Lettre au Monsieur le Président de la République, François Hollande

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Monsieur le Président de la République,

Les Français ont voté et vous ont porté à la présidence de la république. Nous vous adressons toutes nos félicitations. Vous êtes maintenant le président de tous les français, y compris de mes compatriotes repliés d’Algérie et rapatriés d’Afrique du Nord, de toutes races, religions ou philosophies.

Cette année 2012, année de votre consécration au poste suprême de Président de la République, va maintenant vos confronter aux difficultés de tous les français et notamment à celles de mes compatriotes.

2012 est pour nous l’année du cinquantenaire de l’abandon des départements français d’Algérie. C’est aussi le 50e anniversaire de notre exode et pour un grand nombre d’entre nous le sentiment que la mère patrie n’a pas rempli ses obligations à notre égard.

La première d’entre elles est notre droit à obtenir une indemnisation juste et équitable. En effet de nombreuses études montrent que seuls 40 % de la valeur des biens abandonnés pour raison d’État nous ont été réglés valeur 1962 et que des prélèvements opérés par les organismes bancaires ont amputé ces sommes très souvent de 50 %.

Nous espérons que votre devoir de Président de la République vous conduira à réparer les injustices de la nation dont cette non indemnisation qui en est une.

Concernant le dossier de la réinstallation le gouvernement de Monsieur Jospin avait pris un texte de loi, l’article 100 de la finance pour 98, suivi du décret 99 469 du 4 juin 1999 mettant en place une commission nationale d’aide au désendettement des rapatriés réinstallés dans une profession non salariée et d’une suspension de poursuites au bénéfice des rapatriés ayant saisi cette dite commission.

Où en est-on 12 ans après ? D’abord, le Conseil constitutionnel a déclaré le 27 janvier 2012 l’article 100 anticonstitutionnel.

Le gouvernement précédent s’était engagé à prendre dans l’urgence un nouveau décret pour pallier à cette anti constitutionnalité et empêcher ainsi que les toits familiaux de certains de nos compatriotes soient vendus aux enchères publiques. À ce jour et malgré de nombreuses relances de notre part et de non moins nombreuses promesses fantaisistes la part du pouvoir de l’époque, rien n’a été fait.

Il est très urgent que ce nouveau décret soit promulgué et que les derniers dossiers de réinstallés soient enfin solutionnés. Je pense qu’une mesure d’effacement serait celle qui conviendrait le mieux à cette communauté qui souffre de l’injustice d’avoir été spoliée et d’avoir tout perdu.

Il est urgent que des mesures radicales soient prises très rapidement car le sort de nombreuses familles en dépend.

Enfin des problèmes de mémoire demeurent et là encore des solutions doivent être trouvées.

Une mesure forte doit être lancée en direction de notre communauté et la nomination d’un secrétaire d’État chargé de solutionner ces problèmes montrerait votre volonté d’en terminer avec ce contentieux.

Nous pourrons ensuite, tous ensemble, dans un esprit apaisé, dire : « après réparation, réconciliation ».

Vous réitérant toutes nos félicitations, nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre considération distinguée.

Gabriel Mène

Voir en ligne : http://www.pied-noir.eu/index.php/l...

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