Syrie : l’opposition veut une protection de l’ONU, Damas accuse Washington

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L’opposition syrienne a appelé lundi à la "protection internationale" de la population civile face à une répression de plus en plus meurtrière des forces du régime, qui a accusé les Etats-Unis d’être impliqués dans "les événements sanglants" en Syrie.Le Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la majorité des courants de l’opposition, a accusé les forces gouvernementales de commettre des "massacres barbares" à Homs (centre), un haut lieu de la révolte pilonné et assiégé par les troupes du régime de Bachar al-Assad.Faisant fi des sanctions décidées par les pays occidentaux et des pressions de la Ligue arabe, la Syrie a poursuivi ses opérations sécuritaires malgré son accord "sans réserves" le 2 novembre à un plan arabe de sortie de crise, faisant plus de 70 morts depuis.Déclarant Homs "ville sinistrée", le CNS a réclamé, dans un communiqué, "l’envoi immédiat d’obervateurs arabes et internationaux".Les opposants ont surnommé Homs, troisième ville du pays qui a donné le plus de "martyrs", "capitale de la Révolution" syrienne. Homs est la dernière grande ville dont les autorités n’ont pas pris entièrement le contrôle, après Lattaquié, Hama, Deir Ezzor et Banias.Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a dit qu’il discuterait avec ses partenaires de l’ONU de cet appel à la protection internationale. "Le comportement du régime est inacceptable, on ne peut pas lui faire confiance", a-t-il dit.Selon des ONG syriennes, l’armée a lancé avant l’aube une attaque d’envergure contre les quartiers de Homs.D’après le CNS, "les corps jonchent le sol" dans la ville où l’armée a eu recours à "l’artillerie lourde, aux roquettes et à l’aviation". "L’armée encercle Homs pour le 5e jour consécutif afin de briser la volonté de ses habitants qui ont osé rejeter l’autorité du régime", a ajouté le CNS.Selon l’Observatoire syrien de droits de l’Homme (OSDH), "les forces armées sont entrées dans le quartier de Baba Amro après des affrontements entre l’armée et des déserteurs présumés" qui ont fait des "dizaines de morts et de blessés dans les deux camps". Les habitants ont aperçu un camion "rempli de corps", a indiqué l’ONG, précisant que l’armée a également "commencé à démolir les magasins".Ailleurs à Homs, trois civils, dont une fillette de huit ans, ont été tués par les tirs des forces de sécurité.Dans le gouvernorat d’Idleb (nord-ouest), des soldats se sont déployés sur la route internationale Khan Cheikhoune/Maaret al-Noomane. "Ils contrôlent les voitures à la recherche" de militants, après de violents affrontements nocturnes entre soldats et déserteurs présumés près du village de Hiche.L’Armée libre de Syrie (ALS), un mouvement d’opposition armée, a revendiqué sur Twitter une opération près de Hiche : "L’un de nos bataillons a attaqué une patrouille d’agents de la sécurité et de Chabbiha (milices pro-régime), tuant neuf de ses éléments et blessant 20".De son côté, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a accusé les Etats-Unis "d’être impliqués actuellement dans les évènements sanglants en Syrie" et demandé à la Ligue arabe "de condamner cette implication et de faire le nécessaire pour y mettre fin", dans une lettre adressée à l’organisation panarabe.La Syrie, qui attribue les violences à des "gangs terroristes armés", réclame aussi l’aide de la Ligue "pour créer l’atmosphère appropriée pour appliquer l’accord" arabe de sortie de crise, selon un communiqué de la Ligue. Face à l’escalade de la répression, la Ligue arabe avait accusé dimanche Damas d’avoir failli à ses engagements et annoncé une réunion "d’urgence" le 12 novembre au Caire.Pour sa part, la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS), un des groupes qui chapeautent la contestation, a appelé la Ligue arabe à "retirer son initiative et à protéger les civils conformément aux lois internationales"."Les Arabes ne doivent pas miser sur un régime répressif, sadique et terroriste en lui donnant un délai d’une semaine", a indiqué la CGRS, décrétant jeudi prochain "journée de grève générale en Syrie pour soutenir Homs".L’ONU a dit en octobre craindre une "guerre civile" dans le pays, en chiffrant à plus de 3.000 le nombre de personnes tuées dans la répression depuis huit mois. Dimanche, premier jour de la fête musulmane d’Al-Adha, 19 personnes avaient péri dans la répression, dont seize à Homs.

Voir en ligne : http://www.elwatan.com/depeches/syr...

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