France : Un commando "mafieux" armé exécute un petit délinquant à Villepinte

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Dimanche
10 avril 2011 vers 5h30, trois ou quatre individus ont fait irruption dans
un pavillon de Villepinte et ont froidement exécuté Bilal, 21 ans, devant une
partie de sa famille. Le maire de cette ville de Seine-Saint-Denis parle de
"mafia".

Bilal, 21 ans, a été abattu chez lui, à Villepinte
(Seine-Saint-Denis), dimanche à l’aube, sous les yeux de sa famille, ses
parents, frères et sœurs. Petit délinquant connu pour des
affaires de recel de vol et de violence, le jeune homme aurait été tué par arme
à feu dans le cadre d’un règlement de comptes lié à la drogue
ou à une dette. « On sait que la victime devait quelque chose à une autre bande
 », avançait prudemment dimanche une source policière. Ce qui n’explique pas une
telle mise en scène. Un commando armé s’est en effet introduit au domicile de
cette famille d’origine kabyle où vit un couple et ses quatre enfants.

Il est entre 5h45 et 6 heures. Quatre individus arrivent en voiture au 21,
avenue de Jussieu, une zone pavillonnaire de Villepinte réputée calme. Ils sont
encagoulés, « équipés d’armes de poing de gros calibre », indique un policier.
Ils ont peut-être même revêtu des gilets pare-balles. Les agresseurs fracturent
la porte du garage et s’introduisent dans la maison en hurlant : « 
Police ! » Les parents et leurs quatre enfants, deux filles de
8 et 16 ans, deux garçons de 12 et 21 ans, sont alors en train de dormir.

Du bruit et des hurlements

Les quatre hommes se précipitent à l’intérieur du pavillon et ordonnent au
père de famille de leur montrer la chambre de son fils aîné. Là, les quatre
hommes tirent Bilal de son lit et le conduisent dans le salon.
Avant de l’abattre froidement sous les yeux de ses parents. « Les agresseurs
ont tiré trois coups de feu : une balle en plein cœur, une autre dans le cou,
la troisième visait le flanc », précise une source policière. Des douilles de 9
mm ont été retrouvées sur place par les enquêteurs. Une vingtaine de minutes
après son irruption, le commando prend la fuite.
Dans le quartier, c’est la stupéfaction. Les voisins peinent à trouver les
mots, encore sous le choc. « Bilal était quelqu’un de bien », confie une jeune
femme, bouleversée par la nouvelle. Dans une maison voisine, une personne a
entendu « des portes claquer ». « J’ai entendu du bruit comme si on cassait
quelque chose, ça tapait fort, et des cris, des hurlements comme si on
égorgeait quelqu’un… » D’après ce témoin, la famille était installée dans le
quartier depuis huit ans. Elle avait des attaches à Mantes-la-Jolie
(Yvelines)
.

Une bande rivale ?

Bilal était revenu, la veille, d’un séjour au ski organisé par une
association de quartier.
D’après les premiers éléments de l’enquête,
son profil ne semble pas correspondre au scénario mis en place pour le
supprimer. Son passé judiciaire n’a en tout cas « rien à voir avec une affaire
pareille », confie une source policière. Ce genre d’exécution, de « 
type mafieux »
, est « extrêmement rare », avance une autre source
proche du dossier. Quant aux membres de ce commando, qui sont-ils ?
Appartiennent-ils à une bande rivale ? « Il est de plus en plus facile de
trouver des armes à feu en Seine-Saint-Denis, les délinquants semblent de plus
en plus déterminés et n’hésitent pas à s’en servir », observe Stéphane
Pelliccia, secrétaire régional de l’Unsa-Police. « Tout le
monde n’est pas capable de monter une telle exécution. Ce ne sont pas de petits
délinquants », insiste de son côté Antoine Coué, du syndicat de police
Alliance
.
La brigade criminelle de Paris a été chargée de l’enquête.

Source : Nathalie Mazier et Matthieu Suc - France Soir

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Voir en ligne : http://infos.fncv.com/post/2011/04/...

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