Les oublis du Président

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La plaquette retraçant l’histoire des Harkis jusqu’à nos jours, éditée par la Présidence de la République et distribuée à la cérémonie d’hommage national à Paris ce 25 septembre 2011 aux Invalides, évoque le "SORT TRAGIQUE DES HARKIS" en ces termes :

"les accords d’Evian signés le 18 mars 1962 laissent les « musulmans français » sans protection véritable (…). Dès avant 1962, les officiers français avaient déjà mis les autorités en garde contre les risques qu’ils encouraient dans un pays dirigé par le FLN (…) malgré ses messages apaisants (…). Dès le cessez-le-feu, les menaces s’accentuent sur les supplétifs soupçonnés de sentiments favorables à la France. A partir du 1er juillet 1962, l’armée française voit son champ d’intervention limité aux seuls cas de légitime défense ou d’attaques contre des Français"

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Les Harkis, comme les européens le 5 juillet à Oran, connaîtront les limites de ce champ d’intervention ! En page 10 de la plaquette, on peut lire cette phrase sibylline :

"les populations supposées favorables à l’ancienne puissance tutélaire sont victimes d’exactions, les anciens supplétifs faisant particulièrement l’objet de représailles"

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Pour conclure ce chapitre du "SORT TRAGIQUE DES HARKIS", des chiffres tronqués sont livrés à la lecture sans aucun commentaire :

"les meurtres des Harkis durent jusqu’en 1966 ; en 1965, la Croix Rouge recense par ailleurs 13 500 personnes incarcérées en Algérie pour leur engagement en faveur de la France"

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Rien pour évoquer :

  • leur désarmement, leur abandon par la France à la fureur vengeresse du FLN ;
  • les massacres de masse qui ont suivi le cessez-le-feu, en présence de l’armée française ;
  • les ordres écrits du gouvernement pour entraver, voire pour interdire et sanctionner les initiatives d’officiers français ayant réussi à embarquer pour la métropole, et les sauver, les harkis et leurs familles qu’ils avaient pu protéger ;
  • les cas extrêmes de harkis déjà à bord de navires français et débarqués sur ordre du FLN pour être immédiatement assassinés sur les quais ;
  • la barbarie des massacres, les harkis utilisés au déminage jusqu’à ce que mort s’en suive, etc.

Après « le mensonge par omission » c’est la falsification et l’interprétation de la vérité historique que l’on découvre à la lecture de l’annexe 2 page 20 à 22 intitulée "CHRONOLOGIE DES ÉVÈNEMENTS LIES A LA GUERRE D’ALGERIE". On est là en face d’un véritable déni de la réalité des faits qui mérite de préparer la plus minutieuse, argumentée et incontestable riposte de nos historiens.

En fait, cette occultation générale de la réalité des faits concernant l’année 1962 continue de répondre aux instructions officieuses du Gouvernement de l’époque tendant à dissimuler à l’opinion publique les drames liés à l’abandon de l’Algérie et qui en ont fait après révélation, la période la plus sombre de l’Histoire de la France des 50 dernières années.

Ce négationnisme officiel s’inscrit dans le refus persistant de reconnaître la responsabilité de la Vème République, coupable d’avoir laissé se perpétrer ces actes criminels, et ce malgré l’engagement précis qu’avait pris envers les harkis rescapés le Président de la République, alors candidat, le 31 mars 2007 :

« Si je suis élu Président de la République, je veux reconnaître la responsabilité de la France dans l’abandon et le massacre des harkis et d’autres milliers de « musulmans français » qui lui avaient fait confiance, AFIN QUE L’OUBLI NE LES ASSASSINE PAS UNE NOUVELLE FOIS »

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Voir en ligne : http://www.clan-r.org/portail/Les-o...

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