ALGERIE D’HIER ...SUITE

, par  Danièle LOPEZ , popularité : 10%

Cet été, à défaut d’une eau limpide, les plages d’ Algérie font couler beaucoup d’encre !

Cette fois, c’est le quotidien El Watan du 18 août
qui commente les moments de détente sur la plage
des femmes algériennes ... d’aujourd’hui !

L’article vaut le détour, je vous laisse le lire , il est édifiant !

Edition du 18 août 2007 > Alger Info

Baignades insalubres dans la grande bleue
Entre conservatisme et tentation

Les vacances au bord de la mer ont quelque peu changé de forme et de style. Du maillot de bain au bikini, la « mode » est aux vêtements amples ou au hidjab. Il faut savoir allier religion et modernité dans notre société.

En effet, des femmes voilées ont tout simplement refusé de se laisser bloquer à la maison par ces grosses chaleurs d’été et vont faire trempette dans la grande bleue. Et c’est ce que l’on constate sur le littoral algérois.
La plage n’est plus l’apanage des filles en bikini, les « hidjabiate » ont leur mot à dire. Du côté de Bordj El Bahri, sur la plage pourtant interdite à la baignade de Coco Plage, des femmes particulièrement vêtues de la tenue musulmane s’y rendent, après l’appel à la prière du maghreb. Elles sont accompagnées de leurs enfants et parfois de leur époux. Elles squattent la rive gauche. En effet, la plage est séparée en deux par un égout qui se déverse dans la mer. Pourquoi cet endroit, alors que la rive droite est plus « propre » ? « Nous allons de ce côté même si nous devons traverser cet égout pour être à l’abri des regards. En plus, comme ce fragment de plage n’est pas éclairé, nous pouvons nous baigner à l’aise », dira une mère de famille d’une trentaine d’années. Ainsi, à la nuit tombée, ce sont des dizaines de familles qui prennent d’assaut le bord de la mer pour un brin d’air marin d’eaux usées et un semblant de vacances. Et cette odeur nauséabonde ne les répugne-t-elle pas ? « Non. Vous savez, l’eau de mer nettoie tous les microbes. Les hommes font leurs ablutions avec cette eau pour la prière d’El Icha. Elle est matahra (purifiante) », répondra une autre. Le processus naturel de la mer fait qu’elle « s’auto-nettoie », mais pousser le bouchon jusqu’à croire qu’elle se débarrasse de la saleté en une fraction de seconde, c’est y aller un peu trop fort. A R’mila de Kettani, le même mode de vie est mené par les familles qui nagent en nocturne à la différence que la plage est autorisée à la baignade. Sur les autres plages du littoral telles que celle de Zéralda, les femmes sont au rendez-vous. Du maillot échancré au bikini, en passant par le bermuda-tee shirt via le pantalon zoulou avec la liquette à manches longues, c’est la panoplie de la baignade. En effet, des femmes aux tenues hétéroclites se retrouvent sur le sable fin tôt la matinée pour passer une journée au soleil. Les bambins jouent avec des seaux et des râteaux, s’amusant à creuser des trous et à les remplir éternellement d’eau. Une femme habillée d’un pantalon et d’un chemisier les surveille de loin sous un parasol, de peur de bronzer peut-être. Une autre la rejoint, qui avait piqué une tête serrée d’un foulard dans la grande bleue, pour prendre la relève. Ses vêtements mouillés sont collés à son corps dessinant sa silhouette. Pour quelqu’un qui voulait cacher ses rondeurs, c’est plutôt raté ! S’ensuit la métamorphose. Quelques minutes plus tard, le zoulou est remonté jusqu’aux genoux et les manches retroussées, ne supportant sûrement pas la moiteur du tissu au contact de la peau. Le foulard est vite échangé contre un bandana. Et la voilà en short-tee shirt assise sur la serviette de plage. Les enfants assoiffés réclament une boisson. Tout le monde est servi : eau, casse-croûtes, portions de fromage et banane. Un petit festin après un dur labeur. Deux heures plus tard, ce petit monde est parti, laissant derrière lui cannettes, emballages et épluchures de banane. Ne dit-on pas que l’hygiène est un acte de foi ? Il semble qu’elle soit bannie des mœurs de beaucoup de familles. Ainsi, malgré les convictions religieuses, le chant des sirènes et l’appel du large de la Méditerranée semblent plus forts.

A. B. K.

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