Nous apprenons la démission du HCR de Madame Andrée Montéro.
Le mythe de la “hijrah”, l’installation en pays musulman
Moussa, prénom musulman d'un Français converti à l'islam depuis huit ans, ne pouvait s'accommoder de l'islam “modéré” qui prévaut selon lui en France. Formé dans le génie civil, le jeune homme de 25 ans a pensé un temps s'installer en Egypte pour y apprendre l'arabe et le Coran. Puis, “malgré un niveau d'anglais plutôt moyen”, il a cherché du travail dans un pays du Golfe, afin de pouvoir pratiquer sa religion “de la meilleure façon”. Il vit aujourd'hui dans les Emirats arabes unis avec sa femme franco-portugaise, également convertie. Et n'envisage pas de revenir en France : “Trop difficile”, estime-t-il. Même s'il lui manque, dans l'ordre, “sa famille et le pain”.
Comme en écho à certaines positions défendues lors du débat sur l'identité nationale, qui a prospéré ces dernières semaines, Moussa est de ces musulmans français qui considèrent que “la France et l'islam sont incompatibles”. Tous ne franchissent pas le pas comme lui. Le phénomène, que les chercheurs ne se risquent pas à chiffrer, demeure d'ailleurs marginal dans la communauté musulmane. Mais, le mythe de la “hijrah”, l'installation en pays musulman, parcourt de manière insistante les salles de prière et les mosquées de France.
Sans comparaison avec le “retour au pays” idéalisé par les populations immigrées de la première génération, ce nouvel horizon, popularisé par les tenants du salafisme, un courant rigoriste de l'islam, traverse des populations, dont les “origines” sont lointaines ou inexistantes dans les pays rêvés. Une pratique orthodoxe de la religion musulmane ajoutée aux discriminations réelles ou ressenties dans la vie professionnelle et sociale constitue les moteurs de ces expatriations d'un nouveau genre.
L'imam de Bordeaux, Tareq Oubrou, confirme cette tendance, tout au moins dans le discours : “Les jeunes des nouvelles générations envisagent la hijrah pour trouver du travail et pratiquer l'islam de manière visible tout en passant inaperçus. Certains vivent en effet leur religiosité en France avec douleur à cause du climat médiatique et sociétal.”
Voir en ligne : http://lesamisdalgerianie.unblog.fr...