Thèse d’Edwige GARNIER

, par  Jean Claude THIODET ✞ , popularité : 40%

J’écris ces quelques mots uniquement pour présenter la Thèse d’Edwige, en "réponse à l’article de Jean Claude CHOUARD.

TERRITOIRE ET MIGRATION : LE ROLE DE LA TERRITORIALISATION
DANS LA CONSTRUCTION IDENTITAIRE ET CULTURELLE D’UN GROUPE SOCIAL SE VIVANT EN EXIL. LES PIEDS-NOIRS AUJOURD’HUI

MOTS CLES territoire, territorialité, identité, culture, migration, mobilité, déracinement, exil, réseau, lieu, marqueurs territoriaux, transmission identitaire, diaspora, groupe social, Pieds-Noirs, Algérie.

RESUME : Les Français peuplant l’Algérie ont été contraints à quitter ce territoire il y a un peu plus de 40 ans pour s’établir, majoritairement, en France métropolitaine.

Aujourd’hui, le départ d’Afrique du Nord est toujours considéré comme un exil par de nombreux membres de cette population, en dépit du fait qu’il s’agisse d’un rapatriement au sein de l’Etat-nation. Quels rapports à l’espace ont été engendrés par ce phénomène de déracinement suite à une décolonisation ?

Cette recherche doctorale est consacrée à la population française d’origine européenne et chrétienne, établie en Algérie puis rapatriée, appelée ici la population pied-noire.

Ce groupe social revendique, le plus souvent, une culture et une identité particulières. Il se présente également comme déraciné, déterritorialisé, en exil. Il s’identifie à une « communauté régionale sans province ».
Le rapatriement est ainsi intégré dans la construction identitaire de ce groupe.

Il semble, de ce fait, que les particularismes identitaires et culturels de la population pied-noire aient été conservés, bien que modifiés, suite à sa migration.

Qu’en est-il de ses rapports à l’espace ? Quels sont ses liens actuels avec son territoire perdu ?

Ce groupe s’est-il, parallèlement, approprié certains espaces et lieux en métropole ou à l’étranger ? Quelle territorialité peut être observée aujourd’hui ?

Ces questionnements concernent donc à la fois la culture et l’identité du groupe mais aussi sa territorialisation et sa territorialité à l’heure actuelle.

Il s’agit avant tout d’appréhender à quel point culture, identité et territoire interagissent et quel est l’impact d’une migration, de la mobilité de manière plus générale, sur ces interrelations.

Culture, identité et territoire s’inscrivent dans une dynamique permanente.
Cependant, cette évolution prend de l’ampleur lorsqu’un exode touchant près d’un million d’individus en quelques mois se produit.

Culture et identité sont fragilisées par ce déracinement. Face à cela, une reterritorialisation semble être une nécessité pour la sauvegarde du groupe social, mais aussi pour une transmission culturelle et identitaire aux générations n’ayant pas ou peu connu l’Algérie coloniale.

La forme prise par la recomposition territoriale pose tout de même question.

La conception d’un territoire de forme aréolaire paraît devoir être dépassée. Il est effectivement ici davantage question de marqueurs territoriaux, de lieux symboliques, de territoire réticulaire mais aussi de territoire perdu, mythique renvoyant à l’imaginaire.

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