Nous apprenons la démission du HCR de Madame Andrée Montéro.
Tunisie : Président Ben Ali, biographie de celui qui est présenté aujourd’hui comme un dictateur
Le Président Ben Ali, a
quitté la Tunisie !
Portrait de celui qui fut au pouvoir plus de 20 ans...
Le président Zine El Abidine Ben Ali, qui a fui vendredi 14
janvier 2011 la Tunisie, a régné sur le pays pendant 23 ans d’un
pouvoir sans partage, bâtissant son régime sur un équilibre
entre poigne de fer et prospérité qui s’est finalement rompu, causant sa
chute.
Considéré à l’extérieur comme un rempart efficace face aux islamistes en
dépit de critiques -souvent timides- sur la lenteur de la démocratisation et
les atteintes aux droits de l’homme, l’incontournable président de la Tunisie,
74 ans, avait été réélu pour un cinquième mandat en octobre 2009 avec près de
90% des voix. Un scrutin critiqué par l’opposition et qui avait "préoccupé" les
États-Unis.
Lorsqu’il dépose Habib Bourguiba, père de l’indépendance,
malade et reclus dans son palais, le 7 novembre 1987, tous les Tunisiens, y
compris les islamistes, saluent une prise du pouvoir "sans violence ni effusion
de sang", bien que décrite par certains comme un "coup d’État médical".
Ses partisans saluent en ce militaire "le sauveur" d’un pays alors à la
dérive et lui reconnaissent d’avoir jeté les bases d’une économie
libérale et étouffé dans l’œuf le parti islamiste
Ennahdha, accusé de complot armé.
Dès son arrivée au pouvoir, M. Ben Ali supprime la "présidence à
vie" instituée par Bourguiba et limite dans un premier temps à trois
le nombre de mandats présidentiels.
A son actif, une politique sociale dite de "solidarité", avec la création
d’un fonds spécial destiné aux plus pauvres ou le développement d’un système de
sécurité sociale, et la poursuite des politiques favorables à l’émancipation
des femmes et à l’éducation initiées par son prédécesseur.
Ces avancées, qui conquièrent une classe moyenne montante, s’accompagnent
d’un durcissement du régime face à toute force d’opposition,
émanant de la gauche ou des islamistes,
arrêtés par milliers dans les années 1990, et d’une mainmise sur la presse et
les syndicats dénoncée par des adversaires pour la plupart en exil.
Issu d’une famille modeste né de la ville côtière de Hammam Sousse, c’est un
militaire de carrière formé à l’Ecole inter-armes de
Saint-Cyr en France et à l’Ecole supérieure de renseignement et de
sécurité aux États-Unis.
Devenu rapidement général, il est nommé patron de la sûreté nationale après
des émeutes en 1984, puis ministre de l’Intérieur, poste qu’il cumule en mai
1987 avec celui de Premier ministre jusqu’à la destitution de Bourguiba.
Se disant favorable à une démocratisation "sans précipitation", M. Ben Ali
introduit en 1994 le pluralisme à petite dose au parlement et organise en 1999
la première présidentielle pluraliste de l’histoire de la Tunisie.
Revêtant parfois la "Jebba" traditionnelle, il encourage un islam
modéré, protège le judaïsme et se dit attaché à la
modernité.
Père de dix enfants, dont trois d’un premier mariage, il apparaît souvent
accompagné de son épouse Leïla, dont la présence dans la vie politique et
sociale est de plus en plus remarquée, alors que sa belle famille est accusée
de mainmise sur l’économie.
En 2002, il fait sauter le dernier verrou empêchant son maintien au pouvoir
en faisant adopter par référendum une modification constitutionnelle lui
permettant de se représenter.
A la fin des années 2000, son régime est dénoncé comme "autoritaire" par les
organisations de défense des droits de l’Homme. En juin 2008,
notamment, il fait mater par l’armée des émeutes sur fond de chômage et de
népotisme, dans le sud-ouest frondeur.
Pour ses alliés occidentaux, M. Ben Ali incarne la
stabilité dans un pays prisé par des millions de touristes
européens et pour lequel l’ancienne puissance coloniale
française reste un partenaire privilégié.
Il aura finalement chuté sur un nouveau mouvement de révolte d’abord
sociale, parti du suicide, à la mi-décembre 2010, d’un des nombreux
diplômés chômeurs du pays, empêché d’exercer comme marchand ambulant par les
forces de l’ordre.
Face aux émeutes qui s’étendent, jusqu’à gagner la capitale de la Tunisie,
Zine El Abidine Ben Ali, aura tenté tour à tour la répression
sanglante puis les promesses, d’abord
économiques et enfin d’ouverture politique.
En vain.
Source : RTL.fr
* * *
NDLR FNCV : L’avenir, qui s’annonce sombre, permettra de
mieux discerner ce que le départ du président Ben Ali
va apporter à la Tunisie. Et aussi, hélas, lui coûter. Assurer la
stabilité du pays, maintenir la laïcité, protéger le judaïsme
et faire avancer le pays dans la voie de la
modernité, n’était pas une mince affaire et nécessitait
un gouvernement fort.
Nous craignons que les évènements qui vont se dérouler au cours des
prochaines semaines et des prochains mois, fassent regretter au
peuple tunisien que le départ de ce président se
soit fait dans de telles conditions.
* * *
- Tunisie : Hymne national sur FNCV.COM
- France
: Hommage aux Harkis - Algérie :
Emeutes violentes contre la vie chère, à Alger, Oran, Constantine...
Algérie - Maroc - Tunisie : Campagne double pour les anciens
combattants
Algérie : Le drapeau français remplace le drapeau algérien dans un lycée de Bab
El Oued (Alger)
Voir en ligne : http://infos.fncv.com/post/2011/01/...