Libye : La disparition de Kadhafi arrangerait tout le monde...

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Les forces rebelles libyennes peinent face aux troupes de Kadhafi

Aujourd’hui, l’urgence est au regain de puissance et d’initiative des
rebelles, afin d’éviter une impasse stratégique et de voir le conflit
s’éterniser. Mal entraînés, mal équipés, non structurés et sans véritable
commandement, les rebelles ne représentent pas une réelle menace pour les
troupes de Kadhafi. Ainsi, on a pu voir des rebelles maniant
des DCA ZSU-23 sans que celles-ci soient dotées d’optique de tir. Les rebelles
ne disposent par ailleurs que de peu de batteries pour leurs Manpads Sa-7.

Les alliés ont conscience de ces déficits et Paris aurait envoyé une équipe
d’une quinzaine d’hommes du “11” (service action de la DGSE) pour effectuer des
missions d’instruction aux canons de 105mm et 75mm sans recul à
Benghazi.

Les forces spéciales britanniques sont également sur place
 : des opérateurs du 22nd Special Air Service (SAS) Regiment et du Special Boat
Service (SBS), unités organiques rattachées au DSF (Directorate of Special
Forces) britannique, mènent des opérations spéciales en territoire libyen. Il
s’agirait plus précisément de détachements prélevés de deux Sabre Squadrons
(Mobility Troop notamment) et du 264th Signal Squadron pour le SAS, qui aurait
été infiltrés à partir de la frontière égyptienne, avec l’accord tacite des
autorités du Caire, et d’opérateurs du C et/ou M Squadron pour le SBS, qui
auraient été amenés à pied œuvres par des embarcations rapides à partir d’un
sous-marin classe "Trafalgar".

Toutefois, même si, mieux armées et mieux coordonnées, elles parvenaient
jusqu’à Tripoli, les forces de l’opposition rencontreraient de
nombreuses difficultés. Les troupes qui assurent la protection de la capitale
sont principalement composées de 6 000 mercenaires de la légion
islamique
, dont une partie ont été recrutés au cours des dernières
semaines. Ces combattants, beaucoup mieux entraînés que les insurgés,
combattraient alors dos au mur, ce qui laisse augurer à Tripoli des combats
féroces, coûteux en vies humaines.

Compte tenu de ces risques, les membres de la coalition ont tous intérêt à
une chute du régime de Kadhafi. Selon certaines sources du
renseignement, le Guide libyen pourrait abandonner la région du Tripoli et le
littoral, pour ordonner un repli de ses troupes vers le sud, en direction de
Sabha. En outre, les états-majors des forces de la coalition militaire
s’interrogent sur les stocks de gaz moutarde dont disposent
les forces loyalistes, qui pourraient être utilisés si elles sont acculées. Ces
même états-majors réfléchissent donc à des scénarii alternatifs. A cet égard,
nul doute qu’une disparition physique du colonel Kadhafi et d’un certain nombre
de ses proches arrangerait tout le monde.

AQMI entre en jeu

Sur le terrain, l’évolution des combats pourrait conduire à une partition de
facto du pays, qui se transformerait en zone d’insécurité endémique, à la
somalienne. Cette situation ouvrirait la voie à Al-Qaida au Maghreb islamique
dans les zones tenues par les rebelles, compte tenu de la présence du
Groupe islamique combattant libyen à Benghazi et dans la
région de Djebel Akhdar.

D’ailleurs, dans un communiqué daté du 11 mars, soit quelques jours avant la
résolution onusienne déclenchant l’intervention internationale sur la Libye,
l’émir d’AQMI a exhorté les « frères libyens » à se méfier des initiatives
américaines et européennes, car « ces ennemis » ne viseraient
qu’à préserver leurs intérêts au détriment de ceux du peuple. « Placez votre
confiance dans votre Dieu et dans les hommes qui le défendent », car « la
bataille actuelle contre le tyran est la même bataille que nous menions hier et
continuons de mener aujourd’hui (…) et nous ne faillirons, ni ne déserterons
 ».

De même, les insurgés libyens ne doivent pas s’appuyer sur « les alliés du
tyran » qui « s’aident entre eux pour faire avorter les révoltes des populations
musulmanes ». Abdelmalek Droukdel accuse ainsi le régime algérien d’avoir « 
envoyé des mercenaires en les transportant avec ses avions, tout en ayant fermé
ses frontières avec la Libye pour empêcher les soutiens et les aides » aux
insurgés libyens. Il dénonce également la prétendue complicité du régime
marocain, qui « abrite des bureaux de recrutement de mercenaires chargés de
tuer le peuple libyen ».

Alors, maintenant, on fait quoi, chef ?

* * *

 

Voir en ligne : http://infos.fncv.com/post/2011/04/...

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