Ce matin, de bonne heure, des hurlements m’ont tiré du lit. Ca n’était pas grave, une simple couleuvre verte et jaune finissait sa nuit sur la terrasse de la maison voisine et profitait des premiers rayons du soleil. Marcelle, la propriétaire venait de casser son manche à balais en voulant taper dessus, l’avait raté, heureusement pour la couleuvre et m’appelait à son secours afin que je la déloge du pot de géraniums où elle s’était réfugiée. La pauvre bête. (Pas Marcelle hein !)

Arrivé sur place, j’attrapais la bestiole par la queue, comme me l’avaient appris à le faire les commandos israéliens lors de la guerre des six jours, en opération de survie, et elle se retrouvait vite fait… dans un bocal de conserve en verre de un litre et demi qui avait servi à y mettre des asperges.

Les Petits Enfants en ont profité pour entendre le cours de « Sciences naturelle » de la Mamy, fière de remettre en route ses connaissances professionnelles… mais qui ne s’approchait tout de même pas trop du dit bocal :

« … son corps est formé d’une partie droite et d’une partie gauche, possède donc une symétrie bilatérale… elle fait donc partie des cinq classes comprenant les mammifères, les oiseaux, les batraciens, les poissons et les reptiles… »

 Au fait, de ce reptile, que va-tu en faire ?

 Ben... comme il est dans ce bocal, on va en faire une conserve non ?

 …

 Dans du vinaigre, avé des cornichons… qu’est-ce que tu en dis ?

 … que tu est bête alors !

Pour les âmes sensibles, j’ai emporté cette superbe couleuvre de un mètre dix et l’ai libérée dans le petit bois à quelques centaines de mètres de chez moi. Elle n’a pas demandé son reste, ne m’a pas dit au revoir et en moins de temps de compter jusqu’à deux, elle avait disparue dans l’herbe.

Les commandos israéliens nous avaient appris non seulement à attraper des serpents, mais aussi à les dépiauter et à les faire rôtir. J’en ai dégusté sans savoir ce que c’était et je dois dire… que ça n’était pas mauvais, grillé sur un feu de braises.

Comme du poulet quoi !