Polémique sur la guerre d’Algérie dans le Gers

, par  Kir , popularité : 42%

Encore un coup de l’Humanité, sous la houlette de l’ineffable Jean-François Gavoury ; un article à lire :

La préfecture du Gers au cœur d’une polémique sur la guerre d’Algérie

A la préfecture du Gers, "on a été très surpris". Jamais encore les pages Internet des services de la préfecture n’avaient fait l’objet d’une telle polémique. En cause : deux documents consacrés aux guerres d’Algérie et d’Indochine, publiés par l’ONAC (Office national des anciens combattants et victimes de guerre) sur le site officiel du S.I. Gers et épinglés par un article de L’Humanité.

"Complètement unilatéraux" selon le quotidien communiste, ces textes présentent "les mouvements de libération nationale algérien et indochinois comme des belligérants à égalité avec l’armée française. Les exactions de cette dernière sont soigneusement tues. Au point que les bilans de ces guerres par lesquels se concluent les textes ne comptabilisent… que les militaires français tombés au front".

Dans son article, intitulé "Les guerres coloniales, revues et corrigées par la préfecture du Gers", la journaliste Rosa Moussaoui reproche aux auteurs de ne jamais mentionner "le mot torture". "Le document, écrit-elle, se contente d’évoquer "les méthodes parfois utilisées, qui ’suscitent un certain malaise dans l’opinion" (...). Les indépendantistes, tout au long du texte, sont dits ’en proie au terrorisme’, baptisés ’rebelles algériens’, voire ’fell ’, pour ’fellaghas’."

"JE NE VOIS PAS CE QU’IL Y A DE CONDAMNABLE"

"Nous n’avions pas du tout l’intention de prendre parti", se défend Marcel-Pierre Carrère, le directeur du service départemental de l’ONAC qui a participé à la rédaction des deux textes. Ces pages Internet "n’ont pas vocation à livrer une histoire totale et définitive de la guerre d’Algérie", explique-t-il.

Soucieux de préserver "des mémoires encore à vif", les auteurs ont simplement "utilisé le vocabulaire employé à l’époque". "Je ne vois pas ce qu’il y a de condamnable".

De crainte que la polémique ne prenne de l’ampleur, la préfecture s’est empressée de faire disparaître les documents de son site officiel.

"En aucun cas, ils ne reflètent un point de vue de l’Etat", précise-t-on à Auch.

L’ONAC, chargée de promouvoir la mémoire nationale, loue ces pages Internet aux S.I. Gers depuis des années. "Elles sont énormément consultées et nous n’avons jamais eu aucun problème", explique la préfecture qui affirme que ces textes sur l’Algérie ont été mis en ligne il y a plus de quatre ans.

"Ce n’est pas parce qu’ils sont anciens qu’ils ne sont pas contestables", insiste Jean-François Gavoury, président de l’Ampromevo (Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS).

Fils d’un commissaire d’Alger assassiné par l’OAS en 1961, il a découvert les textes par hasard en surfant sur Internet.

Après avoir contacté la préfecture, c’est lui qui a alerté la journaliste de L’Humanité. "Les textes auraient au moins du être précédés d’un avertissement pour que le lecteur sache que ce n’est pas la position officielle de l’Etat français. Quoi qu’il en soit, il est préférable qu’ils aient été retirés", conclut-il.

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