"Si vous considérez que je suis un pourri...

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L’ancien ministre de l’Intérieur Charles Pasqua a clos les débats devant la Cour de justice de la République (CJR), mercredi 28 avril, en confiant être "humilié" et "meurtri" par sa comparution pour plusieurs affaires de malversations financières. C’est un sentiment "du fond du coeur" que le sénateur UMP des Hauts-de-Seine, âgé de 83 ans, a livré aux 15 juges à l’issue des deux semaines de procès qui viennent de s’écouler.

"Ma comparution devant la CJR me touche profondément. Je suis humilié en tant qu’homme politique, humilié parce que ma famille et moi sommes traînés dans la boue depuis dix ans", a déclaré le vieux lion politique en reconnaissant ne "pas être un homme d’acier" même s’il a "l’air solide".

Il s’est dit aussi "meurtri" : meurtri d’avoir vu l’accusation convoquer son "propre fils" devant la cour, meurtri aussi d’avoir constaté, au fil des débats, que des gens à qui il avait donné sa confiance l’ont "trahi".

"Je n’ai rien à voir là-dedans"

Car s’il s’avoue ébranlé, l’ancien ministre ne cède pas d’un pouce sur ses proclamations d’innocence. Il estime que l’audience a permis de démontrer la thèse qu’il soutient depuis le début : celle d’un homme berné par des collaborateurs auxquels il a trop fait confiance et qui seraient les vrais coupables des malversations jugées par la CJR.

"Ils ont fait leurs affaires, ce n’est pas autre chose et moi je n’ai rien à voir là-dedans", a-t-il martelé.

Charles Pasqua ne confie qu’un seul regret : que personne dans son entourage politique ne l’ait "alerté" de ce qui se tramait autour de lui.

Et pour les juges qui s’étonnent que l’un des ministres les plus puissants et les mieux informés de France dans le gouvernement de l’époque (1993-95) n’ait pas exercé de contrôle effectif sur ses services, il n’a qu’une réponse :

"Quand je donne ma confiance, je ne la donne pas à moitié".

Puis à la cour qui lui fait face, au sein de laquelle douze parlementaires, comme lui, Charles Pasqua lance un ultime défi :

"Si vous considérez que je suis un pourri, condamnez-moi, faites-le. Mais je vous regarde bien dans les yeux les uns et les autres et j’ai la faiblesse de penser que vous me connaissez mieux que ça et que vous avez une autre perception de moi".

Les réquisitions du ministère public interviendront jeudi, le verdict sera rendu vendredi.

(AFP)

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