CANNES - récit

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André Mayet est président de la maison des rapatriés, adjoint au maire pour les affaires militaires et les anciens combattants.

Étaient présents le député maire de Cannes dont la présence pour un 5 juillet est plutôt exceptionnelle d’autant plus que les incendies de forêts étaient très menaçant pour Cannes et ses alentours, tous les présidents d’associations et les porte-drapeaux.

LA MAISON DES RAPATRIES DE CANNES et leurs amis
2 boulevard Guynemer – 06400 Cannes

Monsieur le Député Maire de Cannes
Mesdames, Messieurs les porte-drapeaux
Mesdames, Messieurs,
Mes chers compatriotes

Il y a 45 ans, l’Algérie accédait à l’indépendance et nos compatriotes oranais, plus que tous autres, en ont payé le prix du sang !

Toutefois, permettez-moi de vous rappeler que ces tragiques évènements ont été précédés par ceux commis à partir du 20 août 1955 dans le Constantinois.

Ce jour-là, en effet, entre Philippeville et Condé Smendou, huit cents hors la loi poussant devant eux 3.000 fellahs fanatisés par la DJIHÂD se lancent à l’assaut des villages et des fermes isolées. On tue et on égorge au nom d’Allah !

Á Philippeville et dans la région de Guelma, le dispositif militaire ne peut faire face à l’émeute et à la mine d’El Halia, le comble de l’horreur est atteint : des hommes, des femmes et des enfants sont jetés vivants dans les concasseurs de la mine. Jacques SOUSTELLE dira sur les lieux, de ce spectacle insoutenable « L’Algérie a son Oradour ! ! ! ».

En quelques jours le bilan des victimes s’élève à 84 européens et musulmans pro-français assassinés et à 91 blessés. Les forces de l’ordre parviendront à reprendre la situation en main au prix de 26 tués et 115 blessés.

Un vieil adage prétend que l’histoire ne se répète jamais … pourtant il y a 45 ans jour pour jour, le 5 juillet 1962, elle a bégayé en Oranie ! ! !

Rappelez-vous ! Le 5 juillet 1962 était un jeudi, un jeudi noir pour toute notre communauté.

Pourtant tout avait commencé dans une atmosphère de liesse populaire pour une partie du peuple algérien.

Rue d’Arzew, rue d’Alsace-Lorraine, avenue Loubet, Place de la Victoire, des hommes et des femmes endimanchés au couleur de leur nouveau drapeau, manifestent bruyamment leur joie.

Toutefois on peut apercevoir ça et là, dans la foule, des hommes des femmes armés de hachettes et de couteaux.

A 12 heures 10, on entend des rafales d’armes automatiques et répondant à ce signal, la chasse à l’européen s’organise.

Toutes celles et tous ceux, qui croyant aux propos rassurants, tenus la veille, par les nouveaux maîtres de l’Algérie, se sont hasardés dans les rues, sont pris au piège par une foule hystérique ! Certains sont écrasés par des véhicules, des femmes et des enfants sont égorgés et atrocement mutilés.

Des scènes abominables se déroulent devant les casernes encore occupées par notre armée et que cherchent désespérément à rejoindre nos compatriotes.

Mais l’armée française assiste impuissante à ces massacres, elle ne bouge pas, elle n’intervient pas, elle a reçu des ordres ! ! !

Pourtant des officiers, des sous-officiers et des soldats appartenant à quelques unités d’élite outrepasseront ces instructions au nom de l’honneur.

. . . . mais ces actes demeureront isolés.

L’armée française purgée de ses officiers d’élite est redevenue « la grande muette » : elle n’entend rien ! elle ne dit rien ! elle ne voit plus rien !

Le Commandant HÉLIE DE SAINT MARC dans son livre « Les Champs de Braise » résume ainsi l’été 1962 :

« La France abandonna la plupart des harkis, des conseillers municipaux et des fonctionnaires musulmans favorables à notre pays. Plus de 100.000 d’entre eux furent assassinés durant l’été 1962. Certains furent débarqués des bateaux français et d’autres massacrés sous les yeux de nos soldats auxquels le gouvernement avait donné l’ordre de neutralité. Avec la rafle du Vel d’Hiv, je considère ce drame comme l’une des taches les plus sombres de notre histoire contemporaine ».

A la morgue de l’hôpital d’Oran, l’identification des victimes est pratiquement impossible tant les corps sont mutilés !

Qui peut en dire le nombre, 1.000, 1.500, 2.000 ! ! ! L’horreur ne se comptabilise pas !

Souvenons-nous toujours de ces victimes innocentes du vent de l’histoire et de toutes et tous ceux, pieds-noirs, harkis, métropolitains qui ont donné leur vie pour nous.

Mesdames, Messieurs, je vous remercie.

Cannes le 5 juillet 2007

Signé : André MAYET

Voir en ligne : http://2007.05-07-1962.info/bilan/C...

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