Le meilleur moyen de ne pas trouver de solution C’est de ne pas poser de problème
Dans le figaro.fr du dimanche 27 septembre :
Samedi après-midi, à Saint Ouen, règlement de compte entre deux bandes. Deux « jeunes » (25 et 29 ans, quand même, je sais bien qu’on est jeune de plus en plus vieux) tués par balle. On a frôlé la catastrophe : la fête de l’Aïd el Fitr (fin du ramadan) se tenait à proximité. Un enfant aurait pu être touché. Un adulte aussi, remarquez. Interview de la maire communiste : j’exige d’être reçue par le ministre. Il nous faut plus de policiers.
Samedi 23h45, Clermont Ferrand : collision entre une voiture de police qui surveillait un run (course de voitures clandestine, au milieu d’une cité, de préférence, pour que ce soit plus efficace) et un « jeune » de 19 ans à moto. Le jeune est gravement blessé à une jambe. D’après la police, c’est le jeune qui s’est encastré à l’arrière de la moto. D’après des témoins, c’est la voiture de police qui a percuté la moto en reculant.
Sans date : plainte de 6 gendarmes « d’origine africaine et maghrébine » basés à Satory (près de Versailles) auprès de la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité), pour avoir été traités de « bougnoules » et de « nègres » par leur hiérarchie.
Quelles leçons peut-on tirer de la présentation de ces trois faits divers ?
La première, à l’évidence, et c’est un grand progrès pour la lutte contre le racisme, est que les mots « arabe » et « noir » ont enfin été bannis du vocabulaire de l’intelligentsia française - même le réactionnaire Figaro, c’est vous dire, n’utilise plus ces insultes répugnantes - pour être remplacés avantageusement par le mot « jeune », sans aucune connotation nauséabonde (du moins on ne lui en a pas encore trouvée, à ce jour et à ma connaissance, mais je ne m’inquiète pas, ça viendra).
La seconde, c’est que quand un peuple est indécrottablement raciste à l’image du peuple français – honte à lui, bouh ! -, il trouve toujours moyen de continuer à se vautrer dans sa turpitude : vous lui enlevez arabe, il ressort bougnoule, vous lui confisquez noir, il exhibe nègre. Je comprends le découragement des hommes de progrès.
n.b. Accessoirement, le Figaro, pour ne pas risquer d’avoir à écrire les mots « arabe » et « noir » dans ses colonnes, comme si être arabe ou noir était honteux, a trouvé la solution : gendarmes « d’origine africaine et maghrébine »… Grâce à la Halde, sachez-le messieurs mesdames, Le Maghreb ne fait plus partie de l’Afrique.