9 dossiers urgents sous le coude du Gouvernement

, par  Kir , popularité : 9%

Quelles urgences au programme du gouvernement ?

Sitôt refermées les grilles du Cap Nègre, Nicolas Sarkosy entraîne son gouvernement au pas de charge, comme à son habitude.

Après avoir tancé les banquiers - un peu comme l’arbitre siffle la faute ; mais quel pouvoir a-t-il réellement face aux banques ? - il ne perd pas une minute pour s’attaquer à ce qui, selon lui, représente les neuf urgences que les Français attendent de voir régler.

Reste à savoir si ces priorités gouvernementales sont en adéquation avec celles que le pays appelle de ses vœux et attend avec une impatience inquiète.

Que pensez-vous de ces priorités, dont les 3 premières sont : La grippe A, les collectivités territoriales, et le redécoupage électoral auquel il faut absolument
que l’Assemblée Nationale donne "une ratification express" ?

Article du Figaro :

• 1 - Grippe A. Préparer la population à une pandémie de grippe A, envisager tous les scénarios… sans affoler les Français. Le gouvernement se rode à l’exercice depuis plusieurs semaines, mais avec plus ou moins de succès. Le gouvernement souffle le chaud et le froid.
Alors que le ministre de l’Éducation, Luc Chatel, avait parlé début août de « la fermeture généralisée », des écoles, la secrétaire d’État à la Famille, Nadine Morano, indiquait hier que la fermeture des crèches serait « l’exception ».
À l’approche de la rentrée scolaire, et alors que les risques augmentent, la communication va donc devoir être harmonisée.
La formule retenue consisterait à confier la communication à Brice Hortefeux (Intérieur) et à Roselyne Bachelot (Santé), le tandem qui pilote le dossier.

• 2 - Collectivités territoriales. Nicolas Sarkozy a promis d’aller « jusqu’au bout » pour simplifier le « millefeuille » des territoires.
Mais plusieurs dispositions du texte, qui pourrait être à l’ordre du jour du Conseil des ministres du 16 septembre - et non le 9 septembre -, font grincer des dents, tant à gauche qu’à droite.
En tête, la création des « conseillers territoriaux » qui siégeront à la fois dans les assemblées départementales et régionales. Cette disposition aura pour conséquence de réduire de moitié - de 7 000 à 3 500 - le nombre des élus.
La fin des financements croisés pourrait également aiguiser l’amertume des maires. « Les villes de plus de 20 000 habitants pourraient ne plus bénéficier de financements des départements et des Régions.
Mais ce seuil de 20 000 n’est pas encore été arrêté et pourra faire l’objet de discussions », tempère toutefois Alain Marleix.
Enfin, le mode de scrutin qui permettra d’élire pour la première fois en 2014 ces conseillers territoriaux fait aussi débat. Alain Marleix et le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, plaident pour un scrutin uninominal à un tour et une « compensation » proportionnelle pour prendre en compte les voix des candidats non élus. Nicolas Sarkozy, François Fillon, Brice Hortefeux et Alain Marleix de­vraient se retrouver mercredi matin à l’Élysée pour évoquer ce texte à haut risque.

• 3 - Redécoupage électoral. Les deux projets de loi sur la ratification des deux ordonnances consacrées au redécoupage électoral sont à l’ordre du jour du Conseil des ministres.
Ces ordonnances arriveront à l’Assemblée nationale le 14 octobre pour une « ratification express ».
Préparées par le secrétaire d’État aux Collectivités locales, Alain Marleix, elles visent à rééquilibrer démographiquement les 577 circonscriptions et rebattent les cartes dans 67 départements : 33 circonscriptions sont supprimées, 33 sont créées dont 11 pour les Français de l’étranger.
Alain Marleix prévoit « deux journées de débat ». Mais les discussions pourraient traîner en longueur. Car le PS a fait les calculs : sur les 33 circonscriptions supprimées, il y en aurait 23 de gauche et 10 de droite, et sur les 33 créées, il y en aurait 9 de gauche et 24 de droite. Selon la Rue de Solferino, l’écart actuel entre gauche et droite serait donc augmenté de 30 sièges en faveur de l’UMP.
Ce que dément Alain Marleix. « Il y a assez peu de députés qui ne sont pas contents », se félicite le secrétaire d’État, qui s’attend tout de même à « un débat chaud » à l’Assemblée.
Quoi qu’il en soit, le PS déposera mercredi un recours devant le Conseil d’État contestant le redécoupage dans 27 départements et la création des 11 sièges des Français de l’étranger.

• 4 - Hadopi. Le Parlement va-t-il ajouter un nouveau chapitre à la saga Hadopi ?
Le texte contre le téléchargement illégal, qui a connu un printemps chaotique avec notamment une censure partielle du Conseil constitutionnel, n’a pas pu être bouclé avant les vacances. Il revient à l’Assemblée mi-septembre pour un vote solennel. Une commission mixte paritaire est ensuite prévue. Le PS a déjà prévu de saisir à nouveau les Sages de la rue de Montpensier.

• 5 - Taxe carbone. Création de la taxe carbone, suppression de la taxe professionnelle, élaboration des budgets de l’État et de la Sécu pour 2010, modification des statuts de La Poste, les six ministres de Bercy vont être mis à rude épreuve cet automne.
Plus immédiatement, c’est sur le grand emprunt que va commencer à se pencher la commission Juppé-Rocard. Elle sera installée demain avec pour mission de réfléchir aux investissements prioritaires dont la France a besoin.

• 6 - La réforme de La Poste. Présentée en Conseil des ministres le 29 juillet, la réforme de La Poste doit impérativement être adoptée par le Parlement avant le 1er janvier 2010.
Elle vise à réformer son statut actuel pour le transformer en société anonyme à capitaux publics. L’opposition dénonce dans ce projet, qui sera défendu par le ministre de l’Industrie, Christian Estrosi, le prélude à une « privatisation » de La Poste.

• 7 - Sécurité. La délinquance est un des sujets que Nicolas Sarkozy suit de très près. Mais, depuis quelques mois, les résultats ne sont plus au rendez-vous. Les agressions sur les personnes sont en hausse de 4,1 % sur un an, tandis que les atteintes aux biens sont en repli.
Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a beau voir dans cette dégradation « les conséquences potentielles de la crise », il n’a pas l’intention d’attendre la fin de celle-ci pour réagir. Il réunira le 31 août avec Fadela Amara et Martin Hirsch une vingtaine d’associations de quartiers sensibles sur le thème des relations entre les jeunes et la police.
Le lendemain, c’est aux responsables de la sécurité en France que Brice Hortefeux s’adressera pour parler des objectifs en matière de délinquance et des moyens qui leur seront donnés.
Enfin, la loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure (Lopsi), déjà examinée par le Sénat, pourrait n’arriver que début 2010 à l’Assemblée. La Place Beauvau souhaite muscler le texte en prenant en compte le discours du président du 28 mai devant ces mêmes responsables de la sécurité et en y ajoutant éventuellement un plan de prévention de la délinquance.

• 8 - Plan pour la jeunesse. Martin Hirsch, qui s’était ému fin juillet de ne pas trouver de répondant aux propositions de sa commission jeunesse, va devoir patienter encore un peu. Préoccupé par le niveau du chômage des jeunes, le chef de l’État devrait bientôt annoncer un certain nombre de mesures.
Ira-t-il jusqu’à lancer l’allocation autonomie, voulue par le haut-commissaire aux Solidarités actives et à la Jeunesse ? « Cela semble peu probable, estime un membre du gouvernement. Une partie de la majorité n’y est pas favorable. »
Par ailleurs, le chef de l’État devrait revenir sur l’égalité des chances et la promotion de la diversité.

• 9 - Justice. Annoncée en janvier par Nicolas Sarkozy, vivement critiquée par les magistrats, avocats et associations de victimes, la suppression du juge d’instruction va revenir sur le devant de la scène.
Le comité Léger devrait finalement remettre son rapport au président début septembre. Et, selon la Chancellerie, celui-ci pourrait déboucher sur un projet de loi en fin d’année.
Avant cela, Michèle Alliot-Marie va défendre à partir de la mi-septembre à l’Assemblée le projet de loi pénitentiaire examiné avant l’été par les sénateurs. Sujet délicat s’il en est compte tenu de l’augmentation du nombre de suicides en milieu carcéral depuis le début de l’année.

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Voir en ligne : Les neuf urgences au programme du gouvernement

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