Ô le petit plaisantin ! Et quoi derrière ?

, par  Jean Claude THIODET ✞ , popularité : 11%

La boutade corrézienne de Jacques CHIRAC a eu d’autant plus de succès qu’elle ne fait que confirmer une évidence, comme depuis longtemps : il n’aime pas Sarkozy.

Mais la médiatisation adore enfoncer avec bruit des portes ouvertes.

Il n’empêche qu’elle fait malgré tout quelques victimes, lesquelles ne sont pas toujours celles que l’on croit.

Par exemple

Sarkozy, dont on dit volontiers qu’il en subira de graves inconvénients.

Sans doute auprès de quelques nostalgiques de Chirac ; mais on oublie que pour beaucoup d’électeurs flottants, dont les centristes, un homme faisant ainsi l’objet de l’opposition chiraquienne ne peut être complètement mauvais...

Ainsi de Hollande lui-même,

à qui cette déclaration d’amour risque de coûter cher aux primaires. Quel militant ou sympathisant socialiste votera sans arrière-pensée pour un candidat adoubé de cette manière ? Ce qui aurait pu être un avantage au deuxième tour de la présidentielle peut être un boulet pour la désignation socialiste interne.

Ainsi de VILLEPIN,

victime collatérale, dont le nom n’a même pas été prononcé. «  L’humoriste corrézien » aurait-il voulu propulser AUBRY et éliminer son ancien Premier ministre qu’il ne s’y serait pas pris autrement.

Mais il y a plus, et peut-être plus signifiant.

Jacques Chirac se sent naturellement plus solidaire des présidents qui savent durer sans réforme de fond, plutôt que de ceux qui réforment au risque de l’impopularité.

C’est pourquoi il a commencé par fusiller CHABAN au profit de Giscard,

supposé plus conservateur.

Puis, celui-ci s’étant révélé plus modernisateur que prévu,

il a préféré trahir son camp au profit de Mitterrand,

vieux routier à ses yeux porteur des archaïsmes français qui le rassurent. En foi de quoi, ses anciens collaborateurs les plus proches l’ont attesté, sa réponse rituelle à toutes les propositions de réformes se résumait à « pas de vagues ».

Le contraste avec SARKOZY est trop évident.

Et l’on comprend la gêne de HOLLANDE devant cet hommage encombrant rendu à sa « normalité ».

Voir en ligne : http://www.lesechos.fr/opinions/fav...

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