égalise, on crétinise à tour de bras, on n’a plus d’exigence, on recule à imposer la moindre contrainte, le moindre effort.

Et, en plus, on voudrait que les pauvres soient heureux, égaux, protégés et riches…

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