Quand diront-ils toute la vérité, rien que la vérité ?

, par  Danièle LOPEZ , popularité : 41%

« Dans tous les coins on n’entend plus que ça … »

Cela pourrait rappeler une jolie chanson de notre adolescence, mais ce n’est pas le cas.

Au contraire, je voulais vous entretenir d’une question très grave.

L’ Algérie, outre le fait de demander repentance à la France par la voix de son Président, voit une association présidée par Mustapha Boudina décidé à traduire notre pays devant le Tribunal Pénal International pour crimes commis sur des musulmans par l’armée française pendant la période de guerre.(cf. Alger, le 9 janvier 2007 – AFP)

Et nous dans tout ça ? Qui nous devra réparation ?

Voilà 45 ans que des associations de pieds noirs militent pour retrouver les corps des français enlevés et certainement tués par les algériens pendant la période de 1954 à 1962.

Pour la première fois, à la télévision française, nous avons pu voir des extraits de films tournés en Algérie après les accords d’ Évian , relatant la tuerie du 5 juillet 1962 à Oran.

Encore, a-t-il fallu que ce soit un petit reportage sans prétention que France 3 a bien voulu intégrer dans un programme spécifique, non vu par toute la France en même temps, puisqu’il s’agit d’une diffusion par région, sur une chaine régionale, à une heure d’écoute insignifiante et un samedi après-midi de surcroit !

Quelqu’un a-t-il vu passer dans un documentaire quelconque, l’intégralité ou seulement une partie de la tuerie de la rue d ’Isly le 26 mars 1962 à Alger ?

Non ! jamais les médias ne se font l’écho de nos revendications. Ils ne veulent pas entendre notre besoin de faire la lumière sur cette vérité qui nous permettrait de partir l’âme en paix . Ils nous laissent à dessein crier dans le vent.

Par contre, ils reprennent tous en cœur l’exigence des algériens à demander réparation pour leurs souffrances passées, pour leurs morts, pour les méfaits de la colonisation, pour des visas qui ne sont distribués qu’avec parcimonie, et même ,très récemment, pour avoir crypté la chaine de télévision TPS (ce qui ne me fait pas rire du tout bien au contraire !)

Bref ! en un mot comme en cent, il faudrait croire d’après les médias et les « historiens » que l’ Algérie, à l ‘époque de la colonisation , n’était peuplée qu’avec des Algériens et des Militaires Français . Et aujourd’hui, ils règlent leur compte entre eux. Nous, nous sommes "zappés". A moins que nous n’ayions fait partie des meubles que les militaires déplaçaient de ville en ville pendant cette période.

Plus grave encore est ce besoin des médias , de ternir, de salir l’ Armée française qui aurait commis les pires exactions pour le plaisir …

A les croire, la France n’avait que des Généraux sanguinaires qui tuaient pour le plaisir de tuer. Ils auraient presque inventé " la torture" dont ils ne cessent de reparler.

« La Bataille d’ Alger », téléfilm récemment diffusé sur une chaine nationale , a fait l’objet d’un document dans l’hebdomadaire « l’Express » du 20 janvier.

Encore un ! me direz-vous .

Pour ce faire, on interroge Benjamin Stora , historien (!) , spécialiste du Maghreb et de l’ Algérie en particulier (!).

Selon ce « spécialiste », et à la question du journaliste :

- « il y a cinquante ans s’engageait la bataille d’ Alger, Comment débutent les opérations ? » :

La réponse tombe comme un couperet :

-  Le 7 janvier 1957 , 8000 parachutistes sont arrivés dans Alger, commandés par Massu qui a reçu les pleins pouvoirs de Robert Lacoste.

A la question : « ce sont les français qui décident de la bataille d’Alger ? »

Il répond :

-  Les militaires veulent porter un coup décisif aux indépendantistes algériens.

Il est impossible de ne pas réagir devant tant de mauvaise foi et de contre-vérité !

De quel droit Benjamin Stora se permet-il de transformer la vérité ?

Nous savons tous, et de l’aveu même de Yacef Saadi, chef de la zone urbaine d’Alger, que les dirigeants du FLN veulent porter un grand coup pour que les médias s’intéressent à eux. Pour cela il est décidé que les attentats n’auront plus lieu seulement dans les djebels mais devront s’étendre dans les villes.

Après avoir mûrement réfléchi à la manière d’atteindre massivement les français - l’imagination de ce terroriste n’a pas de limite - Yacef Sâadi, enrôle dans ses rangs des jeunes filles qui , habillées à l’ européenne, passeront inaperçues dans les bars très fréquentés de la ville. Comme un proxénète, il va les choisir belles pour qu’elles soient "regardées avec envie" plutôt que soupçonnées.

C’est ainsi qu’en ce dimanche 30 septembre 1956 , ont lieu les trois premiers attentats simultanés, des plus meurtriers , qui marqueront le début de ce que l’on appellera plus tard « la bataille d’ Alger ». Ils seront suivis de beaucoup d’autres et un grand nombre de français, hommes, femmes, enfants y trouveront la mort . Et rien n’auraient arrêté ces criminels sauf…. l’arrivée, 4 mois plus tard, des parachutistes , qui n’auront qu’un seul but, débusquer et anéantir les réseaux terroristes installés avec la complicité des arabes dans la casbah et qui sévissent dans la ville.

Or, Benjamin Stora dit le contraire ! selon sa théorie « c’est l’arrivée des militaires dans la ville qui aurait déclenché de la part du f l n les attentats aveugles contre les européens et qui auraient fait des dizaines de victimes ! » et avec application il énumère quelques attentats qui ont eu lieu après le 7 janvier ….

En refusant volontairement de dire la vérité sur notre histoire, de rappeler tous les évènements qui ont décimé notre communauté, Benjamin Stora se fait le complice de tous ces médias qui ne veulent retenir de l’ Algérie que le mal qui a été fait aux algériens.

Un historien se doit d’être objectif avant tout.

Or, il prouve dans cet interview qu’il n’est pas LE spécialiste de l’histoire de l’ Algérie comme on veut nous le faire croire et surtout , qu’il est partial . Dans cette partialité, il rejoint tous les médias et autres politiciens qui ont décidé de nous rayer à jamais de l’Histoire de France.

Quel est l’intérêt de tous ces gens à nier la vérité ?

Je ne cesse de me poser la question.

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