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Le préfet de la Loire accusé de forfaiture par la FNACA ! Suite de l’incident
Le préfet de la Loire, absent lors d’une cérémonie organisée par la FNACA le 19 mars à Saint Etienne, se voit accusé de forfaiture par le président de la FNACA.
Le préfet n’imaginait pas que cette absence aurait de telles conséquences. « De toute ma carrière dans la préfectorale, je n’avais encore jamais connu ça » dit Pierre Soubelet.
Cette absence passe mal auprès de Michel Huet, président départemental de la Fnaca, qui, lors de son discours lors de la cérémonie, emploie le terme de « forfaiture » pour se plaindre de l’absence du représentant de l’Etat. Un terme particulièrement fort puisqu’il désigne « un crime commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions » (dixit le dictionnaire Larousse). « Jamais personne ne m’avait traité de la sorte » s’insurge Pierre Soubelet. « Je ne pouvais laisser passer ça ». Dans les jours qui suivent la cérémonie, il porte plainte auprès du procureur de la République pour « outrage ».
La FARAC réagit : « Tous les anciens combattants ne sont pas en guerre avec le préfet »
Gabriel Esnault, président de la Fédération des associations régionales d’anciens combattants de la Loire (Farac) réagit à l’article publié dans les colonnes du Progrès le 18 novembre 2010.
« Non, tous les anciens combattants ne sont pas en guerre contre le préfet, note Gabriel Esnault qui estime, à titre personnel, que le terme de forfaiture est irrecevable. La Farac, elle aussi représentative du monde combattant ligérien, respecte tout à fait l’autorité, à qui elle sait exprimer ses analyses ou points de vue, même quand ils sont contraires, mais toujours en termes dignes et constructifs ».
Enfin, la photo d’archives choisie pour illustrer le sujet ne doit pas être source de confusion pour les lecteurs : il s’agit du dépôt de gerbe le 5 décembre par Gabriel Esnault, « président de la Farac, opposé à la commémoration du 19-Mars et partisan du respect de la loi de la République, qui a institué le 5 décembre pour rendre hommage aux morts pour la France en Afrique du Nord ».
La FNCV approuve pleinement la position de la FARACLa FNCV, Fédération Nationale des Combattants Volontaires, par la voix de son président, tient à rappeler que la date du 19 mars, présentée comme une manifestation célébrant la fin de la guerre d’Algérie, est en fait bâtie sur l’ignorance des faits : il n’y a jamais eu le mot « ACCORDS » sur le document présenté à la signature des négociateurs ; il n’a été apposé par la partie adverse qu’une seule signature et les trois autres délégués du FLN n’ont pas signé, arguant d’une prétendue incompétence.
Tous les négociateurs français ont, pour leur part, signé le document. De retour à Paris, le document a été exploité en l’état et présenté à la presse comme « Accords d’Evian ». Voilà comment les Français, et en particulier les militaires français, ont cru pouvoir faire confiance à un adversaire qui n’avait nullement l’intention de respecter un hypothétique « cessez-le-feu ».
La suite dramatique, la fausse joie et les cruelles désillusions des militaires engagés en Algérie sont à présent, malheureusement connues. Il est aujourd’hui indispensable, au-delà des vaines querelles, d’attendre sereinement la levée du Secret Défense et d’obtenir enfin la consultation des archives pour annoncer aux Français, et surtout à ceux qui se rassemblent chaque année pour commémorer le 19 mars, comment ils ont été bernés et menés sur une voie qui ne correspondait en rien à celle d’un véritable cessez-le-feu.
Celui qui, début mai 1962, a dû écrire, comme jeune capitaine, aux parents de six de ses hommes, comment et pourquoi leur fils avait été assassiné par l’ALN alors que le prétendu cessez-le-feu était imposé à nos troupes, ne peut pas comprendre et admettre l’attitude politique de ceux qui portent la responsabilité d’organiser l’anniversaire du 19 mars 1962.
Jacques Gagniard, Président de la FNCV