Un plouc chez les bobos !

, par  MORA , popularité : 11%

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Du massacre de Sétif le 8 mai 1945 à celui de Paris il y a un demi-siècle, la France éprouve une peine infinie à faire parler sa mémoire algérienne. Mais ce constat, on doit aussi le dresser à l’égard de l’Algérie indépendante. Les mouvements progressistes des années 60 ont vu un seul aspect — essentiel — de la guerre de libération menée par le FLN, à savoir la victoire sur le colonialisme. Mais les indépendantistes présentaient d’autres facettes, moins sympathiques.

Ainsi, il est impossible de qualifier autrement que de « purification ethnico-religieuse » la politique du FLN visant à expulser les « pieds noirs » de leur terre natale, ainsi que les Juifs qui vivaient dans ce pays depuis 2000 ans.

Pour les convaincre de choisir entre « la valise ou le cercueil », les indépendantistes se sont eux aussi livrés à des massacres, comme celui du 5 juillet 1962 à Oran où un nombre encore indéterminé d’Européens d’Algérie ont été tués. De même, des attentats ciblés contre des Algériens juifs ont convaincu ces derniers qu’il fallait partir. Ainsi, lorsque le plus Algérien des musiciens traditionnels, cheikh Raymond Leyris, un Juif de Constantine, a été abattu d’une balle dans la nuque le 22 juin 1961, ses coreligionnaires — et parmi eux son gendre Enrico Macias — ont compris que le temps de l’exil était venu.

La France et l’Algérie vivent leur mémoire en double aveugle. Lorsque ces deux pays étrangers et si proches accepteront enfin de se confronter à ces ombres, leurs relations ne seront plus parasitées par les non-dits. Les nombreux Algériens qui vivent en France ne s’en porteront que mieux.

Jean Noël Cuènod

Voir en ligne : http://jncuenod.blog.tdg.ch/tag/pie...

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