Sarkozy dans un fauteuil... de Président ou de retraité ? ça dépendra s’il suit mes conseils... ou pas.

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Dans ma tribune du 13 mars, je vous expliquais pourquoi « Sarkozy a perdu »… et, pour ne pas avoir l’air trop con si je devais me tromper, je vous laissais entendre qu’il pouvait quand même gagner, à condition de… Alors, que doit faire notre président sortant s’il veut à coup sûr en reprendre pour cinq ans ? Hé bien, je vais vous le dire, en exclusivité pour Notre Journal !

D’abord, deux éléments de fond, sans jouer vraiment pour Sarkozy, plombent le « président des primaires socialistes » :
- le premier, c’est que les Français sont mathématiquement en majorité de droite. La gauche ne gagne que quand la droite est assez stupide pour se diviser au lieu de s’additionner.
- le deuxième, c’est que, si Sarkozy fait pousser des boutons à une partie des électeurs de droite, à gauche Hollande suscite autant d’enthousiasme qu’un régime sans sel.

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Hollande, s’il devient le 6ème président de la 5ème République, sera le Président du dépit, et pas celui du désir. Il l’a d’ailleurs si bien compris, qu’il fait une campagne du rien, certain qu’au bout du compte, toute la gauche votera quand même pour lui, quand une partie de la droite ne votera pas pour Sarkozy... Et qu’il sera élu.

Sauf que, si Sarkozy, malgré la détestation dont il est l’objet, fait ce que je lui dis, non seulement il gagnera dans un fauteuil la présidentielle, puis les législatives, mais il cantonnera pour des décennies les socialistes dans le rôle qu’ils savent le mieux jouer : critiquer la majorité depuis les bancs de l’opposition.

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Démonstration et solution :

Nous vivons en ce moment une séquence qui ne s’est jamais produite auparavant, et qui ne se reproduira sans doute jamais plus, tant elle est improbable : deux grandes formations dites « de gouvernement », l’UMP et le PS, se partagent le plus gros du fromage, tandis que deux partis qualifiés d’extrêmes, le FN et le FG (Front de Gauche), d’une force électorale significative et à peu près comparable, leur disputent la portion congrue.

A l’extrême droite, le FN, à qui l’UMP refuse obstinément une place à table, même un tabouret, au nom du « barrage au totalitarisme fasciste », se venge en lui faisant perdre des élections. Pendant ce temps, le FG, lui, pourtant tout aussi extrême, mais du bon côté (gauche), est invité au banquet démocratique, au nom d’une escroquerie intellectuelle acceptée par toute la classe politique fréquentable, y compris par celle de droite (ce qui est le comble de la stupidité) : le désistement des candidats de gauche en faveur du candidat de progrès (sic) le mieux placé.

Que le dit candidat de progrès soit émule de Staline, de Trotski, de Mao ou encore mieux, de Pol Pot (c’est de ce qualificatif aimable que Gérard Collomb, le maire socialiste de Lyon, qualifie Mélenchon), et que son programme soit l’éradication des classes bourgeoises, ne semble gêner personne, y compris à droite.

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Hé bien voilà la faille : on ne peut plus, aujourd’hui, continuer à faire comme si le FN représentait un danger mortel pour la France, alors que le FG en serait une bénédiction. On ne peut plus soutenir qu’il est interdit de dîner avec Marine, même avec une longue cuiller, mais qu’il n’y a aucun danger à partager tranquillement la bonne soupe avec Jean-Luc. Un peu de logique : si le FN est haine et exclusion, qu’y-a-t-il d’autre au FG ? Si le programme économique de Marine Le Pen est irréaliste, où est le réalisme du programme de Mélenchon ? Si le FN est xénophobe, en quoi la « francophobie » du FG est-elle acceptable ? Si le FN ne « mérite » pas d’être un parti de gouvernement, quelles vertus du FG lui vaudraient-elles cette reconnaissance ?

Et, si Hollande, pour être élu, ne voit pas d’obstacle à la présence de membres du FG dans un gouvernement de gauche, ou au désistement « républicain » en faveur d’un candidat du FG, (et réciproquement, surtout réciproquement), au nom de quel dictat imbécile l’UMP devrait-elle perdre des élections plutôt que d’accepter le principe d’un désistement tout aussi « républicain » au profit du candidat de droite le mieux placé, fût-il estampillé FN, quand le FN représente des millions de Français ?

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La solution coule alors de source : elle est très simple, et surtout il n’y a pas à rougir de honte en l’appliquant. Et notre Président n’aura même pas à se « mouiller » lui-même. Il suffira à l’UMP :

1 – de constater ce qu’est effectivement le programme du FG : exclusion, francophobie, haine de l’autre, appel au goulag et au meurtre (oui, je n’exagère pas, c’est clair et net dans les discours de Mélenchon).

2 – en conséquence, d’exiger du PS, comme le PS le fait à tout bout de champ vis-à-vis de tout manquement supposé à droite, qu’il prenne une position claire vis-à-vis du FG.
L’UMP sommerait Hollande de déclarer sans ambigüité que les idées du FG divisent la France, qu’elles risquent de porter un coup fatal à la démocratie, et qu’en aucun cas le PS ne fera alliance avec des néostaliniens. Bien entendu, aux prochaines élections législatives, la règle absolue sera de faire barrage au FG en même temps qu’au FN, y compris, s’il le faut, en se désistant et en votant pour un candidat de la droite républicaine.

3- devant le refus, d’autant plus prévisible, du PS, qu’il ne scierait pour rien au monde la branche électorale sur laquelle il est confortablement assis, l’UMP se verra forcée de réagir.
Elle n’aura pas d’autre choix que d’appeler à voter pour le candidat de droite le mieux placé, fût-il FN, pour faire barrage au totalitarisme du PSFG. Bien entendu, devant les indignations qui ne manqueront pas de fuser de la part de la bienpensance de gauche, l’UMP aura pris soin de procéder à une comparaison rigoureuse des programmes du FN et du FG, laquelle démontrera que le premier n’est pas si abominable qu’on le prétend, tandis que le second est bien plus liberticide qu’on ne l’avoue, ce qui en plus est rigoureusement exact.

Voilà ! Si l’UMP fait comme j’ai dit, je vous fiche mon billet que les électeurs du FN voteront comme un seul homme pour Sarkozy au deuxième tour des présidentielles, et pour le candidat de droite le mieux placé pour faire barrage au PSFG aux législatives. Quant aux centristes et aux éternels hésitants, dont on se plait à dire qu’ils ne se commettraient pour rien au monde avec le FN, je suis certain qu’ils préfèreront « perdre leur âme », plutôt que de voir arriver au pouvoir un PSFG, avec un mou à sa tête, et un Pol Pot de pédalo à ses fesses.

Notes :
Cerise sur le gâteau, Sarkozy aura ainsi rempli une promesse : permettre au FN d’être représenté dans les grandes élections, ce qui, quoi qu’on en pense, ne serait que justice démocratique, et cela, sans avoir à modifier la loi électorale pour introduire de la proportionnelle.

Deuxième cerise : introduit dans le jeu politique Français, le FN, comme toutes les formations extrêmes, y perdrait de son influence, au fur et à mesure que ses « bonnes » idées seraient enfin reprises par des partis plus « lisses ».

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