Et si les Gros Cons, les Fils de Pute et les fondamentalistes cathos vous disaient m... Et réciproquement
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S’il n’en reste que deux, ce sera eux : Sophia Aram et Mathieu Madénian, derniers résistants, remparts infranchissables de la liberté d’expression, crânement debout face au danger mortel d’asservissement des élites pensantes par le Front National en particulier, et tous les « gros cons » et les « fils de pute » de la Terre en général. Chapeau bas, Madame, Monsieur ! C’est qu’il a dû vous en falloir, du courage, pour venir traiter de « gros cons » ou de « fils de pute », à la radio ou à la TV, des gens qui ne peuvent pas vous répondre. Surtout que quand ils se sont mis en tête, les « gros cons » et les « fils de pute », de vous renvoyer une bonne paire de claques, vous vous êtes empressés, toute honte bue, d’appeler au secours la force publique, dont vous devriez pourtant savoir qu’elle est en grande partie constituée de ces « gros cons » et de ces « fils de pute » que vous méprisez à longueur de chroniques, à l’abri de leur protection…
An fait, vous savez à quoi ils me font penser, ces deux guignols qui se prennent pour Marie Octobre et Jean Moulin ? A ces gamins vicieux, vous savez, ceux qui, pendant que leurs mères papotent, envoient en douce un coup de pied à un petit camarade, puis se précipitent en hurlant dans les jupes de maman, avant que la victime les rattrape. Et qui est le vilain ? Celui qui a pris le coup de pied, pas le petit vicieux.
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Allez, ça ne vaut pas la peine de s’éterniser sur ces deux comiques. Mais quand même, cette histoire de liberté d’expression qu’on nous assène à tout bout de champ, ça me gonfle, et pas qu’un peu. Parce que tous ces adorateurs du « moi, j’ai le droit de dire que je n’aime pas la guerre, les racistes, les chrétiens (mais attention, je n’ai rien contre les musulmans, même en niqab et en khamis, après tout c’est leur liberté, à condition qu’ils soient modérés, bien sûr), l’UMP, le Front National, les riches, Sud Radio, le drapeau, la France, l’énergie nucléaire, la pollution, le colonialisme, le capitalisme… » sont les premiers à prétendre la contrôler, voire l’interdire, la liberté d’expression, quand elle n’est pas la leur. Alors les « humoristes » (sic !), du moment qu’ils pensent comme il faut, ont parfaitement le droit de se moquer du monde qui ne pense pas comme il faut. Et les moqués, qui, circonstance aggravante, n’ont en plus aucun sens de l’humour, ces gros cons, n’ont qu’à creuser un trou bien profond et cacher leur honte dedans…
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Tenez, prenez les deux pièces de théâtre qui sont venues coup sur coup ébouriffer le landernau libre penseur de la Capitale : « Sur le Concept du Visage du fils de Dieu », et « Golgotha Picnic ». Je ne sais pas si ces deux pièces sont blasphématoires, et à vrai dire, je m’en ficherais, si elles n’étaient pas jouées dans des théâtres qui fonctionnent essentiellement avec des fonds publics. Je ne sais pas ce que leurs auteurs veulent démontrer, je ne sais pas s’ils sont chrétiens, athées, anticléricaux ou s’ils se sont fait sodomiser par un membre de leur famille quand ils étaient petits, et, là encore, je m’en contrefiche. Par contre, ce que je sais, c’est que si on décide qu’un auteur a tout à fait le droit de « choquer » par ses œuvres, on doit aussi accepter que les personnes qui se considèrent comme choquées ont au moins le droit de le manifester haut et clair. Ce que je sais, c’est que si on considère qu’à l’évidence ne peuvent être choqués par la liberté d’une création « borderline » que les « extrémistes », les « fondamentalistes » et d’une manière globale les ennemis de la liberté, donc le FN et les cathos, on doit aussi, par un juste retour des choses, appliquer les mêmes qualificatifs aux provocateurs et insulteurs de tout poil, qui sont dans ces deux cas précis aussi « extrémistes », ou « fondamentalistes » que les protestataires.
Alors, la liberté d’expression, d’accord, mais pour tout et pour tout le monde. Quant à la liberté d’insulter, pourquoi pas, mais aux risques et périls de l’insulteur. Sinon, ce serait toujours les petits vicieux qui gagneraient, et ce ne serait pas moral.