Acte barbare d’AQMI au Niger : Deux Français enlevés et assassinés

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Otages français assassinés par AQMI au Niger !

C’est Nicolas Sarkozy en personne qui a donné, samedi 8
janvier 2011, l’ordre d’intervenir aux unités des forces spéciales françaises
pour intercepter les ravisseurs de deux otages français, Antoine de
Léocour et Vincent Delory,
enlevés vendredi vers 23 h 15 au restaurant
Le Toulousain de Niamey, au Niger.

Samedi, vers 16 h 30, le président de la République est en Martinique. Il
ouvre une table ronde à Schoelcher et déclare en préambule : "A la minute où je
vous parle, il semble - je suis prudent - que la garde nationale
nigérienne poursuive les terroristes dans leur progression vers le Mali. Cette
opération est en cours." En réalité, Nicolas Sarkozy sait exactement ce qui se
déroule de l’autre côté de l’Atlantique, dans le désert du
Sahel.
Il est d’ailleurs très possible qu’il sache déjà les tragiques
conclusions de cette opération, dont nous avons pu reconstituer, au moins
partiellement, le fil. Les militaires n’aiment jamais parler à chaud de leurs
opérations, préférant attendre pour les évoquer que tous les rapports de
mission soient remontés vers l’état-major des armées. Circonstances
"aggravantes" dans ce cas précis : les forces spéciales
françaises
sont intervenues, et leurs opérations ne sont jamais
détaillées ni commentées à chaud.

Comment ont été enlevés les deux otages français ?

Alors qu’ils dînaient dans un restaurant de la capitale vendredi soir, ces
deux ressortissants français avaient été enlevés vers 22h30, dans un restaurant
de Niamey, la capitale nigérienne, des hommes "enturbannés et armés jusqu’aux
dents" ont fait irruption dans la salle où dinaient les clients.

Le commando a ordonné à deux hommes, deux Français, de les
suivre. Ils les ont fait monter dans un 4x4 "immatriculé au Bénin", selon un
vigile du restaurant, cité par RFI. "Ils parlaient très bien l’arabe", dit-il
encore.

L’un des otages était un Français, qui devait se marier à Niamey samedi avec
une Nigérienne, accompagné d’un ami, fraîchement arrivé de Paris, pour la
cérémonie, selon RFI.

Échanges de coups de feu avec l’armée nigérienne

Lorsque les deux Français sont enlevés à Niamey, l’armée nigérienne réagit
rapidement, selon des sources militaires à Paris. Les Forces nationales
d’intervention et de sécurité (FNIS, ex-garde républicaine) se lancent à la
poursuite du véhicule des ravisseurs et les autorités nigériennes activent des
postes de contrôle sur les routes allant de Niamey à la frontière avec le Mali,
au nord.

Dans la nuit, vers trois heures du matin, c’est l’un de ces postes qui
intercepte le véhicule en fuite. Selon nos sources, cette interception se
produit vers Tillabéri, à la limite de la route goudronnée se dirigeant vers le
nord. Des échanges de coups de feu éclatent, un officier nigérien est tué et
les ravisseurs passent en force. Mais cette fois, le véhicule est "accroché"
par un avion Bréguet Atlantique de la marine française qui, en alerte
permanente, avait décollé au milieu de la nuit d’un aéroport de la région. Dès
lors, les observateurs à bord de l’appareil ne lâcheront plus les ravisseurs
qui poursuivent leur route vers le Mali, toujours traqués au sol par les forces
nigériennes.

Poursuite et combat avec les forces spéciales
françaises

En fin d’après-midi, les ravisseurs, qui ont fait une pause de plusieurs
heures sur leur itinéraire, ont été rejoints par d’autres véhicules. Lorsqu’ils
arrivent à la frontière malienne, aux abords de leur "zone refuge", ils sont
nettement plus nombreux. Combien, précisément ? Impossible de le savoir à ce
stade. Où se trouvent-ils vers 16 heures ? À Paris, on regarde ailleurs en
affirmant : "Dans la zone frontalière entre le Mali et le
Niger
." En réalité, il semble bien qu’ils avaient déjà franchi la
frontière et ils pouvaient donc se trouver au Mali. Ils vont avoir affaire à
forte partie, car c’est alors - selon nos informations - qu’ils ont affronté
les forces spéciales françaises. Des commandos du Commandement des
opérations spéciales (COS)
avaient, en effet, décollé de leur base non
officielle de Ouagadougou (Burkina Faso) à bord de plusieurs hélicoptères. Les
échanges de coups de feu ont été violents, et c’est à l’issue de cet
accrochage, indique une source militaire française, que les
corps des deux Français assassinés ont été retrouvés.

Du côté des ravisseurs, indique cette même source, "plusieurs ont été
neutralisés définitivement, d’autres moins définitivement et d’autres encore se
sont carapatés". Du côté français, deux militaires ont été "légèrement"
blessés. Terme qui, précisons-le, n’est pas ici synonyme de
"superficiellement". Il signifie qu’après leur convalescence, ces blessés ne
connaîtront pas de séquelles physiques.

Message aux ravisseurs

L’identité des ravisseurs n’est pas formellement établie d’après le colonel
Thierry Burkhard, porte-parole de l’état-major des armées à Paris. Mais
d’autres sources militaires affirment qu’il s’agit de l’une des deux katiba
concurrentes dans l’Aqmi, celle de Mokhtar Belmokhtar. Pour des sources proches
du renseignement français, Abdelhamid Abou Zeïd (assassin de l’otage
britannique Edwin Dyer en 2009, ravisseur du Français Michel Germaneau mort en
juillet 2010 et geôlier des otages d’Arlit) n’est pas concerné par
l’enlèvement.

Quant à qualifier l’opération, l’état-major des armées explique qu’il ne
s’agit "pas d’un succès". "Notre but était de libérer les otages, pas de faire
du bilan sur l’Aqmi." Une autre source militaire est plus
radicale : "L’opération d’enlèvement des otages a échoué, et il faut le dire.
Le risque de mort des otages a toujours été pris en compte.
Mais le message qui a été envoyé aux ravisseurs était clair, fort, délibéré et
voulu comme tel. Ça suffit ! Nous disons aux ravisseurs : nous vous
pourchasserons et nous vous détruirons, y compris si nos otages y perdent la
vie. Je suis bien sûr navré pour ces morts de deux compatriotes. Mais je le dis
 : c’est une opération réussie."

Selon nos informations, le général Frédéric Beth, chef du Commandement des
opérations spéciales, se trouve actuellement dans l’avion qui le conduit à
Niamey. Il sera rejoint lundi dans la journée par le ministre de la
Défense Alain Juppé,
qui a modifié l’organisation de la brève tournée
dans l’Ouest africain qu’il devait démarrer dimanche.

Source : Jean Guisnel - Le Point.fr

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Voir en ligne : http://infos.fncv.com/post/2011/01/...

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