PALOMA, BOLLORE, BLING-BLING et Cie. Ces gens-là sont bien tous du même monde
S’il y a un nom qui a bien été abhorré voilà trois ans par toute la gauche, c’est bien celui de Bolloré ! Rappelez-vous : dans les jours qui suivirent sa victoire à l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy prit quelques jours de repos sur Le Paloma, le yacht de 60 mètres de son “ami Vincent”. Que n’a-t-on entendu alors !
Vacances de milliardaire, affront aux travailleurs, mépris des classes populaires, morgue insoutenable…Avec la victoire de François Mitterrand, la France était passée “des Ténèbres à la Lumière” (Jack Lang dixit) ; avec celle de Nicolas Sarkozy, on inaugurait l’ère du bling-bling (l’avenir l’a, de fait, quelque peu confirmé)…
Aujourd’hui, il ne s’agit toutefois pas de yacht : Bertrand Delanoe n’a pas encore eut l’idée de transformer les bords de Seine en port de plaisance pour “privilégiés de la mer”, mais aux âmes que rien n’arrêtent, c’est connu, gageons que le projet ne lui serait pas indifférent.
Pour le moment, il ne s’agit que d’auto. Toute petite et électrique pour une meilleure circulation dans la capitale.lire
Les mauvais esprits –il y en a tellement ! – font d’ors et déjà remarquer qu’en ce qui concerne une “meilleure circulation”, l’actuelle municipalité nous avait déjà fait le coup avec les "velib" Mauvais coup, puisque la circulation, loin de s’être améliorée, s’est largement détériorée depuis… Comme quoi, c’était donc possible !
Alors, qu’Autolib’ soit “la” solution, certains sont sceptiques, notamment sur sa rentabilité, tel Jean-Baptiste Schmider, directeur de France Autopartage, rassemblant onze entreprises de libre-service :
“Je m’interroge sur la rentabilité d’un service avec des voitures électriques, trois fois plus coûteuses que des voitures thermiques et au fonctionnement moins souple. Le temps de recharge à respecter et la faible autonomie constituent de vraies contraintes.” Non, là où l’affaire devient cocasse, c’est sans doute avec le nom du groupe vainqueur de l’appel d’offres :
Bolloré !
L’ami de Nicolas devient donc celui de Bertrand.
Et pourtant, ses concurrents malchanceux – le consortium RATP-SNCF-Vinci-Avis et Veolia – disposaient d’une longue expérience en matière de gestion des réseaux de transport, contrairement au groupe Bolloré qui trouve là enfin ! un débouché à sa BlueCar, l’arlésienne de la voiture électrique…
Au plus grand étonnement de " L’automobile & L’Entreprise " qui écrit :
“Cette décision du syndicat mixte Autolib’ est pour le moins surprenante dans la mesure où cette auto, trimbalée de Salons en Salons depuis des lustres, en est toujours au stade du prototype ! Dans le même temps, les autres candidats en lice proposaient des véhicules dont la production et la commercialisation étaient déjà effectives.
Bolloré aurait fait la différence “par une offre de service dans sa globalité la plus intéressante (…) Cette offre d’abonnement est aussi moins chère que ce que nous avions mis dans le cahier des charges, ce qui nous a séduits”, selon les mots d’Annick Lepetit, adjointe au maire de Paris en charge des transports.
Pourquoi pas ! Seul l’avenir dira si le choix était judicieux ou non…
Il est en tout cas révélateur, si besoin était, que les grands élans d’indignation que la gauche nous inflige à toutes occasions, ses innombrables leçons de morale citoyenne et ses condamnations citoyennes à répétition ne sont qu’insupportables tartufferies.
Sur fond de yacht somptueux tout autant que de “chignoles écolos”, de l’Élysée à l’hôtel de ville de Paris en passant par le siège du groupe Bolloré à Puteaux, ces gens-là sont bien tous du même monde.
Voir en ligne : www.philipperanda.com