Exclusif : ce qui va se passer en 2012 Avec un an d’avance !
Je ne vous l’avais pas dit, que je lis dans les cartes ? Non ? Hé bien voilà un oubli réparé. C’est vrai, entre autres talents, je prédis l’avenir. Et en cette fin d’année, en exclusivité pour Notre Journal, je vais vous dire très précisément ce qui va se passer en 2012. Comme ça, vous n’aurez plus besoin de lire les journaux ou de regarder la télé, puisque vous saurez déjà tout, et avant tout le monde. Et avec les économies de temps et d’argent que Notre Journal va vous faire réaliser, il serait juste qu’en retour vous versiez les 30 euros annuels qui feront de vous un membre à part entière, et en même temps entièrement à part, de notre communauté de lecteurs.
Ceci dit, voici donc, mois par mois, mes prédictions pour 2012 :
En janvier, il neigera au moins une fois quelque part en France, plus précisément entre Dunkerque et la Réunion. Les chutes de neige provoqueront de gros embouteillages. Des automobilistes dormiront dans leurs voitures. Le gouvernement sera rendu responsable de l’impuissance des services de voirie.
En février, le gouvernement, dans un but électoral, et pour se faire pardonner la neige de janvier, décidera d’accorder deux semaines de vacances scolaires.
En mars, très précisément le 21, nous quitterons l’hiver pour entrer dans le printemps. Le président Sarkozy s’en attribuera le mérite. Le 19 de ce même mois, le Sénat Socialiste votera un texte (qui sera repoussé par l’Assemblée Nationale) visant à rayer le mot « Pied-Noir » du vocabulaire français, sous peine d’un an de prison et de 45000 euros d’amende.
En avril, le nouveau président de la République sera : Nicolas Sarkozy, François Hollande, Marine Le Pen, François Bayrou, ou un outsider. Grâce au nouveau président, nous ressentirons très vite une nette amélioration de la situation, même si ça aurait été sûrement mieux avec DSK…
En mai, il fera beau. Le 1er mai, les travailleurs défileront dans les rues de toutes les grandes villes. Des millions de manifestants pour les syndicats, quelques pelés et une douzaine de tondus pour la police. Les salariés passeront une bonne partie de leur temps de travail à calculer comment optimiser les RTT qui leur restent pour prendre le maximum de congés.
Le 17 juin, le deuxième tour des législatives confirmera le vote présidentiel en dégageant une majorité soit de droite, soit de gauche, soit d’extrême droite, soit du centre, mais pas d’extrême gauche (vous voyez que je prends de plus en plus de risques). Il n’y aura pas de vaincu, chaque parti se félicitant de son score inespéré, compte tenu des circonstances.
La fête nationale sera célébrée le 14 juillet. Il y aura des défilés un peu partout en France, mais, à cause de la crise, pas de garden parties après. Ce qui fait que beaucoup se demanderont si ça vaut vraiment la peine de rester debout pendant des heures, sous la pluie (il pleut systématiquement à l’heure du défilé), à se peler le jonc, alors qu’on serait mieux chez soi, à regarder le défilé à la télé. Et puis côté feux d’artifices, on mettra à feu un pétard sur deux, toujours par souci d’économie.
En août, tous les Français, les étrangers en situation régulière et même les clandestins seront en vacances. Et ceux qui ne le seront pas en profiteront pour se prélasser à la terrasse des cafés au lieu de bosser, pendant que leur patron n’est pas là. Comme nous serons toujours en crise, et pour participer à l’effort national, les vacanciers en camping se limiteront à 1 olive et 2 cacahuètes par personne pour accompagner les 12 Ricard de l’apéro réglementaire.
En septembre, ce sera la rentrée pour les petits, dans des classes scandaleusement surchargées - même s’il y a de moins en moins d’élèves et de plus en plus de profs -, et le solde des impôts directs pour les grands (enfin, ceux qui paient des impôts).
En octobre, nous repasserons à l’heure d’hiver, il fera nuit une heure avant qu’avant. Le nouveau Président se gardera bien de faire le moindre commentaire triomphal sur ce qui est ni plus ni moins qu’une atteinte à la liberté de nos montres.
En novembre, nous déplorerons le décès de quelques vieilles célébrités. En effet, comme novembre est un mois où il ne se passe en général rien, c’est le meilleur moment de refaire parler de soi quand on vous a oublié depuis des lustres.
En décembre, ce sera Noël : malgré la crise, qui ne sera toujours pas résorbée, les Français se rueront dans les magasins pour acheter des tas de cadeaux inutiles qui ne feront même pas plaisir à ceux qui les reçoivent. Quelques jours avant le 25, pour mettre un peu de piment sur la trêve des confiseurs, des organisations laïques protesteront contre les atteintes ostentatoires à la neutralité républicaine par les crèches et illuminations publiques. Air France menacera de se mettre en grève le week-end des départs en vacances. Le 25, quelque part dans un pays où il n’y a aucun risque de se faire prendre, des fous de dieu feront sauter une ou deux églises, histoire de casser l’ambiance. Benoît XVI, toujours en petite santé mais fidèle au poste, fera un beau sermon sur l’amour, le pardon et la fraternité.
Et ce sera reparti pour un an. Très bonne année 2012 à tous les lecteurs de Notre Journal !