Lettre d’une assistante sociale à TF1
Messieurs,
Le dimanche 8 Novembre 2009, aux actualités du 20 heures, vous nous avez, à nouveau, sensibilisé au problème des « sans-papiers » : c’est un leitmotiv récurant chez les journalistes.
Si je comprends bien l’angoisse de ces gens de vivre dans l’insécurité du lendemain, (car moi je les fréquente 2 jours par semaine) je peu dire que votre reportage m’a fait bondir car vous occultez systématiquement une bonne partie du problème :
1. Ils sont venus ici en connaissance de cause et en sachant qu’ils violaient les lois françaises sur l’immigration et savaient très bien qu’ils devaient préalablement demander un visa
2. Ils travaillent illégalement « au noir » (car il faut bien qu’ils se nourrissent), en toute connaissance de cause, mais se servent ensuite de cet alibi pour réclamer, devant vos caméras compatissantes, la régularisation de leur situation.
Ils étalent ainsi leurs violations des lois françaises pour revendiquer leur régularisation : c’est un comble ... et en plus vous les soutenez. Faisant ainsi l’apologie de la violation de nos lois !!!
3. Pourquoi n’avoir pas dit aux téléspectateurs que ces gens n’étaient pas aussi malheureux que vous voulez bien le faire croire (ils étaient
tous en forme et chaudement vêtus) et que :
- Ils ont accès aux soins gratuits par l’ AME (Aide Médicalisée d’Etat),- Ils ont droit à la CMU dans l’attente de leur régularisation (et à la carte vitale que certains considèrent comme une véritable reconnaissance de leurs droits).
- Leurs enfants sont accueillis immédiatement et gratuitement dans nos écoles . - Ils obtiennent des logements par des contacts déjà en place.
Certains d’entre eux, régularisés, m’ont même dit que, maintenant qu’ils étaient en règle, ils avaient beaucoup plus de mal à trouver un emploi qu’avant !!!
Je me permets de vous informer aussi que, pour beaucoup d’entre la régularisation est un moyen d’avoir accès à beaucoup d’autres avantages sociaux (et pas forcément au travail ) et qu’une fois régularisés, ils me font faire, par exemple, des dossiers MDPH pour faire reconnaître un invalidité ( pour eux ou leur femme ) afin de toucher l’ AAH.(Allocation
adulte handicapé. Sans avoir à travailler) !4. Quant aux demandes de nationalité française que je fais, elles concernent surtout des 50 ans et plus qui veulent pouvoir faire librement la navette entre leur pays du Maghreb et la France pour pouvoir se faire soigner chez nous : quelle motivation et quel amour de la France !!!!
A titre d’exemple, je vous citerai l’histoire d’une jeune femme qui a fait venir sa mère de 80 ans, en France pour 3 mois en vacances touristiques : la mère n’est jamais repartie, est devenue « sans papier » et s’est faite opérer au titre de L’ AME gratuitement d’une prothèse de la hanche ; puis elle s’est maintenue sous prétexte de soins consécutifs et a obtenu la régularisation de ses papiers. Elle sera ainsi soignée gratuitement jusqu’à la fin de ses jours alors qu’elle n’a jamais séjourné en France et n’a jamais cotisé !!!!
Personnellement je vois ces cas à longueur d’année ; je ne suis pas assise derrière un beau bureau, grassement payée, pour diffuser des messages humanitaires ! Mais je peux vous dire qu’au rythme des entrées illégales actuelles, notre système social ne survivra pas longtemps.
Vous feriez bien d’y réfléchir et d’en informer les Français : ça, ce serait de l’Information !!!!
Continuez également, pendant que vous y êtes, à jouer les outrages quand on renvoie 3 Afghans en situation irrégulière chez eux pendant que nos soldats combattent en Afghanistan pour leur liberté), croyez-moi vous allez encore faire bouillir beaucoup de téléspectateurs !!!
Sincères salutations.
PS : il faut savoir qu’un sans papier touche de l’état plusieurs centaines d’euros mensuels . Certains retraités qui ont travaillé toute leur vie n’en touchent pas autant....