Si DSK n’est pas coupable... c’est quand même bien imité ! De nouvelles informations qui remplacent d’autres nouvelles informations...

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Ma tribune du 3 juillet, dans laquelle je prétendais que DSK ne pouvait pas être innocent (au sens large de « responsable au moins en partie de ses ennuis »), ne m’a pas valu que des louanges, c’est le moins qu’on puisse dire… Pourtant, aucun de mes contempteurs n’a jugé utile de m’indiquer en quoi et où ma démonstration était erronée, voire délibérément mensongère.

Dans l’attente, donc, je persiste et signe. D’autant plus que depuis que j’ai écrit que si « DSK est innocent, c’est que les vessies se sont transformées en lanternes », deux nouveaux éléments sembleraient venir à mon secours, non que j’aie réellement besoin d’aide, mais c’est toujours bon à prendre : d’abord l’analyse tardive du pass magnétique de la « plaignante » a démontré que c’est plutôt sa première version, celle où elle prétend s’être cachée après ses ébats avec DSK, jusqu’à ce qu’on la retrouve, prostrée et en pleurs (je vous accorde qu’elle a pu forcer la dose), qui correspond aux enregistrements, et non pas sa version corrigée, où elle aurait fait une autre chambre avant de signaler le viol, ce qui, d’après la défense, lui aurait laissé le temps de mettre au point sa petite fable. Eh bien je m’autorise à penser qu’on l’aurait fortement incitée à changer sa version de l’« entretien » avec DSKasanova que je n’en tomberais pas de ma chaise.

Et l’autre fait nouveau, c’est qu’on est maintenant nettement moins sûr de la traduction de la conversation téléphonique qui a mis à mal la moralité de Nafissatou Diallo. Il se pourrait même que cette conversation, cette fois correctement transcrite par un traducteur assermenté en Foulani (dialecte Peul), vienne appuyer la thèse du viol, plutôt que l’inverse... Plutôt cocasse, non ?

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Aussi, rétrospectivement, quand je relis tout ce qui s’est dit et écrit depuis le 1er juillet pour « reblanchir » DSK, et en particulier la chronique de Jean-Marie Colombani (Express du 6 juillet), dans laquelle ce journaliste exemplaire se permet de considérer comme acquis une «  accusation de viol infondée », je me dis que ceux qui voudraient me dénier le droit de me faire une opinion, à partir d’informations publiques qui sont faites pour cela, et de la faire partager à ceux qui le veulent bien, feraient mieux d’encourager l’exercice de la liberté par le commun des mortels plutôt que de vouloir en réserver l’usage à des leaders d’opinion qui s’en servent à leur seul profit (je sais, c’est du populisme, et j’assume)…

En passant, pour ceux qui l’ignoreraient, Jean-Marie Colombani animait il y a quelques années « Questions à domicile » avec devinez qui ? Anne Sinclair ! Et tout cela ne l’empêche en rien de faire la leçon aux autres. D’ailleurs sa chronique était intitulée « Quelques leçons à tirer de l’affaire DSK »… Que du beau linge, vous dis-je !

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Un dernier mot sur l’affaire DSK, et partons vite en vacances : depuis ce fameux 15 mai, des cohortes d’experts se sont succédées dans les médias pour nous expliquer ce qu’allait être la ligne de défense de notre « ex-candidat à la Présidence de la République Française victime du système judiciaire américain » : détruire son adversaire, par tous les moyens, y compris faux témoignages, preuves fabriquées, petits ou gros arrangements… Quand six semaines plus tard, on nous déballe une vie de la plaignante repeinte en noir Soulages (sans jeu de mot, qu’est-ce que vous allez chercher !), des téléphones portables comme s’il en pleuvait, de l’argent sur une noria de comptes bancaires, de la prostitution, du trafic de drogue, on serait censés avaler ça sans faire la grimace !

Pourtant, ces mêmes experts avaient précisé que pour monter ce genre de mayonnaise, il faut beaucoup, beaucoup d’argent, et un certain temps… Six semaines, une coïncidence ? On aurait mis à profit ce temps pour acheter les compétences nécessaires (très chères), verrouiller le dispositif (très complexe), et, cerise sur le complot, faire trouver les infos par les enquêteurs du procureur, pour que ce soit incontestable…

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Alors je ne sais pas ce que cette affaire va devenir, sinon que compte tenu du système judiciaire américain, il est probablement impossible en l’état, au procureur de New York, d’obtenir l’unanimité d’un jury dans un procès. DSK serait donc à tout coup déclaré « not guilty », et lui, ses avocats et l’accusation le savent.

Mais, parce qu’il y a un mais, il y a peut-être une faille : les défenseurs de DSK, à vouloir trop bien faire les choses, sans doute pour lui laisser l’espoir d’un retour politique en France, ont, me semble-t-il, vu trop grand, et c’est ce qui va peut-être les perdre. Parce que, en plus de toutes les abominations dont ils l’ont couverte, faire passer Nafissatou Diallo pour une prostituée qui aurait monnayé ses services auprès des clients du Sofitel, et qui aurait même continué à recevoir ses habitués après le 15 mai, ça, c’est vraiment gros à avaler…

Vous imaginez la « plaignante » exerçant pendant ses heures de travail son petit commerce dans les chambres de l’hôtel ? Et le service n’en aurait pas été négligé, personne n’en aurait jamais rien su, sa responsable ne s’en serait pas aperçu, personne n’aurait parlé ? Qui trop embrasse, mal étreint…

Allez, bonnes vacances à tous. Je vous souhaite du soleil, et tout ce que vous voudrez en dessous.

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