Rigueur mais pas plus d’impôts. Promis ! Utile l’impôt-tant décrié ?

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L’actualité politique mettant le projecteur sur la rigueur, les impôts, la réduction des déficits, la sauvegarde de la note ah ah ah de la France, etc., doit-on comprendre que la campagne électorale va nous éclairer sur la sortie de crise telle que nous la concocte notre futur président  ?

D’aucuns espèrent que la route vers le nirvana 2012-2017 sera bien droite.

D’autres attendent un uppercut de la gauche même molle qui suffirait pour mettre la crise K.O.

 

Che sera sera.

 

 Désignation du Mystère Père La Rigueur 2012

 

Dans cette compétition on verra s’affronter deux redoutables habitués du ring qui s’activent déjà pour transformer leurs supporters en fans inconditionnels.

Le combat aura lieu en un seul round, le vainqueur qui conservera son titre pendant 5 ans étant choisi aux points par les spectateurs qui n’auront rien à payer pour participer au vote.

Contrairement à l’autre concours populaire  —Miss France— le vainqueur ne sera contraint par aucune éthique particulière et pourra renier toutes les valeurs qui auront séduit ses électeurs.

Les français s’attendent à des lendemains qui déchantent et il semble qu’ils peuvent tout supporter.

Ma non troppo  !

 

Présentation des combattants  :

A ma gauche, François 2

Challenger issu des qualifications, il veut nous faire rêver à une France plus juste.

Il propose de fusionner l’impôt sur le revenu et la CSG pour augmenter les recettes fiscales mais sans augmentation pour les classes les plus défavorisées (i.e., 98% des imposables et 99% des français).

Il rabotera aussi les niches fiscales et avec toutes ces nouvelles recettes il se pose en Père La Rigueur qui veut dépenser plus pour gagner plus    d’électeurs.

 

A ma droite, Sarko 1er

Vainqueur de la compétition précédente qui l’avait désigné Père Sécurité et qui est aujourd’hui le chantre d’une rigueur qui se conjugue sans augmentation d’impôts pour les classes populaires (i.e., 98% des imposables et 99% des français) mais avec un rabotage des niches fiscales et, malgré une croissance quasiment nulle, une réduction de la dette de l’État.  On se demande si lui ne rêve pas.

 

Autre lieu, autre pugilat

 

Alors que les joutes oratoires des contestants s’apparentent à des Hakas incantatoires qui veulent déstabiliser l’adversaire et effrayer ses supporters, le véritable combat aura lieu dans la rue, après la consécration du Mister Père La Rigueur choisi en 2012.

Dès son élection la réalité économique rattrapera notre nouveau Mister et, à l’abri de son quinquennat, il pourra enfin la regarder en face. Et cette réalité l’amènera inexorablement à renier ses promesses pour tenter de rééquilibrer l’équation économique de l’État  :

·         au-delà des niches fiscales, il faudra passer le rabot dans les aides consenties par l’État  ; et

·         les rentrées fiscales supplémentaires prélevées sur seulement 2% des imposables (1% des français) ne suffiront pas et il faudra aussi revoir à la hausse l’ensemble du dispositif fiscal.

Bref, les naïfs vont descendre dans la rue et c’est là que le rapport des forces sera mesuré.

 

Présentation des combattants de rue  :

D’un côté, les contribuables,

Ce sont les électeurs, pourvoyeurs des recettes de l’État (ici, on fait abstraction des autres sources de revenus de l’État, comme les impôts indirects, les impôts sur les sociétés ou sur les successions, car il s’agit de taxation sans véritable représentation).

Ces contribuables représentent environ la moitié des foyers fiscaux (53% exactement). Ils incluent principalement des salariés du secteur privé, des fonctionnaires et assimilés, des retraités du secteur privé et du secteur public, des artisans et commerçants indépendants, et des rentiers.

On va leur demander d’oublier la crise qui les affecte comme tous le monde et de cracher un peu plus au bassinet.

Dans la rue, les bénéficiaires,

Ce sont les résidents dont les ressources dépendent d’une manière ou d’une autre d’une attribution de l’État.

Ces bénéficiaires sont ceux qui perçoivent une allocation ou une subvention de l’État (RSA, APL et allocation logement, allocations familiales, CMU, allocations de rentrée scolaire, etc., ainsi que diverses subventions et niches fiscales).

Les fonctionnaires et les anciens fonctionnaires en retraite dont les émoluments et les rentes sont versés par l’État, entrent également dans cette catégorie.

 

Le pugilat, ses causes et ses conséquences

 

Les bénéficiaires sont mécontents car les contribuables qui fournissent les recettes nécessaires pour financer toutes les dépenses publiques précitées, rechignent à payer autant voire plus alors qu’ils sont eux-mêmes confrontés à la crise économique et à une dégradation face à leurs propres besoins.

 

Les politiques à leur habitude, loin d’apaiser, apportent de l’eau au moulin des bénéficiaires et mettent de l’huile sur le feu. Ils revendiquent d’avoir voté les lois qui inscrivent au budget de l’État ces diverses dépenses et ils se placent franchement du côté des bénéficiaires en disant se battre pour améliorer les prestations correspondantes (plus d’aides, plus de fonctionnaires, plus d’augmentations) mais que les nantis (i.e., les contribuables) renâclent car ils sont non seulement égoïstes, racistes et méchants mais aussi pleins d’autres préjugés.

 

Les bénéficiaires sont donc convaincus et les politiques susnommés n’y sont pas étrangers, qu’une lutte des classes est nécessaire pour obtenir que les contribuables contribuent.

Il y va de la solidarité nationale  !

 

Cette situation qui ne date pas d’aujourd’hui en est arrivée à un point où ceux qui paient pour ces programmes –les citoyens imposés sur leurs revenus— soit 53% de la population française sont maintenant moins nombreux que ceux qui bénéficient de l’un ou l’autre de ces diverses allocations publiques. Plus significatif encore 59% de l’impôt sur le revenu est acquitté par seulement 10,1% des foyers alors que 50% des foyers (y compris les 47% non imposés) ne contribue que pour 1,1% à l’impôt sur le revenu. Certes la taxation des hauts revenus est indispensable pour parvenir à un juste rééquilibrage de la richesse nationale mais lorsqu’on aggrave cette taxation aux seules fins de permettre à plus de foyers d’échapper à l’impôt, voire de percevoir un impôt négatif, ce rééquilibrage peur provoquer un déséquilibre contraire à l’objectif recherché.

 

Quelle suite alors  ?

 

Nous sommes dans une démocratie qui s’honore de laisser le peuple souverain choisir qui il élit.

Un politique doit donc rechercher et obtenir les suffrages de la majorité. Comme cette majorité ce sont les premiers bénéficiaires des dépenses de l’État, pour être élu il faut être à l’origine de ces programmes et surtout en promettre encore plus  !

 

Malheureusement une démocratie ne peut pas survivre éternellement aux déséquilibres qu’elle crée surtout si elle les aggrave en demandant à des contribuables de moins en moins nombreux de pourvoir aux besoins de plus en plus grands d’une majorité de plus en plus gourmande de fonds publics.

La fiscalité n’est-elle pas sensée réduire les inégalités sociales sans créer au sein de la population des tensions insupportables  ?

 

L’exemple de la retraite à 60 ans aurait dû nous alerter quand on a vu en 2009 qu’il y avait déjà moins de 3 travailleurs cotisants pour 2 retraités (17,6 cotisants pour 12,2 retraités selon l’INSEE) et que ce ratio allait s’aggraver  !

Pour les dépenses de l’État le ratio contribuables/bénéficiaires pourrait lui aussi devenir intenable.

 

Pourtant ce n’est pas du fait des contribuables ainsi saignés qu’on doit s’attendre à un éclatement du système.

Non, c’est du côté des bénéficiaires de ces diverses aides publiques que soufflera le vent de la révolte  !

 

En effet, l’aboutissement de ce cycle non-vertueux –de moins en moins de contribuables portant un fardeau d’imposition de plus en plus lourd— c’est une carence de recettes qui entraîne une réduction voire une suppression des allocations versées aux bénéficiaires.

Mais, forts des promesses électorales répétées qu’on ne touchera pas aux acquis sociaux, les bénéficiaires descendront dans la rue pour défendre leurs droits.

 

Quand cette majorité absolue sera très en colère, le régime lui sera très malade.

 

Il suffit de voir ce qui va se passer en Grèce où, rigueur oblige, on exige de la majorité qu’elle cesse d’être une charge insupportable pour le pays et qu’elle contribue elle aussi à son propre sauvetage.

 

Quand la majorité se rebiffe parce qu’elle a déjà serré sa ceinture au dernier cran elle ne voit que la révolte (insoumission, révolution, etc.) comme échappatoire. Généralement cela provoque des changements encore plus drastiques. La Grèce n’y échappera pas comme la royauté n’avait aucune chance d’y échapper en 1789.

 

Espérons que nous ne poursuivons pas aujourd’hui en France un chemin qui amènera notre république à une impasse similaire.

 

 

Coluche nous avait pourtant prévenu :

   La France va mieux

   Pas mieux que l’an dernier

   Mieux que l’an prochain

 

 

 

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/FIN

 

Voir en ligne : http://blog.francetv.fr/blogistan-a...

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