Il y a "marche blanche" et "marche blanche" A Etouvans et à Clermont-Ferrand, on défile... mais pas pour les mêmes raisons

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Marche Blanche à Etouvans, dans le Doubs, suite à l’assassinat de Maxime, 14 ans.

Marche blanche à Clermont-Ferrand, suite au décès de Wissam, 30 ans, à l’issue d’une arrestation « musclée »

Ces trois photos ont été prises le samedi 14 janvier, la première près de Besançon, les deux autres à Clermont-Ferrand, pendant l’inévitable « marche blanche » en hommage à l’adolescent et au jeune adulte décédés tragiquement. Je ne vous rappellerai pas les circonstances de leur mort, l’instruction est en cours, et, à ce jour, aucune conclusion définitive n’a été tirée, ni dans un cas, ni dans l’autre.

Non, ce que je voudrais, c’est qu’on en reste aux photos. Regardez-les bien : dans les trois clichés, ce sont les banderoles qui focalisent l’attention. La banderole d’Etouvans est un drap blanc, chiffonné d’avoir été tenu maladroitement par les adolescents que l’on voit sur la photo. Il s’agit sans doute de collégiens et d’amis de Maxime. Les inscriptions ont été dessinées au feutre. Tout cela a été manifestement improvisé, « bricolé » avec les moyens du bord.

C’est spontané, sincère, naïf aussi. Le message, ce sont des dessins de cœurs, « on l’aime », « on ne t’oubliera jamais ». On sait bien que peu à peu tout cela s’effacera, que la vie suivra son cours, et qu’on passera à autre chose, mais ça ne fait rien.

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Observons maintenant les deux clichés pris à Clermont-Ferrand.

Certes, les circonstances ne sont pas comparables, mais quand même... les banderoles, à Clermont, parfaitement tendues, semblent taillées sur mesure ; les slogans sont imprimés, impeccables. Dans le cortège, des tee-shirts blancs imprimés eux aussi, des ballons gonflables blancs. Du calculé, du professionnel. Vous ne m’empêcherez pas de penser que derrière tout cela, il y a une « organisation ».

Quant au message : « Respect de la dignité ». « Vérité et Justice pour Wissam ». « Résistons ensemble contre les violences policières et sécuritaires ». Des revendications, des exigences, et, appelons un chat un chat, un appel à la « résistance ». Pas un mot d’amour ou de fraternité.

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Hé bien je vous le dis, à Clermont-Ferrand, il n’y avait pas que des voisins et des amis éplorés qui défilaient. Il y en avait, certainement, et ils étaient probablement en majorité dans le cortège. Mais il y avait aussi des gens qui se fichent de Wissam comme de leur première khamis, mais pour qui toute occasion d’avancer leurs pions contre l’Etat Français est pain béni. Il n’y a que ceux qui ne veulent ni voir ni entendre qui s’y trompent : c’était une armée qui défilait, et elle était dans la rue pour faire reculer l’Etat de Droit. Le message de Clermont, après bien d’autres, est clair, et il s’adresse à la fois aux Nord-Africains de France et à l’Etat Français. Pour les premiers, c’est « marchez avez nous ou ça ira mal pour vous », pour le second, « votre police, votre justice, nous n’en voulons pas. Notre communauté a ses propres lois, elle ne connaît qu’elles. Nous ne voulons pas que vous veniez faire régner un quelconque ordre Français dans notre cité, qui est notre territoire, et plus le vôtre. Les policiers qui ont tué Wissam doivent être punis, quoi qu’ait fait Wissam, parce qu’ils sont entrés dans notre territoire alors qu’il leur est interdit. »

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Alors voilà. Ce que vous venez de lire, si on en croit les grands humanistes qui gouvernent notre pensée, ce serait de la xénophobie, une peur panique de l’étranger, des autres cultures, de l’Islam, de la différence… Comme si se rendre compte d’une menace, en mesurer la portée, et prendre les mesures pour écarter le danger, ce serait en avoir peur. Au contraire, ne rien dire, laisser faire, reculer, s’aplatir, ce serait une conduite noble et courageuse. Les Romains nous ont pourtant légué une maxime qui n’a pas pris une ride au cours des siècles : « si vis pacem, para bellum » (si tu veux la paix, prépare la guerre). Il faut croire que la leçon (entre tant d’autres) des accords de Munich, qui nous ont conduit tout droit à la Deuxième guerre mondiale, n’aura servi à rien.

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